Des propriétaires forestiers et le Crédit Agricole lancent un fonds d'investissement dédié à la filière bois, afin de développer l'industrie de la transformation et de répondre à la demande.
Objectif, lever "40 millions d'euros" : "une première levée de fonds a déjà eu lieu, financée conjointement par 24 caisses régionales du Crédit Agricole et Crédit Agricole SA", indiquent le Crédit Agricole et les "business angels" de Forinvest, des forestiers privés."
Aujourd'hui ouvert à d'autres investisseurs institutionnels, ce fonds d'investissement à impact environnemental et sociétal a pour objet de soutenir et d'accompagner les entreprises de toute la chaîne de valeur de la filière bois dans leur développement en renforçant leurs fonds propres", ajoutent-ils.
"On a besoin de développement industriel, en première mais surtout deuxième et troisième transformation", a expliqué Eric Toppan, secrétaire général de Forinvest Business angels. D'autant plus, selon lui que la nouvelle règlementation environnementale des bâtiments neufs, (RE2020), qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2022, "vise à réduire l'empreinte environnmentale des bâtiments et donne ainsi une dynamique très forte à tout ce qui est construction à base de produits bois".
50 % de bois français dans l'ensemble de la construction bois
La demande en bois d'ingénierie "est d'ores est déjà plus importante que les capacités de production actuelles", selon M. Toppan. "La dernière enquête nationale construction bois, de 2018, montrait qu'on était à peu près à 50% de bois français dans l'ensemble de la construction à base de bois", a rappelé M. Toppan.
ll s'agit cependant d'une moyenne et la France peine bien davantage à fournir la demande pour des produits plus techniques, comme le CLT, ou bois lamellé-croisé, un des éléments essentiels pour construire des immeubles de grande hauteur. "Aujourd'hui, on est à 15% de production nationale sur le CLT. Mais on était à zéro il y a cinq ans", a précisé M. Toppan.
"D'une manière générale, les bois, pour être utilisé dans la construction, doivent être séchés. Une fois que ces bois sont séchés, ils peuvent faire l'objet de transformations supplémentaires, et devenir des bois d'ingénierie, tout ce qui va être utilisé en lamellé-collé", a rappelé M. Toppan.
Des investissements dans les séchoirs pour le bois dans les 5 prochaines années
Les capitaux levés par ce nouveau fonds permettront notamment d'investir dans des séchoirs, lors des quatre à cinq prochaines années. La filière espère limiter le recours à l'importation de produits finis d'Autriche, d'Allemagne ou d'Europe du Nord et ainsi améliorer la balance commerciale du secteur, qui accuse ces dernières années un déficit qui tourne autour de 7 milliards d'euros.
"Le Fonds prendra des participations minoritaires dans des entreprises en investissant des montants allant de 0,5 à 5 millions d'euros dans des projets de capital croissance, développement ou transmission", précisent les initiateurs du projet.ngu/tsq/rhl
Photo ©F. Leroy
Source : batirama.com