Les représentants du monde économique alsacien ont protesté contre le retrait du projet de Grand Contournement ouest, une rocade autoroutière destinée à décongestionner l'agglomération strasbourgeoise.
"Le retrait du projet de Grand Contournement ouest est une décision unilatérale prise au mépris de l'économie alsacienne et de tous les Alsaciens (...). Face à l'absence d'alternative sérieuse et crédible, le monde économique est opposé à la décision de retirer le projet et à toute idée de moratoire".
C'est la réaction de la Chambre de commerce et d'industrie d'Alsace, celle de Strasbourg et du Bas-Rhin, la Chambre de métiers d'Alsace, les syndicats professionnels du BTP et de l'artisanat, l'Union régionale du transport d'Alsace et l'Automobile Club.
Le Medef du Bas-Rhin avait regretté dans un communiqué "le coup d'arrêt porté contre le GCO". "Le retrait du concessionnaire pressenti ne doit pas, par contre, remettre en cause l'intérêt du projet et son impact sur la qualité de vie et sur l'économie alsacienne", avait-il écrit.
Le ministère du Développement durable a annoncé que Vinci avait perdu sa qualité de concessionnaire pressenti du GCO, en raison de son incapacité à réunir dans les délais les financements nécessaires.
Un projet sur la table depuis les années 70
Il a invité à "reprendre la concertation au niveau local afin de trouver la solution de transport la plus adaptée pour répondre aux difficultés de circulation dans la traversée de l'agglomération strasbourgeoise".
Sur la table depuis les années 1970, relancé à la fin des années 1990, le projet de GCO prévoit la construction d'une autoroute à péage de 24 km permettant de contourner l'agglomération strasbourgeoise et de délester l'autoroute A35 régulièrement engorgée.
Mais son abandon était inscrit dans l'accord gouvernemental PS-EELV, en raison des nombreuses critiques qu'il soulève : coût financier, consommation de plus de 300 hectares des meilleures terres agricoles, baisse du trafic sur l'A35 moins importante qu'attendue.
"Un suicide économique"
Le président de la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin Jean-Luc Heimburger a estimé lors d'une conférence de presse que l'abandon du projet équivaudrait à un "suicide économique" pour l'agglomération strasbourgeoise, et demandé aux collectivités locales de soutenir le GCO.
La mairie et la Communauté urbaine de Strasbourg, dirigées par des socialistes, ont "rompu la confiance établie (avec la CCI) depuis plusieurs années" en laissant l'Etat prendre sa décision "sans concertation avec les acteurs locaux", a-t-il accusé.
"Pour nous ce projet ne doit pas être abandonné (...) Si le premier concessionnaire ne convient pas, on doit prendre le deuxième", a de son côté estimé le président de la Fédération régionale des travaux publics d'Alsace René Studli.
La Sanef, associée à des entreprises régionales, avait déposé une offre concurrente de celle de Vinci. La société autoroutière n'avait pas répondu vendredi aux sollicitations de l'AFP.Selon Michel Chalot, président de l'Union régionale des transports d'Alsace, 18.000 poids lourds empruntent chaque jour l'A35 à la hauteur de Strasbourg, dont les deux tiers auraient été susceptibles de passer par le GCO.
Source : batirama.com / AFP