Avec une part de 52 % contre 55 % en 2018, les formations à la prévention restent le 1er domaine de formation en 2019 malgré une baisse. Des pistes sont étudiées pour développer de nouveaux formats
Ainsi, selon l’observatoire des formations à la prévention*, 66 904 actifs ont été formés, soit une baisse de 19 % par rapport à 2018 où l’on comptabilisait 82 700 stagiaires.
Dans cette catégorie, les formations les plus dispensées sont celles qui sont obligatoires : la conduite d’engins (25 %), l’électricité (24 %), le travail en hauteur (20 %), le secourisme (15 %) et l’amiante (10 %).
A noter que les formations liées aux contraintes physiques et les formations liées à l’utilisation des produits dangereux sont quant à elles en augmentation (respectivement + 7 % et + 19 %). Ces augmentations positives soulignent l’importance de ces enjeux pour les entreprises artisanales du BTP en termes d’accidentologie et de maladies professionnelles.
Au regard de la population interrogée, les métiers de travaux publics ainsi que les couvreurs, plombiers-chauffagistes, les électriciens et les charpentiers menuisiers agenceurs paraissent être davantage actifs en matière de suivi de formations à la prévention que les autres corps de métier.
La formation au principal risque lié à la manutention est très faible
En superposant ces résultats avec les risques avérés sur les chantiers, l’Observatoire met cependant en évidence un écart entre la principale cause des accidents survenus et les thématiques de sécurité suivies par les professionnels.
Ainsi, les contraintes physiques comme la manutention manuelle constituent la 1ère cause d’accidents pour les professionnels du BTP alors que la formation à ce risque reste très faible (1 % des formations suivies).
Un constat qui démontre la nécessité de poursuivre la sensibilisation des artisans et des salariés des entreprises artisanales à l’adoption des bons gestes et aux bonnes postures sur leur lieu de travail. Ces efforts ne pourront être faits sans que de nouveaux moyens de sensibilisation comme la réalité virtuelle ou la réalité augmentée ne soient proposés aux entreprises artisanales.
95 % des stagiaires des formations sont des salariés
Dans la continuité des éditions précédentes, les métiers des travaux publics, les électriciens, les couvreurs-plombiers-chauffagistes et les charpentiers menuisiers agenceurs figurent parmi les métiers les plus représentés dans les formations à la prévention au regard de leur effectif de référence. Les métiers de la pierre (-53 %) et du paysage (-61 %) sont les catégories les plus touchées.
De plus, comme les années précédentes, 95 % des stagiaires de ces formations à la prévention sont des salarié(e)s alors qu’ils ne représentent que 60 % des actifs. Ce constat s’explique en partie par les obligations de formation qui concernent essentiellement les salariés, même si de plus en plus de formations à la prévention visent également les artisans travaillant seuls.
L’Observatoire montre également que l’implication dans la formation dépend de certains critères, au-delà des métiers. Ainsi, comme les années précédentes, l’étude montre que 97 % des stagiaires formés à la prévention sont des hommes.
Les femmes toujours sous-représentées dans les formations à la prévention
Malgré une féminisation progressive des métiers, les femmes, qui représentent 13 % des salariés et 4 % des chefs d’entreprises du bâtiment, restent sous-représentées dans les formations à la prévention (3 %) malgré une légère augmentation de 2 % depuis 2018. En effet, elles restent majoritairement affectées aux activités administratives et sont donc moins concernées par les formations sécurité axées sur les problématiques liées aux chantiers.
Autre variable qui influe sur le suivi des formations : l’âge. En 2019, les stagiaires âgés de 20 à 40 ans restent les plus impliqués dans les formations à la prévention (64 %). A l’inverse, la tranche d’âge « 51 ans et plus » présente un écart négatif important par rapport à sa valeur de référence (14% seulement de présence aux formations alors qu’ils représentent 26 % des actifs du BTP). Le bagage de l’expérience peut être à l’origine de leur faible présence en formation à la prévention.
Cap sur le digital pour adapter l’offre de formations aux besoins des artisans
Les acteurs de la formation professionnelle ont identifié de nouvelles actions afin de développer des offres dans lesquelles le distanciel et le présentiel se combinent en fonction de leur pertinence pédagogique et des besoins du client :
- Proposer des formations adaptées au métier, à la taille de l’entreprise, facile d’accès
- Sensibiliser les chefs d’entreprise sur leurs obligations en matière de formations à la sécurité
- Développer des formations avec la réalité virtuelle et la réalité augmentée
- Poursuivre le développement des formations numériques en distanciel pour tout ou partie
A noter que L’Iris-ST propose sur son site un onglet formation avec des outils d’accompagnement : l’auto-diagnostic en ligne, les fiches synthétiques pour chaque formation et les fiches métier.
De son côté, l’OPPBTP propose également sur son site plusieurs e-learning gratuits : des modules de prévention de 15 minutes sur les savoirs-essentiels et une collection de modules Minutes Prévention sur la chaine youtube OPPBTP.
*Capeb et Iris-ST, OPPBTP et CNATP
Source : batirama.com