Si l?article 161 de la Loi Grenelle 2, recommande aux collectivités locales de procéder au renouvellement de leurs réseaux d?eau, pour 60 % d?entre elles, c?est une nécessité dans les 15 ans à venir.
Quelques données permettent de comprendre rapidement l’urgence : en effet 58 % des communes seulement se sont engagées dans les travaux de remplacement entre 2006 et 2008, en sachant que 50% du réseau des canalisations d’eau est antérieur à 1972.
Or, 20 % des canalisations posées avant 1960 sont en fonte grise (à ne pas confondre avec la fonte ductile utilisée aujourd’hui) ou en acier (matériaux cassables), avec des systèmes d’étanchéité défaillants.
Résultat, le taux de fuites moyen est estimé à 22 % et jusqu’à 40 % localement, ce qui représente plus de 1,3 milliard de m3/ an perdus dans les canalisations, soit 120 litres d’eau par abonné et par jour en indice de perte (la consommation moyenne d’une personne étant de 150 l/jour).
1,5 milliard d’€/an à investir jusqu’en 2015
Or, on ne renouvelle que 5000 km de canalisations par an (moins de 1 % du réseau rénové par an), et à ce rythme, on estime qu’il faudra deux siècles pour rénover l’ensemble du réseau. L’investissement est estimé à 1,5 milliard d’euros/an jusqu’en janvier 2015.
Le Syndicat des Tubes et Raccords en Polyoléfines (STR PE) communique auprès des collectivités afin de les inciter au renouvellement performant des réseaux d’eau et d’assainissement en privilégiant des canalisations en polyéthylène soudé.
Le taux d’utilisation des canalisations en polyéthylène, important en Europe (60 % tous diamètres confondus) ne concerne que 4 chantiers sur 10 en France. Il progresse néanmoins et représente 75 % des canalisations utilisées dans les diamètres inférieurs à 180 mm et 45,5 % des grosses canalisations (supérieures à 180 mm).
La fonte : un matériau historique en France
L’explication est simple : l’utilisation historique de la fonte en France a créé de fortes habitudes au niveau du marché depuis des décennies. Le PE, matériau moderne, issu du pétrole, présente cependant bien des avantages, argue le syndicat
Ce matériau est en effet inerte à la corrosion. Par ailleurs, il élimine 90 % des joints installés sur le réseau (ce qui réduit les risques de fuites). Le raccordement se fait par soudage (voir encadré), ce qui élimine les joints. A chaque raccordement, le joint devient le point le plus solide car la matière a été doublée à cet endroit.
De même, le PE présente beaucoup de fiabilité en ce qui concerne les branchements chez le particulier. Le syndicat indique que l’on relève 25 % de fuites dus à la corrosion des colliers en métal boulonnés sur les systèmes traditionnels. Sans compter les joints en caoutchouc qui bougent et vieillissent mal.
C’est donc une solution économique, insiste le syndicat, grâce à la fiabilité et la durée de vie du système qui supprime les risques de fuite et donc les interventions coûteuses chez l’abonné. Il reste à convaincre les collectivités de vite agir et surtout bien examiner toutes les solutions, d’autant plus que le prix des tubes n’excède pas 10 % du coût de l’installation…
Source : batirama.com/ Fabienne Leroy
L’électrosoudage : l’atout du PE
Les tubes en PE bénéficient d’un éléctrosoudage ou joint soudé. Avantage : il supprime le joint élastomère, susceptible de fuir en cas de mouvement. Par ailleurs, cette technique renforce mécaniquement le joint par un apport de matière soudé. Ainsi, alors qu’un système traditionnel requiert 4 joints souples sur un tube de 24 m, le système PE n’aura besoin que d’un joint soudé pour la même longueur de tube. Enfin, la profession forme 8000 personnes par an (une journée de formation suffit) afin de maîtriser cette technique.