Pour le moment, les artisans dans leur écrasante majorité, achètent des VUL diesel. Mais, la législation et les taxes évoluant, les choses devraient inévitablement finir par changer?
Sur le secteur des fourgons, le gasoil est encore ultra-dominant. En 2019, les professionnels ont acheté 92 % de leur VUL en diesel. Dans le même temps, les utilitaires essence ont représenté un peu moins de 5 % du total des ventes, et les électriques le reste…
Jusqu’il y a peu, le professionnel qui souhaitait se passer de diesel avait bien du mal à trouver un volant. Les VUL essence notamment, étaient presqu’aussi rares que la comète de Halley. Les hybrides faisaient plus encore figure d’exception. Le Ford Transit Custom Hybride né en 2019, était l’un des seuls utilitaires hybride rechargeable disponible.
Quant aux électriques, il s’agissait de véhicules thermiques plus ou moins grossièrement électrifiés et aux performances souvent navrantes. Ainsi, le VW e-Crafter bénéficie-t-il de 115 km autonomie… Médiocre ! Le Master ZE de Renault ne fait pas beaucoup mieux avec une puissance de 76 ch seulement et 200 km d’autonomie.
De nombreux projets chez les constructeurs
Mais les choses évoluent. Une nouvelle génération de VUL, imaginés dès leur conception pour accueillir indifféremment, motorisations thermiques et électriques, arrive. Les nouveaux fourgons compacts de PSA, en font partie. VW quant à lui, lancera l’I.D. Buzz Cargo en 2022.
Ce VUL électrique est basé sur la plate-forme MEB du groupe allemand, exclusivement dédiée à l’électrique. Sur cet utilitaire, la nécessité de disposer d’un moteur thermique, d’un tunnel de transmission, d’un réservoir, d’un système d’échappement, est éliminée par conception…
Le diesel bien adapté aux VUL
Si le moteur diesel domine le marché du VUL en France, ce n’est pas juste un hasard. Cette motorisation peu vorace et au couple important, s’avère fort bien adaptée à ce type de véhicules.
L’utilisation quotidienne de cette énergie est aussi particulièrement aisée, avec des pleins réalisés en quelques minutes. Le diesel qui plus est, jouit actuellement d’un prix particulièrement bas (moins de 1,20 euros le litre en moyenne).
Mais, depuis le “dieselgate”, ce carburant a mauvaise image. Peu importe qu’il consomme peu et rejette peu de CO2, peu importe que les plus récents blocs aient réalisé des progrès conséquents. Bosch a notamment, réalisé un moteur n’émettant que 13 mg/km de NOx en conduite urbaine.
Rien n’y fait ! Le certificat Crit’Air exclut injustement le diesel de sa catégorie 1. « Nous avons gagné la bataille de la technique, mais perdu la bataille politique », reconnait Gilles Le Borgne, ex-directeur de l'ingénierie de PSA.
L’avenir est électrique ?
L’avenir s’assombrit pour le gasoil. En France, les moteurs thermiques seront interdits à la vente, en 2040. Dans 20 ans… Et les villes sont encore plus prestes à interdire le gazole. Ainsi dès 2024, il sera défendu de circuler dans Paris avec un moteur à gazole. Strasbourg a fixé l’interdiction à 2025 et Grenoble à 2030.
L’étau se resserre. Mais les politiques sont des girouettes. Ils sont habitués aux revirements impromptus. La preuve nous vient du Japon. Tokyo, première ville à bannir le diesel, l’autorise à nouveau depuis peu, en son sein ! Malgré tout, l’électrique apparait incontournable pour l’avenir. Pourtant, à l’usage cette énergie est difficile à vivre. Recharger prend du temps. Il faut trouver des bornes libres...
Alors, que faire ? Pour ceux qui doivent remplacer à tout prix leur VUL, choisir une énergie s’apparente un peu à une partie de roulette russe automobile. Le risque pour l’artisan est d’opter pour le mauvais cheval. L’expectative semble aujourd’hui l’attitude la plus sage…
Source : batirama.com/ Nicolas Dembreville