Filière bois: plaidoyer pour la sauvegarde de nos forêts

Les professionnels de la filière bois interpellent les candidats à la Présidentielle et lancent un cri d'alarme pour la sauvegarde des forêts françaises et des 430 000 emplois qui y sont liés.

 

À la veille des élections, le mouvement pour la forêt et pour l’emploi met ses voix dans la balance pour le prochain scrutin et, avant de prendre toute décision, attend toutes les propositions, en matière de politique forestière et industrielle, des différents candidats.

 

« La filière bois et forêt, c’est 430 000 emplois, un chiffre d’affaires de plus de 50 milliards d’euros, une grande richesse française, en danger… parce que la forêt de production est délaissée, estime la Fédération nationale du Bois (FNB).

 

Depuis longtemps, nous interpellons en vain les pouvoirs publics. Trois rapports ont été édités et mis à la disposition des politiques… sans réaction, déplorent les professionnels de la filière bois.

 

Planter plus

 

La France ne plante plus assez d’arbres pour la production (on plante 23 millions de plants par an contre 110 millions il y a seulement 10 ans). Depuis de nombreuses années, le nombre de plantations forestières en France ne cesse de baisser. Pire, il est devenu ridiculement bas par rapport aux prélèvements dont bénéficie la forêt française et aux dégâts des tempêtes non réparés.

 

Alors que nos voisins européens producteurs de bois ont développé des programmes de plantations au niveau national qui permettront de renouveler une richesse pour les générations futures et de se préparer au changement climatique, l’état français s’est depuis longtemps désengagé et choisit de laisser faire.

 

En France, la baisse de la ressource mobilisable est d’ores et déjà programmée pour les résineux. Cette baisse aura des conséquences sur l’emploi, car de la forêt dépend toute une industrie et le travail de la transformation du bois.

 

Produire plus


 

La France ne réfléchit pas en termes de forêt de production, moderne et responsable. La forêt est belle, et le bois est une formidable matière première dont nous profitons tous quotidiennement. Nous devons accepter que le bois est produit, pour un jour, être coupé, participant ainsi à un cycle économique et écologique naturel.

 

Pourquoi ne pas anticiper au niveau national comme la Fédération Nationale du Bois le demande depuis des années. Pourquoi ne pas s’engager et favoriser la mise en place de vrais programmes de production ?

 

Pourquoi ne pas s’engager dans des programmes de production comme l’ont fait, en leur temps, Colbert ou Napoléon III avec de grands projets nationaux. De Gaulle soutenait le Fonds National Forestier, fonds qui n’avait pour seul objectif que de planter et cultiver pour les générations futures. Le Fonds National Forestier, abandonné dans les années 80, n’a pas été remplacé. Pourquoi ?

 

On nous dit qu’en France, la surface forestière augmente, mais cette forêt nouvelle n’est malheureusement que trop rarement destinée à produire les bois dont nous avons besoin pour notre industrie. L’absence d’un engagement de l’état dans un véritable projet de production et industriel aura des conséquences sur l’emploi.
 

Exporter moins


 

Le bois français est soumis à de fortes pressions et suscite de nombreuses convoitises car il est, aux yeux du reste du monde, en libre accès. La France doit protéger intelligemment sa matière première, par des mesures écologiques, douanières et phytosanitaires.

 

Le bois est partout dans nos habitations et dans notre vie quotidienne. Au niveau international, le bois est une matière première soumise à une très forte demande et à une pression chaque année plus importante.

 

Construction, meubles, décoration, papier, emballage, énergie… le bois est indispensable à de nombreuses industries qui en ont un besoin vital. Le bois est un matériau moderne. Dorénavant, le secteur de l’énergie demande également sa part de bois, et renforcera la pression économique à laquelle le marché du bois est confronté.

 

Aujourd’hui les pays émergents et la Chine en particulier, énorme consommateur de bois, s’intéressent fortement à notre forêt et ses bois, bousculant encore davantage les codes du marché.

 

Des grumes de résineux, de chênes et de hêtres sont exportées sans transformation, sans aucune contrepartie. Alors que tous les pays producteurs cherchent à protéger leurs ressources, nos bois sont achetés, par des pays qui ne souhaitent qu’une chose profiter d’une matière première de haute qualité indispensable pour faire tourner leur économie.

 

La France est d’ailleurs soumise à une double peine car les bois qu’elle voit partir lui reviennent sous forme de produits finis low-cost (parquet, meubles…), beaucoup moins chers que s’ils avaient été produits en France, fragilisant ainsi encore un peu plus notre industrie.

 

Du Congo à la Malaisie, du Brésil à la Russie, du Sultanat de Brunei au Canada,… tous les pays producteurs protègent, par des mesures douanières ou purement des interdictions d’exporter, cette ressource si précieuse qu’est le bois. Combien de temps mettrons-nous à comprendre que la France et l’Europe doivent réguler leurs exportations de bois. Car le bois, s’il est transformé en France, génère de nombreux emplois. »

 

C’est pourquoi, la FNB souhaite un engagement de l’état pour que soient régulées et maîtrisées les exportations de bois bruts au profit de l’industrie nationale estimant que la préférence communautaire doit trouver à s’appliquer.

 

Source : batirama.com

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