RE 2020 oblige, le biosourcé se glisse dans les formulations de peinture, les isolants, les enduits, les panneaux ? Avec plus de simplicité et de confort pour améliorer la mise en oeuvre ©FBT
Légende : L’usine FBT transforme depuis début 2020 la paille de riz de Camargue en panneaux. Performants en thermique et acoustique, les isolants biosourcés sont aussi imbattables sur leur confort de pose et leur bilan environnemental.
Avec la RE 2020, les industriels ont mis le cap sur le bâtiment durable. Les produits et matériaux à base de produits recyclés se développent là où les filières ont pu structurer collecte, tri et valorisation. L’ambition tend aussi vers le bas carbone et dans tous les domaines.
L’aluminium bas carbone se profile dans les fenêtres, le premier mortier-colle à faible impact environnemental s’est dévoilé cet été, quand les efforts réalisés par les industriels sur le confort de pose ne sont pas sans conséquences sur l’impact carbone de la mise en œuvre.
En parallèle, le biosourcé se glisse dans les formulations de peinture, les isolants, les enduits, les panneaux en bois… D’épiphénomène réservé à une clientèle avertie, la demande affiche une envie de produits et matériaux vertueux, locavores, en phase avec les enjeux environnementaux, dont la performance énergétique étroitement liée est devenue un prérequis.
Confort dehors comme dedans
Autre impact de la Covid : le confinement a déplacé les activités professionnelles dans la sphère privée y exacerbant les problèmes du confort et du bien-être. Bien sûr, avec leur capacité à améliorer la qualité de l’air intérieur, les produits biosourcés investissent aussi pour cette raison les services R&D des fabricants.
Mais sur ce créneau du confort et du bien-être, l’innovation aussi s’est installée cette année à l’extérieur. À côté de la personnalisation et du sur-mesure, de la motorisation si possible connectée pour accroître le confort des fermetures et équipements outdoor, des voies de diversification se dessinent.
À l’image de la toiture toile sur deux poteaux pour offrir une protection de terrasse, ou à structure mobile pour dévoiler le ciel. Car après une course à l’armement qui a dopé la valeur ajoutée de ces équipements, désormais ils cherchent aussi à se démocratiser.
L’avis de l’entreprise
Loïc Trudelle, menuiserie Ménard, 10 salariés et un apprenti à Erdre-en-Ajou (49) © Menuiserie Ménard
« Les clients sont sensibles au circuit court »
Quelle est votre vision du marché de la rénovation ?
Loïc Trudelle : Pour l’instant notre activité est dense et notre carnet de commandes très rempli. Nous sommes plutôt optimistes, avec la mise en place du plan France Relance qui va dans le sens de la rénovation énergétique.
Certes, rien n’est parfait, à l’image des modalités d’application des incitations gouvernementales qui sont parfois compliquées à comprendre pour nous, et du coup, pour nos clients. Mais dans tous les cas, ce plan va dans le sens de donner du travail aux entreprises.
Vous êtes fabricant installateur de menuiseries bois. Comment expliquez vous votre bon niveau d’activité ?
L.T. : Le confinement y a sûrement contribué. Les ménages cloîtrés chez eux ont moins dépensé, et ont décidé de réaliser des travaux d’amélioration. L’essentiel de nos commandes concerne la rénovation de portes et fenêtres en allant chercher la performance thermique.
Par ailleurs, nous avons de plus en plus de prospects qui sont des citadins, souvent des Parisiens, qui nous sollicitent car ils ont décidé de quitter la ville pour s’installer au vert. En outre, pendant le confinement tous les marchés publics ont stoppé net, puis se sont relancés au même moment avec pour impératif de boucler les budgets alloués avant la fin de l’année.
L.T. : Si nous ne sommes pas directement concernés par la prochaine RE 2020, nous ressentons que nos clients s’intéressent à la dimension bas carbone. Nous fabriquons des fenêtres en chêne mais aussi en bois exotique.
Il y a encore peu de temps les gens ne s’intéressaient pas au fait que ces bois proviennent d’Afrique avec de longs temps de transport, regardant surtout le prix. Aujourd’hui, certains clients sont prêts à payer plus chers pour du chêne français parce qu’il est approvisionné en circuit court. De plus grâce à la TVA à 5,5 % sur les travaux de rénovation énergétique, les clients préfèrent nous faire travailler que de réaliser eux-mêmes la pose de leurs portes ou fenêtres.
Comment voyez-vous l’avenir ?
L. T. : Je suis assez serein en ce qui concerne notre marché. Il va être soutenu par les incitations financières liées au plan France Relance. Parce que notre carnet de commandes est conséquent, nous sommes plutôt confiants, d’autant qu’il suffit de se rendre dans les centres-villes pour voir qu’il reste encore beaucoup de menuiseries en simple vitrage à changer. |
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Source : batirama.com - Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer