Du liège dans le bitume des routes ou des rues pour atténuer le bruit de la circulation : une expérience vient d'être lancée pour trois ans à Limoges sur un axe très fréquenté.
Un enrobé intégrant des granulats de liège a commencé d'être posé boulevard de la Valoine dans le cadre d'une étude sur les performances acoustiques des chaussées, a-t-on appris auprès de Limoges Métropole et de la société Colas chargés du projet avec l'université de Limoges et le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement).
"Le liège est un isolant phonique bien connu. Les premiers tests en laboratoire, à l'aide d'une voiture miniature ont confirmé une atténuation des sons. Mais il faut aussi regarder l'impact de la météo, de la poussière, des résidus de pneus sur ce nouveau procédé et étudier la durabilité du revêtement", explique Patrick Tardieux, directeur des études techniques à Limoges Métropole.
Des sonomètres installés sur la chaussée permettront de comparer sur trois portions de 150 mètres chacune le son d'un enrobé classique, d'un enrobé phonique traditionnel et de l'enrobé intégrant du liège. "Trois ou quatre tonnes sont livrées à l'usine pour être intégrées à l'enrobé. Il sera composé de gravillons, de bitume et de 0,5 à 1% de liège" précise Julien Beauveil, de la société Colas.
Le liège fourni pour l'instant par le Portugal
Le dispositif sera également testé en 2022 avenue Adrien Tarrade, une route "plus fermée" selon Patrick Tardieux, car encadrée de maisons, d'arbres, d'immeubles. "On saura alors si les riverains, au quotidien, ressentent une différence notable. Pour l'instant, le liège vient du Portugal mais si ça marche et si nous développons son usage, nous essaierons de trouver des fournisseurs au plus près".
La tranquillité a un prix : 50% plus élevé qu'un enrobé phonique classique. " Mais s'il est produit à plus grande échelle, il pourrait atteindre un tarif supérieur de seulement 5 à 10%", note Julien Beauveil.
Source : batirama.com