Les éléments de maçonnerie se déclinent en blocs en béton, briques, béton cellulaire ou pierre naturelle. Leur mise en ?uvre doit respecter les règles précisées dans le NF DTU 20.1.
Utilisés dans la réalisation de la majeure partie des maisons individuelles et petits ouvrages, les éléments de maçonnerie gardent une part de marché de la construction considérable.
De différentes natures – blocs en béton, briques de terre cuite, blocs en béton cellulaire autoclavé ou pierres naturelles – leur mise en œuvre doit respecter certaines règles précisées dans le NF DTU 20.1 ”Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs”.
Divisé en 5 parties, ce dernier définit, pour l’exécution des ouvrages de parois et murs de bâtiments (qu’il s’agisse de murs simples, composites, doubles ou avec doublages) :
- les clauses techniques d’exécution ;
- les critères généraux de choix des matériaux utilisés ;
- les clauses administratives spéciales applicables ;
- les critères de choix des éléments en fonction de l’exposition des façades à la pluie et au vent (partie plus particulièrement destinée aux maîtres d’ouvrage et concepteurs) ;
- les dispositions constructives minimales applicables ;
dont les points techniques élémentaires à retenir sont développés ci-dessous. Le NF DTU 20.1 ne traite pas, pour le moment, des dispositions à mettre en œuvre dans le cas d’un ouvrage réalisé en zone sismique.
1- Eléments de maçonnerie disponibles sur le marché
Les éléments les plus couramment utilisés pour la réalisation d’ouvrages de maçonnerie sont les blocs en béton, les briques de terre cuite, les blocs en béton cellulaire autoclavé et la pierre naturelle. Des éléments en pierre reconstituée peuvent également être envisagés. Leur mise en œuvre se fera conformément à celle des blocs en béton.
Eléments de maçonnerie | Doivent être conformes à… | Compléments |
Blocs en béton | NF EN 771-3 et complément national | 2 familles :- blocs à enduire ; - blocs destinés à rester apparents. Chaque famille comporte des blocs accessoires (blocs d’angle, etc.). |
Briques de terre cuite | NF EN 771-1 et complément national | 2 familles :- briques creuses (LD) ; - briques pleines ou perforées (HD). Seule la famille LD comporte des briques accessoires. |
Blocs en béton cellulaire autoclavé | NF EN 771-4 et complément national | Blocs pleins à enduire d’assez grande dimension. Comporte une gamme de blocs accessoires. |
Pierre naturelle | NF EN 771-6 | Prescriptions d’emploi données dans la norme NF B 10-601 selon la destination de l’ouvrage et la localisation géographique de ce dernier. |
Pierre reconstituée | NF EN 771-5 et complément national | Règles de mise en œuvre considérées équivalentes à celle des blocs en béton. |
2- Protections contre les remontées capillaires
Les maçonneries en élévation doivent être protégées des remontées d’humidité du sol. En fonction des situations, cette protection peut être réalisée de différentes façons :
Murs de soubassement en maçonnerie de petits éléments | Balcon avec forme de pente, sans possibilité de rétention d'eau à la base du mur | Loggia ou balcon |
Chaînage en béton armé disposé au niveau du plancher bas du rez-de-chaussée au minimum à 5 cm au-dessus du sol extérieur fini | Décrochement de 2 cm minimum | Chaînage en béton armé à une hauteur minimale de 15 cm |
Dallage sur toute l’épaisseur des maçonneries de soubassement au minimum à 5 cm au-dessus du sol extérieur fini | Coupure de capillarité* à la base du mur | |
Coupure de capillarité* au minimum à 15 cm au-dessus du niveau le plus haut du sol définitif extérieur | ||
* Il s’agit, par exemple, d’une bande de feuille bitumineuse armée (ou plastique ou élastomère) ou d’une chape de mortier fortement dosé et hydrofugé. |
3- Chaînages
Trois types de chaînages sont à considérer :
Chaînages horizontaux | Chaînage verticaux | Chaînages inclinés |
| | |
Obligatoires (en béton armé, continu et fermé) : - au niveau du plancher bas du rez-de-chaussée ou du dallage ; - à chaque étage au niveau des planchers ; - au niveau des murs de combles dont la hauteur est supérieure à 60 cm ; - en couronnement des murs libres en tête. | Obligatoires pour les murs porteurs en maçonnerie (hors pierres naturelles) : - dans les angles saillants et rentrant des maçonneries ; - de part et d’autre des joints de fractionnement du bâtiment. | Obligatoires dès que la hauteur sous pointe de pignon est supérieure à 1,5 m. |
Ceinturent les façades et les relient au droit de chaque refend | Réalisés de préférence avec des blocs d'angle | Peuvent être en béton armé, en éléments préfabriqués en béton ou en béton cellulaire armé |
Section minimale des armatures : 1,5 cm2 en Fe E 500 (2 HA 10) | ||
Liaison entre les différents chaînages par des recouvrements de 50 fois le diamètre |
4- Maçonneries de soubassement
Les soubassements peuvent avoir une partie hors sol en plus de celle enterrée.
