Réaliser un conduit de fumée en deux heures chrono, difficile d?y croire. Pari réussi par un couvreur francilien sur un pavillon dans l?Oise.
Raccorder un âtre, un appareil à foyer ouvert ou un insert ne peut se faire que par l’intermédiaire d’un conduit de fumée individuel. Là deux écoles s’affrontent, ceux qui préconisent les boisseaux en maçonnerie, les autres qui préfèrent les éléments métalliques.
Dans tous les cas, l’utilisation d’un conduit collectif avec départ individuel de hauteur d’étage appelé conduit “shunt”, ou d’un conduit existant sans départ individuel dit conduit “Alsace” pour desservir des âtres des appareils à foyer ouvert ou des inserts est interdite.
Simple à mettre en œuvre
Le conduit de fumée métallique présente comme atout sa simplicité de mise en œuvre et sa robustesse que même la tempête de décembre 99 n’a pas réussit à remettre en cause. Le chantier dont nous avons été témoins se situe à Nanteuil le Haudouin (60), et le couvreur qui l’a réalisé n’en est pas à son coup d’essai.
Il a fait lui-même la sélection du matériel nécessaire à la mise en œuvre de ce conduit de fumées en inox sur sa partie intérieure et galvanisé en extérieur.
Assistance des fabricants
Les fabricants peuvent assister les entrepreneurs pour ces prestations s’ils ne se sentent pas armés pour la sélection du matériel. En Effet un logiciel permet en quelques clics la définition optimisée avec devis et plan de pose de l’installation complète, ceci pour faciliter la mise en œuvre sur le chantier.
Justement pour cette dernière, c’est seulement aidé d’un de ses compagnons que l’artisan est venu à bout de ce chantier. Pourtant tout n’avait pas commencé pour le mieux, en effet le maçon s’était trompé d’endroit pour la réservation dans le plancher bas du premier étage.
Qu’à cela ne tienne, le couvreur a pallié ce petit contretemps lui-même avant d’entamer l’installation du conduit de fumées. Résultat : 2h montre en main à deux compagnons. La preuve en image…
- Après avoir posé les premiers rangs de tuiles, la première étape consiste à couper les liteaux là où prendra place la sortie de toit.
- On positionne une bande de plomb qui permettra de faire l’étanchéité entre l’embase de la cheminée et le premier rang de tuiles.
- Il est temps à présent de présenter l’embase dans son emplacement, elle servira de support à la sortie de toit. Elle se positionne en lieu et place de 6 ou 8 tuiles et repose sur les liteaux. Cette plaque d’étanchéité est préfabriquée en usine selon la pente et le matériau de couverture. Elle s’adapte sur des ardoises ou sur différents types de tuiles.
- Le couvreur peut maintenant mettre en place les demi-tuiles de rives ainsi que celles venant recouvrir l’embase en tête.
- La cheminée trouve sa place naturellement sur son embase. Son réglage se fait par un système de crantage qui lui permet de s’adapter au mieux à la pente du toit. On dispose là d’une latitude de 10% pour obtenir une parfaite verticalité de la sortie de toit. Située à un ou deux rangs du faîtage, elle le dépasse de 40 cm.
- Le travail sur le toit est maintenant terminé, tout se passe dans la charpente. Le premier élément droit s’adapte parfaitement sous l’embase. Les éléments du conduit doivent être mis en œuvre suivant les prescriptions du D.T.U.24.1.
- Une sécurité supplémentaire consiste à renforcer le maintien de l’ensemble en fixant deux barres perforées. Ces fixations tiennent grâce à quatre tiges filetées qui se logent dans des écrous prisonniers se trouvant sur le dessous de l’embase. Une fois le tout solidaire, rien ne peut l’endommager. Cet assemblage est prévu pour résister à des vents de plus de 150 km/h.
- Le positionnement de deux coudes à 45° permet de rattraper l’écartement du mur. Les éléments du conduit de fumées se fixent les uns aux autres par de simples colliers. Ne pas oublier de mettre la petite goupille (obligatoire) qui sert de sécurité. L’étanchéité se fait par dépression, en respectant le sens de montage des éléments droits et des coudes : ainsi, les condensats s’écoulent vers le foyer pour y brûler.
9- La plaque “écart de feu” permet de respecter la cote minimale obligatoire de 8 cm afin d’observer la distance de sécurité entre le conduit de fumées et tout matériaux inflammable ou conduisant la chaleur (plaque de plâtre, isolant…). Des petits relevés servent de repères au plaquiste pour positionner ses plaques de plâtre et respecter la distance obligatoire de 8 cm. Une rehausse est ici utilisée dans les combles afin d’éviter que l’isolant ne vienne en contact avec le conduit.
10- Un collier de fixation est obligatoire par niveau. Il se fixe sur la charpente. Au-delà d’une hauteur d’étage de 7 m, on utilise dans ce cas un support de plancher supplémentaire pour rigidifier le tout.
- Touche finale de l’opération, il ne faut pas oublier de mettre en place le disque jaune qui récapitule les précautions de mise en service, comme par exemple de retirer le tampon haut de souche lors du raccordement et de la mise en service de l’appareil de chauffage.
- Le plafond mis en œuvre, le plaquiste se doit de découper ses plaques de plâtre pour respecter la fameuse distance de sécurité de 8 cm.
- Remerciements à Manu Pinto, co-gérant (avec sa sœur) des Toitures Franciliennes, entreprise de charpente-couverture (12 salariés) à Emerainville (77).
Source : batirama.com / Laurent Denovillers