Une centaine d'ouvriers de Total rejoints par des militants écologistes se sont rassemblés devant le siège de Total à la Défense (92) pour contester la reconversion de la raffinerie de Grandpuits (77).
"Patrick Pouyanné (le patron de Total, ndlr) a dit que ce projet était bon parce qu'ils allaient transformer cette raffinerie en raffinerie d'agrocarburants. Mais les agrocarburants, on le sait, sont parfois pire que les énergies fossiles. C'est une mascarade de transition écologique", a déclaré Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace.
D'autres associations écologistes et ONG, comme Les Amis de la Terre, s'étaient jointes au rassemblement lors duquel des fumigènes rouges et verts ont été allumés pour célébrer au son des tambours l'alliance inhabituelle des raffineurs et des écologistes. Une tentative pour repeindre en vert la façade du siège de Total a toutefois été rendue impossible par la présence d'un cordon de CRS.
Les manifestants ont cependant réussi à coller des affiches sur lesquelles était écrit: "Grandpuits, 700 emplois menacés, 7 milliards de dividendes" et "Grandpuits, greenwashing, casse sociale". "On se bat auprès des écolos parce qu'on dénonce le fait que Total ne prend pas un virage écologique. A contraire, (...) il veut délocaliser les capacités de raffinage à Grandpuits dans des pays où les normes sociales et environnementales sont moindres", a déclaré Adrien Cornet, délégué CGT à la raffinerie de Grandpuits, "conscient" qu'il faudra dépasser les énergies fossiles.
Une grève à la raffinerie de Grandpuits depuis le 4 janvier
Les raffineurs de Grandpuits sont en grève depuis le 4 janvier contre le projet de reconversion du site, où Total prévoit de cesser le raffinage "fin 2023" pour laisser la place à la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques. Pouyanné "verdit le plan social", a réagi le député (LFI) François Ruffin.
"Avec un deuxième objectif, qui est de discréditer l'écologie. En se disant +si jamais l'écologie devient responsable des licenciements, je vais la rendre impopulaire+. A la place de tomber dans le piège, Greenpeace et la CGT se tendent la main pour dire +on va travailler ensemble+".Dans la matinée, Total a annoncé une perte nette de 7,2 milliards de dollars en 2020, contre un bénéfice de 11,2 milliards en 2019, notamment en raison de la crise économique.
Source : batirama.com