Un projet de tour de logements privés de 100 m de hauteur, dans le sud-est de Paris en bord de Seine, a été contrarié par une alliance entre élus écologistes et l'opposition de droite au Conseil de Paris.
"On a fait tomber une tour de 100 m", a assuré Emile Meunier, conseiller EELV, après l'adoption d'un amendement de son groupe sur une délibération cédant à la Semapa (Société d'étude, de maîtrise d'ouvrage et d'aménagement parisienne) plusieurs emprises de la zone d'aménagement concerté (ZAC) Paris Rive Gauche, dans le XIIIe arrondissement.
Mais pour l'adjoint (PS) à l'urbanisme Emmanuel Grégoire, "cette délibération ne fait nullement obstacle au projet Bruneseau", du nom de la rue où elle se situe et qui comprend d'autres projets, et l'amendement oblige simplement la Ville "à des ajustements".
Cette grande zone d'aménagement créée en 1991, dont le bâtiment le plus célèbre est la bibliothèque François-Mitterrand, s'étend sur 130 hectares le long de la Seine, de la gare d'Austerlitz jusqu'à la limite avec Ivry-sur-Seine.
L'amendement est passé malgré l'opposition des groupes socialiste et communiste, alliés des écologistes dans la majorité de la maire PS Anne Hidalgo, et avec les voix des élus Génération.s, autre composante de cette majorité, LR et apparentés, MoDem et indépendants pro-Macron (89 pour, 63 contre).
Paris doit activer une clause résolutoire de l'acte de vente
L'amendement amène la Ville à activer une clause résolutoire de l'acte de vente à la Semapa des deux parcelles prévues pour la tour, et sur lesquelles se trouve déjà une cité administrative et technique, au motif du non-relogement des services municipaux de cette dernière dans un délai de trois ans.
"Ce projet de tour anachronique et anti-écologique ne correspond pas aux nouveaux objectifs ambitieux de la Ville de Paris en matière environnementale", a dit dans un communiqué le groupe des élus écologistes (GEP). "Tout est à revoir" dans ce projet, a commenté Jean-Olivier (LR), fustigeant des élus de gauche "écolos le mercredi, bétonneurs le jeudi", en référence à la quinzaine de projets sur la transition écologique adoptés la veille.
Malgré leur présence au sein de l'exécutif, il n'est pas rare que les élus EELV s'opposent à des projets de la majorité, notamment d'urbanisme, parvenant parfois à les contrarier avec les voix de l'opposition.
Source : batirama.com