Un challenge de l’habitat innovant 2022 sur fond de crise du Logement

Le 24e challenge de l?habitat innovant a réuni les adhérents du Pôle habitat de la FFB pour 3 jours intenses à Lisbonne. La profession craint une crise sociale majeure du Logement.

Photo ©F. leroy

 

De l’adaptation, il en faut plus que jamais, non seulement face à la crise sanitaire inédite qui n’en finit plus, mais aussi au vu de l’évolution d’un nouveau contexte réglementaire dans le BTP (RE2020, REP, Loi climat et résilience…). 

 

C’est donc de justesse que ce 24e challenge a pu se dérouler en présentiel au Portugal, après l’annulation du 1er séminaire prévu initialement en Lettonie ; Il a réuni les adhérents, constructeurs, promoteurs, aménageurs et leurs partenaires industriels, qui ne s’étaient pas retrouvés depuis 2 ans.

 

Grégory Monod, président du Pôle Habitat et son équipe, ont accueilli pour l’occasion Olivier Salleron, président de la FFB, venu découvrir pour la première fois* cet événement annuel phare de la profession : le challenge de l’habitat.

 

Un volume d’activité en 2021 en baisse de 5 % par rapport à 2019

 

Auparavant et avant la présentation des dossiers du 24e challenge (voir les résultats), les adhérents ont pris connaissance de l’actualité syndicale, politique et économique en lien direct avec leur activité. Oliver Salleron a notamment rappelé le contenu des travaux de la commission Rebsamen, initiés à la demande des organisations professionnelles, inquiètes d’une future crise du Logement.

 

En effet, les chiffres montrent que si l’appareil de production s’est remis en marche dans le Bâtiment, en revanche le volume d’activité demeure inférieur à 5 % par rapport à 2019, avec une hausse des salaires de 5 %.

 

« Et si un caillou se glisse dans la machine, tout peut s’écrouler, pronostique Olivier Salleron qui rappelle que la pénurie des matériaux et l’inflation ont assombri l’horizon des professionnels malgré le dynamisme des marchés de l’entretien-amélioration (58 % de l’activité globale du Bâtiment)

 

Eviter une crise sociale majeure du Logement

 

Le logement neuf, dont la production annuelle baisse depuis 2018, demeure par conséquent un axe capital « non seulement pour conserver les emplois dans la filière mais aussi pour éviter une crise sociale majeure du Logement » insiste Olivier Salleron.

 

« Le logement n’est pas suffisamment mis sur la table, reprend Grégory Monod, selon lequel, « on ne parle que de transition énergétique. Or, le gain de pouvoir d’achat des Français peut passer par une économie sur le logement. »

 

Il faut redonner du pouvoir d’achat aux Français en sortant des politiques historiques autour de la défiscalisation, selon les responsables de la FFB. De fait, le nombre record de transactions dans l’immobilier confirme bien une appétence forte des Français pour se loger, alors que la construction neuve, elle, ne cesse de chuter.

 

 

Grégory Monod, président du Pôle Habitat de la FFB. : "il faut pouvoir construire sur de plus petits terrains et autoriser davantage de surélévations".

 

Il faut densifier le foncier et autoriser davantage de surélévations

 

Pour lever les freins, la profession souhaite davantage de souplesse notamment en densifiant le foncier disponible. « Et il faut que l’on arrête de dire que le logement neuf coûte cher à la collectivité (avec les raccordements de VRD notamment) ». Au contraire, Le logement est générateur de recettes fiscales pour l’Etat notamment lors des mutations.

 

Concrètement, l’organisation professionnelle réclame de pouvoir construire sur de plus petits terrains et d’autoriser davantage de surélévations en tenant compte des différentes densités de population sur les territoires.

 

La véritable gageure demeure cependant la problématique du foncier pour l’organisation professionnelle, « en raison des prix hallucinants constatés ». Elle réclame une réflexion sur ce sujet de la part des gouvernants et une stratégie avec l’appui d’une fiscalité appropriée (permettant notamment de lutter contre l’enrichissement sans cause).

 

Enfin, l’un des derniers défis pour 2022 portera sur la capacité des constructeurs à obtenir des autorisations de construire en concertation avec les collectivités locales, estime la FFB. « 90 % des recours contre les permis de construire sont gagnés par les opérateurs, constructeurs et promoteurs. Nous obtiendrions donc gain de cause contre les élus, mais ce n’est pas notre intérêt », termine Olivier Salleron.

 

*Olivier Salleron a été président de la FFB en mars 2020, juste avant le premier confinement


Source : batirama.com/ Fabienne Leroy

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