Rénovation globale: chantier exemplaire dans le Haut Rhin

Des travaux de rénovation dans le Haut-Rhin ont permis aux propriétaires, grâce à leur progressivité, de faire d?importantes économies. Zoom sur un chantier exemplaire.

 

 

« Cette maison constitue un exemple très intéressant pour plusieurs raisons : d’une part elle est située dans une zone climatique très froide. D’autre part il s’agit d’un projet inachevé car les clients n’ont pas les moyens de tout faire tout de suite », explique Maurice Di Giusto, Président de l’UNA Couverture Plomberie Chauffage (CPC) de la Capeb.

 

« En réalisant les travaux progressivement et en commençant par les postes les plus énergivores, la maison se transforme en tirelire : quand on consomme 60% d’énergie en moins, on fait des économies qui permettent de financer tout ou partie des tranches de travaux suivantes », ajoute t-il.  

 

M. et Mme Orlando, jeune couple propriétaire, voulaient aménager les combles pour y installer une chambre et une salle de bain. Par le bouche-à-oreille, ils ont fait appel à un éco-artisan, Jean-Denis Hassenboelher, qui a établi un diagnostic thermique sur cette maison datant de 1976 et développant une surface de 91 m².

 

Le point a donc été fait sur les équipements existants à savoir chaudière fioul basse température, radiateurs équipés de robinets thermostatiques et ventilation…par défaut d’étanchéité.

 

L'enveloppe de la maison a également été analysée en détail : absence d’isolation extérieure, murs en briques pleines de 330 mm isolées d’une couche de PE, recouverts d’un enduit plâtre intérieur de 15 mm, plancher bas constitué par un parquet sur lambourdes, sans isolation, de même que le plancher haut et fenêtres offrant un double-vitrage de mauvaise qualité.

 

Au total, cet ensemble donnait lieu à des déperditions de 17 883 W par -15°C, avec un G de 2,46 et un Ubât de 2,86. Les combles représentaient 27,11% des déperditions, le plancher bas 24,82%, les ponts thermiques 15,44% et les murs plus de 7%, le tout pour une étiquette Energie se situant à F, une consommation pour le chauffage et l’ECS de 39 385 kWh, soit une facture de 3 200 €/an.

 

L’installateur a proposé les travaux suivants : aménagement des combles, isolation de la toiture avec remplacement des tuiles, VMC, modernisation du générateur de chauffage ( chaudière de plus de 20 ans) associée à un changement éventuel d’énergie, la maison étant aussi reliée au gaz, remplacement des radiateurs et CESI.

 

Dans ce cadre,  Jean-Denis Hassenboelher a réalisé deux simulations de propositions de travaux :

 

1ère simulation

 

une chaudière à condensation gaz, des radiateurs chaleur douce avec robinets thermostatiquesune production d’ECS soit par la chaudière, soit par CESI et une VMC simple flux en raison du budget limité.

 

la pose de fenêtres de coefficient 1,20 et de la porte d’entrée de coefficient inférieur à 1,8, l’isolation des combles (rampants et plafond avec une laine de verre de 200 mm d’épaisseur).

 

Ici, les déperditions se montent à 11 678 W, toujours par -15°C extérieurs, avec un G de 1,02 et un Ubât de 1,39, alors que 28 m² de surface habitable ont été rajoutés aux 91 m² de départ.

Ici, les combles ne représentent plus que 1,51% des pertes de chaleur,  contre 46,76% pour le plancher bas. Le gain est de 6 206 W par rapport à la situation de départ, soit près de 35%.

 

L’énergie dépensée est de 18 769 kWh/an, soit une facture de 1054 €/an pour le chauffage et l’ECS, hors abonnement. Quant à l’Etiquette Energie, elle passe à D.

 

Cette première simulation a fait l’objet d’une variante avec une chaudière à condensation fioul : le nombre de kWh est à peu près similaire, mais la facture se monte à 1482 €/an, avec un fioul à 80 cts€/litre.

 

2ème simulation

 

Les changements sont identiques à la simulation précédente, en ajoutant l’isolation des murs par l’extérieur avec du PSE de 110 mm et l’isolation du plancher bas avec 60 mm, cette isolation nécessitant également une ventilation.

 

Ici, les déperditions sont de 5 064 W par -15°C, avec un G de 0,44 et un Ubât de 0,60. Les déperditions par le plancher bas représentent 19,74% et celles des murs 20,92%. Le gain total est de 12 819W. Les consommations sont de 7 269 kWh pour une facture de 408,25 €, le tout pour Etiquette Energie affichant le C.

 

Aujourd’hui…

 

Pour l’heure, les Orlando ont choisi la solution gaz, moins chère et qui leur permet en outre de récupérer la place de la cuve dans leur garage. Les combles ont été faits et isolés, les fenêtres changées, mais pas encore l’isolation des murs extérieurs et du plancher bas.

 

Pour le reste des travaux et notamment la pose d’un CESI qui leur offrira un bon mix énergétique, le couple se donne encore du temps afin de reconstituer un budget et de poursuivre la rénovation énergétique de leur maison.

 

Source : batirama.com / Michèle Fourret

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