Les Nations-Unies ont alerté sur la construction d'un projet touristique en Indonésie, soupçonné d'avoir chassé les populations, et auquel des entreprises françaises ont été associées initialement.
"Des experts de l'ONU ont appelé le gouvernement indonésien à respecter les droits humains dans le cadre d'un nouveau projet touristique de 3 milliards de dollars sur l'île de Lombok", est-il écrit.
Selon ces experts mandatés par l'ONU et spécialisés sur les droits humains, dont le rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté Olivier De Schutter, ce projet qui se situe dans la région de Mandalika, sur l'île de Lombok voisine de Bali, "a donné lieu à des plaintes pour accaparements de terres, évictions de communautés autochtones de l'ethnie Sasak et intimidations et menaces à l'encontre de défenseurs des populations locales".
"Financé en partie par la Banque asiatique d'investissement en infrastructure (AIIB), le projet a attiré plus d'un milliard de dollars de capitaux privés", selon le communiqué. Il s'agit d'un complexe touristique "comprenant un circuit de moto Grand Prix, des parcs de loisirs et des hôtels de luxe tels que les enseignes internationales Pullman, Paramount Resort, et Club Med", est-il précisé.
Mais plusieurs sociétés citées par les experts dans leur communiqué, bien qu'associées initialement, ont démenti y prendre encore part, dont Vinci et le Club Med. "Vinci Construction Grands Projets a signé en 2018 un accord-cadre avec la société publique ITDC (Indonesia Tourism Developement Corporation) portant sur l'étude du développement d'un dixième de la surface du projet", a répondu le groupe.
"Pas de financement ni engagement" de la part de Vinci
"Cet accord-cadre ne comprend aucun engagement, ni de financement ni de construction de notre part", ajoute le groupe. "Depuis, nous n'avons signé aucun contrat de construction, nous n'avons personne sur place et nous n'y menons aucune activité". Quant au Club Med, il a signé en 2016 des accords avec ITDC en vue de l'exploitation, en 2019, d'un nouveau resort sur l'île de Lombok, confirme le groupe.
"Le projet dans lequel le Club Med n'était ni investisseur, ni aménageur, ni constructeur, a été abandonné en 2019 et les travaux n'ont jamais commencé", ajoute-t-il. Les experts de l'ONU citent également Accor (France), Dorna Sports (Espagne) et EBD Paragon (Etats-Unis).
Le projet de Mandalika a été désigné comme l'une des zones prioritaires pour le développement du tourisme dans l'archipel par le gouvernement indonésien qui espère la création de milliers d'emplois et attirer jusqu'à 2 millions de touristes étrangers par an grâce à un circuit de Moto GP et un complexe hôtelier. Mais les travaux ont pris du retard à cause de conflits avec les occupants des terrains et de la pandémie.
Source : batirama.com