Concernant la partie hors sol des soubassements, ne peuvent être utilisés en maçonnerie apparente que les matériaux suivants :
- moellons ou pierre dimensionnée ;
- briques de terre cuite HD et LD pour maçonneries enterrées enduites ou non ;
- blocs de béton pleins, perforés ou creux de granulats courants ou légers.
Lorsqu’un enduit extérieur est prévu sur les maçonneries de soubassement enterrées, il doit être exécuté au mortier de liants hydrauliques (cf?NF DTU 26.1 “Travaux de bâtiment - Travaux d’enduits de mortiers”), ou en utilisant des mortiers de ciment résistants aux milieux agressifs, sur une hauteur minimale de 15 cm au-dessus du niveau fini du sol extérieur.
Quant à la partie enterrée des soubassements, sa conception est déterminée, en fonction des exigences d’utilisation, parmi les trois catégories ci-dessous :
Catégorie 1 | Catégorie 2 | Catégorie 3 | |
Définition | Le mur borde des locaux utilisés où aucune trace d’humidité n’est acceptée sur sa face intérieure. | Le mur borde des locaux pour lesquels l’étanchéité de la paroi n’est pas obligatoire et où notamment des infiltrations limitées peuvent être acceptées par le maître d’ouvrage. | Le mur n’a à assurer que la résistance mécanique, c’est cette exigence qui conditionne l’épaisseur minimale de la paroi. |
Exemple | Murs limitant des locaux habitables en sous-sol. | Murs bordant des locaux utilisés comme chaufferie, garage ou certaines caves. | Murs de vides sanitaires et murs périphériques de terre-plein. |
Utilisation des éléments creux | Pour les trois catégories, lorsque la partie enterrée sur les deux faces est à une profondeur suffisante pour la mettre à l’abri du gel, on peut utiliser des éléments creux. Lorsque ce n’est pas le cas : - les éléments creux ne peuvent être utilisés que lorsqu’un drainage est prévu ; - on doit utiliser des éléments pleins s’il existe un risque d’accumulation d’eau prolongé. |
Les murs de soubassement en maçonnerie enterré ne peuvent être utilisés qu’avec les matériaux suivants :
Murs obligatoirement enduits sur les faces en contact avec le sol | Murs pouvant être enduits ou non sur les faces en contact avec le sol | |
Blocs de bétoncellulaire autoclavé | X | |
Brique de terre cuite de maçonneries | X | |
Pierres ou moellons | X | |
Blocs pleins ou creux de béton | X | |
Briques de terre cuite HDou LD | X | |
En fonction de la catégorie de maçonnerie considérée, des dispositifs de drainage et des protections doivent être mis en place. Le choix du revêtement extérieur du mur enterré est à considérer en fonction de la nécessité ou non d’un drainage. |
5 - Montage des petits éléments
Des précautions particulières doivent être prises lors du montage des éléments de maçonnerie par températures inférieures à 5 °C ou supérieures à 30 °C.
En fonction de la nature des éléments considérés, les prescriptions de montage ne seront pas les mêmes :
- briques de terre cuite / blocs en béton de granulats :
- montage à joints épais : épaisseur de joints entre 1 à 2 cm ;
- montage à joints minces : épaisseur de joints entre 1 à 3 mm ;
- blocs en béton cellulaire autoclavé :
- montage à joints épais : épaisseur de joints entre 8 à 15 mm ;
- montage à joints minces : épaisseur de joints entre 1 à 4 mm ;
- pierre naturelle :
- montage à joints épais : épaisseur de joints entre 8 à 30 mm ;
- montage à joints minces : épaisseur de joints entre 1 à 4 mm.
Les montages à joints minces doivent être réalisés conformément à l’Avis technique ou au Document technique d’application du fabricant.
6 - Tolérances dimensionnelles
- Tolérances générales :
- écarts sur les distances entre une partie d’ouvrage et une autre partie voisine (telle la distance entre deux murs) : inférieurs à ± 2 cm ;
- écarts sur les cotes de dimensionnement d’un ouvrage (telle que l’épaisseur d’un mur) : inférieurs à ± 1 cm ;
- écarts sur la verticalité d’un parement (verticalité d’une face de mur) : inférieurs à 1,5 cm sur une hauteur d’étage (maçonneries à enduire et maçonneries destinées à rester apparentes).
- Tolérances vis-à-vis des baies
INFOS PRATIQUES
Texte de référence
Le NF DTU 20.1
“Ouvrages en maçonnerie de petits éléments - Parois et murs” est disponible auprès de l’AFNOR (www.boutique.afnor.org) ou du CSTB (www.cstb.fr).
Bibliographie
Guide pratique ”Maçonneries” du CSTB
Mémo chantier “Baies maçonnées pour menuiseries – Tolérances et réception” de l’AQC
Source : batirama.com