600 Wc est devenu normal pour les panneaux PV. Quatre industriels présentent à Intersolar des panneaux dépassant 700 Wc et annoncent 800 Wc pour l?an prochain
Lors de la dernière édition du salon Intersolar en 2019, le record de puissance unitaire pour un panneau photovoltaïque était revenu au chinois Bluesun Solar. Son panneau BSM500M-96 à 96 cellules en silicium monocristallin atteignait 500 Wc, avec un rendement de 19,51% et une sensibilité de la puissance à la température de -0,410%/K. Il utilisait des cellules de 156 x 156 mm.
C’est tellement passé. Dans le hall A6 où sont regroupés les fabricants de panneaux PV, tous exposent des panneaux dépassant largement 500 Wc.
JA Solar atteint 580 Wc avec 72 cellules et monte à 620 Wc avec 78 cellules monocristallines à hétérojonction, montées en demi-cellules. ©PP
Recom Technologies est le nouveau nom de Sillia, le breton de Lannion, acheté en 2017. ©PP
600 Wc est le nouveau normal
Commençons par le français Recom Technologies. Si son nom ne vous dit rien, c‘est parce qu’il s’agit de Sillia, basé à Lannion et racheté par les italiens Recom en 2017. Le groupe, installé dans 8 pays, est désormais basé en France.
En 2017, la ligne de production de Lannion avait fait l’objet d’un investissement de 10 M€ pour produire des panneaux monocristallins à partir de cellules M2. Une nouvelle modernisation est prévue au premier semestre 2022 pour fabriquer des modules selon les nouvelles exigences CRE 5.
Tous les exposants de panneaux PV ont évoqué les exigences de la CRE, la 4 en cours et la 5 en préparation. C’est un sujet complexe auquel un article entier sera consacré. Mais, en gros, il s’agit de réduire l’empreinte carbone des panneaux PV en incorporant un maximum de composants européens.
Astronergy propose les panneaux Astro 6 Twins jusqu’à 660 Wc en demi-cellules. ©PP
Jusqu’à 650 Wc chez le français Recom Technologies
Recom expose à Intersolar les modules de sa gamme Puma qui offrent des puissances de 630, 635, 640, 645, 650 et 650 Wc. Ils utilisent la technique du recouvrement (shingled technologie) qui élimine les rubans métalliques soudés et augment la surface active. ©PP
Ce qui leur permet d’atteindre des rendements de module de 20,5 à 21,3%, avec une garantie de perte de rendement la première année de 2% au maximum, puis une perte inférieure à 0,45%/an entre les années 2 à 30 et donc un rendement ≥ 84,95% la trentième année.
Comme pour la quasi-totalité des nouveaux modules, le voltage maximum du système installé atteint 1500 V. Au dernier Intersolar, on atteignait juste 1000 V.
La gamme Lion de Recom offre 5 modules monocristallins bifaciaux à hétérojonction avec des puissances unitaires de 620 à 640 W. Recom prévoit d’atteindre des puissances unitaires de 700 Wc dès l’an prochain.
CGL utilise des cellules en 210 x 210 mm monocristallines PERC, montées en demi-cellules, pour ses nouveaux panneaux affichant des puissances nominales supérieures à 600 Wc. ©PP
Garantie de puissance sur 30 ans
Plus d’une quinzaine d’exposants proposent des modules PV avec des puissances nominales supérieures à 600 Wc à Intersolar 2021. Le module VSUN605-120BMH-DG de VSUN, atteint 605 Wc, par exemple.
Alors que GCL pousse à 670 Wc avec son module GCL-M12/66GDF et qu’Astronergy – désormais propriété de du groupe chinois CHINT – se place dans la plage de puissance de 645 à 660 Wc.
Tandis que la gamme Titan RSM120-8-580BMDG-600BMDG de risen solar technology atteint 600 Wc aujourd’hui etr 700 Wc dès fin novembre. ©PP
Ces modules très puissants partagent des caractéristiques communes. Ce sont des modules bifaciaux, conçus pour produire avec leurs deux faces. La face inférieure étant éclairée par la lumière renvoyée par le sol.
Le module bifacial devient la norme pour les installations au sol. ©PP
Même de petites marques, comme le chinois Jolywood exposent des modules de forte puissance, dépassant 600 Wc. La série Niwa Max de Jolywood atteint 700 Wc. ©PP
Des modules bifaciaux
Contrairement à ce que l’on imagine, les modules bifaciaux ne sont pas réservés aux installations au sol et aux fermes solaires. Le Fraunhofer ISE, présent à Intersolar, fait remarquer qu’un toit plat ou à faible pente de couleur blanche ou claire se prête parfaitement à l’installation de modules bifaciaux sur châssis inclinés.
Les puissances crête indiquées, cependant, ne portent que sur l’irradiation de la face supérieure. Astronergy indique, par exemple, pour son module ASTRO 6 Twins une puissance nominale de 660Wc sur la face supérieure, plus une puissance de 462 Wc pour sa face inférieure, sans toutefois préciser le taux d’irradiation pour la face inférieure.
Ces modules surpuissants sont toujours en silicium monocristallin et le plus souvent fabriqués à partir de cellules de 182x182 mm au lieu de 156x156 mm. Ils embarquent 72 à 96 cellules, poussant parfois à 132, voire à 156 cellules chez JA Solar, en général avec une architecture en demi-cellules.
Rendement de panneau supérieur à 21%
Les nouveaux panneaux affichent tous des rendements nominaux supérieurs à 21%. Certains modèles atteignent et dépassent 22%. En 2019, les meilleurs panneaux à Intersolar dépassaient à peine 20% de rendement.
Leur sensibilité à l’élévation de température a également baissé. Les modules affichent une réduction de puissance de -0,4 à -0,2/°C au-delà de leur température nominale de fonctionnement.
Trina Solar détient le record de puissance nominale avec sa gamme Vertex TSM-HEG21C20 qui atteint 710 Wc, ainsi que le record de rendement nominal avec 22,9%. ©PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi