« Bétons décoratifs » : un marché foisonnant et dynamique

Le florissant marché des revêtements continus en béton ou à « effet béton » doit son succès à la vaste palette de couleurs et textures permettant de personnaliser et structurer l?espace à l?envi.

Que ce soit sur support vertical ou horizontal, à l’intérieur ou à l’extérieur, en neuf ou en rénovation, l’engouement pour les revêtements à « effet béton » ne se dément pas depuis une bonne vingtaine d’années : esthétiques, résistants et d’un entretien facile, ils parent les sols, murs, douches, escaliers, terrasses, etc., dans un style épuré et contemporain, ou remettent au goût du jour des aspects anciens.


Les fabricants sont nombreux et développent souvent des gammes assez étendues pour répondre aux demandes les plus éclectiques.


Distinguer les vrais bétons décoratifs des faux

 

L’appellation « bétons décoratifs » regroupe une multitude de solutions dont beaucoup n’ont rien à voir avec le béton !

 

Les « vrais » bétons décoratifs, des Bétons Prêts à l’Emploi, sont utilisés essentiellement pour les aménagements extérieurs, au sol ou en mobilier (Lafarge, Celtys, Unibéton, etc.). Appliqués sur 7 à 12 cm, ils peuvent être teintés, désactivés, imprimés pour imiter un matériau (pierre, pavé, dalle, bois, textile, …), ou encore polis, bouchardés et talochés, lissés, balayés, striés … Les teintes claires et les finitions « naturelles » ont le vent en poupe, comme le béton microdésactivé, à l’aspect proche du sable.


Les « faux » sont des revêtements minces de nature diverse qui s’invitent un peu partout dans les bâtiments : sols coulés autolissants teintés (Weber, Harmony Béton, etc.), ou enduits décoratifs millimétriques utilisant des liants ciment, ciment-chaux, résine, ou base anhydrite (Mercadier, Création Sud, Ad Lucem, Chryso, Beal, etc.).


Beaucoup imitent le vrai béton ciré, celui des lofts des années 80-90 (une chape traditionnelle coulée sur 5 à 8 cm, polie puis cirée). Resté très tendance, cet effet béton ciré évolue ces dernières années vers des nuances plus minérales et naturelles (terracotta, ocres, beiges, gris, …) et des finitions plutôt mates. D’autres comportent des granulats de toute sorte, pour un rendu terrazzo/granito lui aussi très apprécié, notamment au sol.


Attention à la sinistralité


La demande est croissante aussi bien pour les enduits mortiers, notamment dans les pièces humides, que pour les sols coulés. Pourtant, ces revêtements décoratifs concentrent un niveau de sinistralité qui, bien que s’amenuisant, reste sans égal.

 

Car la dimension artistique qui y est attachée a tendance à faire oublier les contraintes techniques … Le diagnostic du support et sa préparation, l’adéquation du produit au support et à l’usage, le respect des préconisations et plus globalement une bonne formation des applicateurs sont des points clés pour réussir la mise en œuvre de ces solutions (en privilégiant bien sûr les produits sous avis technique).

 

             

 

Les revêtements de lumière, un marché de niche

 

 

Lumintech de Chryso


Déployés depuis quelques années dans les aménagements urbains (ponts, ronds-points, trottoirs, …), les sols luminescents, phosphorescents ou scintillants témoignent de la créativité en matière de « bétons décoratifs ».

 

Ils gagnent peu à peu les aménagements privés, pour des abords de piscine, terrasses et cheminements esthétiques et repérables dans l’obscurité, grâce à un vaste choix de particules ou inserts colorés de différentes granulométries et couleurs. (Bealstone photoluminescents de Beal, technologie LuminTech de Chryso, Articimo Luminescent d’Eqiom Béton, Taglight d’Interblocs, Artevia luminescent de Lafarge, etc.).

  


 

             

  

« Bétons décoratifs » et environnement

 

 

Hydromedia de Lafarge Holcim


Les réglementations et l’opinion publique tenant désormais de plus en plus compte des impacts environnementaux, des efforts sont réalisés pour améliorer l’image des solutions de bétons décoratifs.


Les bétons drainants sont appelés à se développer, en lien avec la gestion des eaux pluviales en zone urbaine (la réglementation exige de préserver des zones pour l’infiltration des eaux de ruissellement).


Utilisés depuis 20 ans en sous-couche de béton poreux, les bétons drainants se montrent désormais en surface. Devenus esthétiques, ils dévoilent des granulats colorés, mis à nu par une désactivation de la pâte en surface  (Idrodrain Déco de Unibéton, SikaBétoDrain, Hydromedia de Lafarge Holcim, etc.).


Bétons désactivés


Sur le marché toujours porteur des bétons désactivés, les matériaux évoluent pour moins impacter l’environnement. Par exemple, un béton désactivé peut utiliser un ciment à formulation réduite en clinker (moins d’émissions de CO2) et des granulats locaux (moins de transport) ou issus de béton, verre, céramique, brique et autres matériaux recyclés (moins de ressources consommées).  Les fibres qui y sont intégrées peuvent être cellulosiques (biodégradables).


Quant au traitement de surface, par pulvérisation et lavage d’un désactivant, il consomme beaucoup d’eau pour le rinçage à haute pression. Difficiles à capter et à traiter, les eaux peuvent polluer la zone et colmater les réseaux de collecte des eaux pluviales. Utiliser un désactivant à brosser réduit au minimum l’eau nécessaire et permet l’évacuation des résidus solides en déchetterie.


Agir pour un meilleur bilan


Parmi les actions engagées par les fabricants de revêtements à effet béton, on notera (hormis la plus grande sobriété des process de fabrication) le recours à des produits de protection en phase aqueuse, pour augmenter la durée de vie et limiter l’entretien (les vernis pour sols à trafic intense restent solvantés) ; des quantités de produits limitées aux stricts besoins grâce à des calculateurs de quantité ; des conditionnements en sacs papier.

 

Source : batirama.com /Emmanuelle Jeanson

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