Toulouse donne lundi le premier coup de pioche des grands travaux censés changer le visage de son centre historique, selon la vision de l'éminent architecte et urbaniste espagnol Joan Busquets.
Sans transfigurer les bords de la Garonne, Joan Busquets et le paysagiste Michel Desvigne ont été chargés par la municipalité socialiste de mieux valoriser le formidable patrimoine existant et de rendre au centre de la quatrième ville de France une identité mise à mal par l'urbanisme des années 70 dévoué à l'automobile.
Leur projet doit faciliter la mobilité et réduire la circulation automobile dans une ville qui attire 15.000 nouveaux arrivants chaque année et qui est l'une des plus embouteillées de France. Cela passe, non pas par de grands travaux, mais par un réaménagement de l'existant, un partage des voies entre les piétons, les vélos et les voitures, des plantations d'arbres, une signalétique et un mobilier urbain cohérents.
Le centre-ville doit cesser de servir au transit automobile entre le nord et le sud ou l'est et l'ouest. Si Busquets, connu pour avoir aidé Barcelone à retrouver son éclat, a été retenu, c'est aussi parce qu'il faisait la part belle à l'eau dans une ville qui a tourné le dos à la Garonne et au Canal du Midi.
Ainsi les travaux préparatoires qui commencent lundi (sur les réseaux d'eau ou d'électricité) concernent des rues dans lesquelles un nouveau pavage de porphyre ou de pierre naturelle, des plantations d'arbres, une réduction de la place laissée aux voitures orienteront les déplacements de la place du Capitole vers la Garonne.
Le chantier devrait être terminé en septembre 2013. La place du Capitole va quant à elle devenir piétonnière sur trois de ses quatre côtés en 2013. Les travaux coûteront environ 30 millions d'euros jusqu'à la fin de mandat en 2014.MM.
Busquets et Desvigne n'ont pas été chargés de mener à bien un projet arrêté de bout en bout, mais plutôt de délivrer une vision de Toulouse portant bien au-delà de 2014. Le réaménagement des 635 hectares de l'hypercentre tel qu'ils l'imaginent est un programme urbain parmi tant d'autres dans une cité qui se rêve en métropole européenne, en ville d'eau et de la connaissance.
Il n'exclut pas des chantiers plus spectaculaires.Il va de pair avec une nouvelle politique de transports. En même temps qu'elle commencera à mettre en oeuvre la vision de Joan Busquets, Toulouse commencera le 13 février la prolongation controversée de son tramway.
Le maire de Toulouse a concédé que la concomitance de ces chantiers risquaient de déplaire aux riverains et aux automobilistes. "On va entendre parler du pays", a-t-il dit à quelques journalistes. Mais il a affirmé sa détermination à réduire la place de la voiture en ville.
Source : batirama.com / AFP