Le groupe industriel CNIM, basé dans le Var et qui emploie quelque 2 700 salariés, a été placé en procédure de sauvegarde judiciaire et va être vendu par activité, a indiqué le ministère de l'Economie le 24 janvier.
"Un processus de cession est enclenché sur l'ensemble des activités du groupe. L'Etat, ayant pris acte de l'échec de la stratégie menée, à la suite d'erreurs managériales, ne s'entête pas et prend ses responsabilités pour que les activités soient pérennisées", a indiqué une source à Bercy lundi soir, après avoir confirmé la "mise en sauvegarde judiciaire du groupe" par le tribunal de commerce de Paris.
Le groupe CNIM (Constructions navales et industrielles de Méditerranée) qui est détenu majoritairement par la famille Dmitrieff, développe et réalise des ensembles industriels clés en main à fort contenu technologique dans les domaines de l'environnement, de l'énergie, de la défense et de l'industrie. Ses ennuis durent depuis au moins début 2020, et le groupe a reçu à plusieurs reprises des aides de l'Etat, dont "40 millions d'euros au printemps 2021 et 85 millions d'euros à l'automne" suite à la crise du Covid, a indiqué Bercy.
"L'Etat et les banques ont tout fait pour essayer de préserver CNIM au sein d'un groupe intégré. L'espoir du plan initial était de redonner confiance aux clients, mais les contrats prennent du retard et les plans ne fonctionnent pas", a ajouté la même source.
A terme, l'ensemble des activités auront de nouveaux actionnaires. Selon Bercy, cinq marques d'intérêt ont été enregistrées pour une reprise d'une partie des activités de la filiale EPC spécialisée dans l'environnement (centres de traitement et de valorisation des déchets) qui emploie 350 personnes à la Seyne-sur-Mer.
Côté défense, le groupe a déjà un accord pour la cession de sa pépite technologique Bertin, "à un bon prix" selon Bercy, qui n'a pas donné le montant, et "attend d'ici le 9 février" le dépôt d'offres pour la filiale CSI, spécialisée dans le développement d'installations de maintenance pour systèmes et instruments de pointe pour la défense et le spatial. Cette filiale, considérée comme stratégique par l'Etat, construit notamment des portions de sous-marins.
"L'origine des difficultés du groupe vient clairement d'erreurs actionnariales", a déclaré Bercy à l'AFP par téléphone. Depuis 2020, CNIM a souffert "de coûts sous-évalués et de retards abyssaux sur ses chantiers", et "la confiance est très entamée entre l'Etat et le groupe", a ajouté le ministère.
Un communiqué de CNIM Environnement & Energie EPC indique : "CNIM Groupe entend poursuivre l’adossement de ses différentes filiales auprès de repreneurs à même d’en assurer la pérennité. L’ouverture de la procédure de sauvegarde permettra d’optimiser les possibilités de reprise des activités du Groupe et de protéger au mieux possible les emplois." Ce même communiqué rappelle également qu'une procédure de sauvegarde peut durer jusqu'à 12 mois et protège les sociétés qui ne sont pas en état de cessation des paiements afin de leur permettre de résoudre leurs difficultés et de poursuivre leurs activités.
Source : batirama.com & AFP