Après la réglementation, ce sont les technologies et la transformation des métiers qui devraient marquer le BTP au cours des 20 prochaines années. Un signe d?émancipation??
Il faudrait être aveugle pour ne pas l’avoir vu : 82 % des professionnels du BTP soulignent qu’il y a bien eu une évolution du secteur au cours des 20 dernières années, résume une étude d’opinion de l’éditeur informatique Sogelink.
Et dans les 20 ans à venir, près de 4 sur 10 retiennent l’idée que les métiers vont se « réinventer ». Ce travail porte sur 641 questionnaires exploités lors d’une campagne menée auprès d’entreprises, maîtres d’œuvre et autres acteurs de la filière, de juillet à septembre 2020.
Pour évident qu’il soit, ce constat présente le mérite, pour le moins, d’être largement partagé et, surtout, de souligner la vision qu’en ont les répondants. Ainsi, pour 40 %, les évolutions récentes étaient essentiellement portées par les changements réglementaires dans des nombreux domaines.
L’enquête cite principalement la gestion des risques (comme la réglementation sur les interventions sur réseaux enterrés, dite DT-DICT), la sécurité des salariés (on pense à l’amiante…), les normes environnementales (là, tous les secteurs sont concernés…).
Les nouvelles technologies guideront les changements
Assez loin derrière figurent les nouvelles technologies – jugées pour 23 % à l’origine des innovations – et plus loin encore la transformation du matériel et de l’équipement (9 %), la transformation des métiers (5 %) et la sensibilisation à la responsabilité sociale des entreprises (5 % aussi). En clair, il reste de la marge pour faire bouger ce secteur.
C’est d’ailleurs l’idée qu’émettent les personnes interrogées. Elles soulignent ainsi majoritairement que, pour les 20 ans à venir, ce sera essentiellement le rôle des nouvelles technologies de guider ces changements, essentiellement pour gagner en productivité.
Le digital figure en tête des moyens – 32 % des professionnels interrogés citent les nouvelles technologies – pour effectuer la révolution du secteur BTP, qui est en train de rattraper son retard, souligne Sogelink.
Mécanisation des opérations de construction
La transformation des métiers vient juste en second (28 % des citations comme cause principale de changement), en partie comme une conséquence de la première cause. De même, pour 15 % de la population interrogée, les matériels et équipements conduiront cette évolution, et ce de manière forte : au cours des 20 ans passés, seuls 9 % des interrogés citent cet item comme moteurs des évolutions. Ce qui signifierait que la filière entend améliorer fortement la mécanisation des opérations de construction.
De fait, jusqu’ici jugée fortement motrice du changement, la réglementation est placée en 4e position ; 11 % la cite comme principal levier d’évolution.
Surtout, à travers les quelques chiffres de l’étude fournis par Sogelink apparaît un constat : si la filière se montrait, jusqu’à il y a peu, très ancrée dans ses savoir-faire et seulement capable d’avancer par décrets, arrêtés ou normes, elle manifeste désormais une volonté de s’approprier les outils qui conduiront son changement.
Source : batirama.com/ B. Reinteau