L'Etat n'appliquera pas de pénalités de retard aux entreprises du bâtiment qui seraient en retard de livraison en raison de l'actuelle pénurie de matériaux de construction, a annoncé Bruno Le Maire.
"Nous avons pris une circulaire adressée à tous les acteurs de l'Etat pour leur demander de ne pas appliquer des pénalités de retard en cas de retard de livraison sur les marchés publics" liés à des pénuries de matières premières, a déclaré M. Le Maire à l'issue d'une réunion avec l'ensemble des organisations patronales et des fédérations professionnelles de la construction et des matériaux.
Il a souhaité que les collectivités locales fassent de même, regrettant "l'effet de ciseau" dans lequel sont prises les entreprises du secteur, moteur de la reprise économique. Elle sont confrontées à la fois à l'abaissement de la production des matériaux pendant la période de la pandémie et à une reprise de la construction "plus rapide que prévue".
"Pour une tonne d'acier, les prix sont passés de 500 euros à 1.500 euros" a-t-il expliqué. Le gel des pénalités de retard qui est dû à un "cas de force majeure", concerne toutes les entreprises de la construction, mais surtout les TPE et PME, a lancé le ministre, répondant ainsi à la Confédération des PME (CEPME) qui lui avait demandé cette mesure "à minima jusqu'à fin 2021".
Mise en place d'un comité de crise au sein de la filière construction
En revanche, M. Le Maire n'a pas souhaité maintenir les mesures d'indemnisation du chômage partiel utilisées pendant la crise sanitaire, alors que 30% des chantiers pourraient être menacés si les pénuries continuent, selon une partie de la profession. Le président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux s'était lui aussi ému des "arrêts de chantiers" de certains entrepreneurs du bâtiment, qui travaillent à perte en raison des augmentations de prix.
Le ministre a simplement annoncé la mise en place d'un "comité de crise" chargé de faire "remonter les cas de comportements anormaux" au sein de la filière de la construction: "la règle doit être la solidarité" a-t-il dit.
Le dispositif de médiation destiné à apaiser les tensions crées par les problèmes d'approvisionnement, annoncé le 20 mai par Bercy, devrait quant à lui être mis en place dans quelques semaines, selon lui. "Nous n'avons pas de préoccupations particulière sur la poussée d'inflation, qui est cohérente avec la reprise" a ajouté M. Le Maire.
Source : batirama.com