Paris, Rouen et Le Havre ont entériné le 9 février la création d'une société d'économie mixte (SEM) chargée de fédérer les investissements sur des projets d'énergie renouvelable dans la vallée de la Seine.
La société d'économie mixte locale (SEML) "Axe Seine Energies Renouvelables" vise à l'horizon 2030 le développement d'une cinquantaine de projets, "représentant potentiellement une puissance installée de 250 MW d'énergie renouvelable", selon la délibération votée le 9 février par les élus de Paris, dans la foulée de ceux du Havre et de Rouen.
S'il est atteint, cet objectif nécessitera de porter à 28,5 millions un capital social initialement fixé à 7,8 millions d'euros, précise le texte. Pour l'instant, les métropoles du Havre et de Rouen y participent à hauteur de 2 millions (25% du capital chacun), la Caisse des dépôts et consignations à un niveau équivalent (24,5%). Avec 1 million d'euros chacun, la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris se partagent le dernier quart.
Photovoltaïque, biomasse, éolien, récupération de chaleur, hydrogène... "Catalyseur de politiques publiques en faveur de la transition énergétique" via des études et le codéveloppement des projets, cette société "va nous permettre de générer plusieurs centaines de millions d'euros d'investissements", a affirmé à l'AFP Dan Lert, l'adjoint (EELV) à la transition écologique de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.
"Aujourd'hui à Paris, nous sommes à 21% d'énergies renouvelables dans la consommation du territoire, dont 6% produites localement. On doit passer à 45% dont 10% produites localement d'ici 2030", réclame l'élu écologiste. La métropole de Rouen a identifié les premiers projets, principalement photovoltaïques et éoliens, qui pourraient démarrer dès 2022. Selon M. Lert, "une douzaine de projets ont déjà été identifiés".
Pas de quoi convaincre les élus communistes, pourtant alliés d'Anne Hidalgo, qui ont voté contre une "forme de partenariat public-privé qui ne garantit en rien le statut des personnels, les prix de l'énergie et le rapport avec les populations", a expliqué Nicolas Bonnet-Oulaldj. "La garantie, c'est le service public."
La présence de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, maire (Horizons) du Havre, et de Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen, dans l'hémicycle aux côtés d'Anne Hidalgo, a entraîné le départ des élus LR et apparentés, Rachida Dati accusant la candidate du PS à l'élection présidentielle "de transformer ce Conseil en tribune électorale". "Que le maire du Havre se prête à cette instrumentalisation nous choque", a ajouté la maire du VIIe arrondissement.
Source : batirama.com & AFP / Photo © Duotone