L?initiative Biodiversity Impulsion Group (BIG) a été lancée par 14 partenaires et sera pilotée par l?OID (Observatoire de l?Immobilier Durable). Premiers résultats attendus mi-2022.
Quatorze acteurs de l’immobilier - Aire Nouvelle, Altarea, Amundi, BNP Paribas Real Estate, Bouygues Immobilier, Covea Immobilier, Crédit Agricole Immobilier, Gecina, Groupama Immobilier, Korian, Linkcity, LVMH, Nexity, Perial Asset Management, Groupe RATP; Schneider Electric - se sont associés pour comprendre l’impact des projets immobiliers et des bâtiments existants sur la biodiversité. ©Gecina
Le projet sera dirigé par l’OID et a pour but de construire un référentiel commun. Lors de son introduction à la cérémonie de signature de l’accord BIG, le mercredi 17 novembre dans les locaux de Gecina, Méka Brunel, Directrice Générale de Gecina, a souligné que les acteurs de l’immobilier savent évaluer le contenu carbone et l’efficacité énergétique de leurs projets de bâtiments.
En revanche, ils ne savent pas encore par quel bout prendre l’impact sur la biodiversité : il n’existe pas de méthode, ni d’indicateurs, ni de référentiel qui puissent les guider dans leurs choix.
Ce sera bientôt différent, l’OID https://o-immobilierdurable.fr/, chargé de piloter le programme BIG en s’entourant de toutes les compétences nécessaires, doit rendre sa copie à la fin du 1er semestre 2022. Il s’appuiera notamment sur les travaux du CIBI (Conseil International Biodiversité et Immobilier) qui a développé le label Biodivercity.
L’OID doit notamment :
- mettre au point des outils de mesure de l’impact sur la biodiversité d’un projet immobilier (empreinte, trajectoire, bénéfices, valeur économique, …),
- développer une plateforme de cartographie des contributions locales à la biodiversité,
- proposer des « dispositifs d’appropriation de ces outils » par les acteurs du secteur de l’immobilier.
On ne sait encore ce que seront les indicateurs de la préservation de la biodiversité dans une opération immobilière, ni à quelles prescriptions de construction ils aboutiront. ©PP
Il est cependant certain, que les ENR ne sont pas les ennemies de la biodiversité, depuis plus de 10 ans, des technologies permettant d’associer toitures végétalisées, production d’électricité photovoltaïque et de chaleur solaire sont proposées au salon Intersolar de Munich. ©PP
Devancer l’appel avant la prise en main du sujet par les législateurs
Si ces 14 acteurs et L’OID se lancent dans le projet BIG aujourd’hui, c’est à la fois, comme le soulignait Sabine Desnault, Directrice exécutive R&D, innovation et RSE de Gecina, parce que la destruction des espèces et de la biodiversité à travers le monde s’est considérablement accélérée, mais aussi pour devancer l’appel et proposer une approche de cette question avant que les législateurs nationaux et européens n’en imposent une.
La COP26, pour la première fois, a reconnu l’importance de la préservation et de la restauration de la biodiversité. Et, contrairement au climat, dont l’inflexion est peut-être déjà inéluctable, il est tout à fait possible de restaurer en quelques années des zones naturelles sévèrement abîmées.
Le label qui accompagnera la RE2020 pourrait se saisir de la question de la préservation de la biodiversité lors de la construction de bâtiments. Les instances européennes commencent également à s’intéresser au sujet.
Bref, pour les acteurs de l’immobilier, il y a urgence à ne pas être mis au pied du mur, à se rassembler et à proposer une vraie approche, facilement actionnable, de la préservation de la biodiversité lors des opérations de construction.
Une fois terminé, l’aménagement du Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris fera la part belle à la végétalisation des toitures. ©Viparis
Le choix de l’OID
Le choix de l’OID, présidé par Sabine Desnault et dirigé par Loïs Moulas, comme Maître d’œuvre de BIG est de bon augure.
L’OID est né il y a 10 ans pour proposer des indicateurs de performance énergétique dans les bâtiments : bureaux, centres commerciaux, résidentiel, logistique et grandes surfaces alimentaires.
L’OID a développé la plateforme Taloen, librement accessible, des ressources et outils pour l'immobilier responsable. Disponibles en libre accès, les Baromètres, les études prospectives, les fiches de décryptage réglementaire, les outils d'accompagnement à la mise en place de démarches responsables pour l'immobilier, les vidéos, sont élaborés par l'équipe de l'OID avec l'appui d'experts du secteur immobilier.
L’OID possède surtout une bonne expérience consistant à produire de vrais résultats de manière consensuelle : ce sera vraiment utile pour faire avancer la prise en compte de l’impact sur la biodiversité dans les projets immobiliers.
Voici le genre de données que l’OID produit dans son rapport annuel sur l’immobilier durable. ©OID
Source : batirama.com / Pascal Poggi