Après le net rebond de 8,6 % en 2011 versus 2010, la consommation de ciment devrait à nouveau chuter de 7% cette année et la production redescendre sous la barre des 20 millions de tonnes.
Après trois années de baisse consécutive, la consommation de ciment a connu une reprise en France en 2011, avec une hausse de 8,6%, par rapport à 2010. Selon les chiffres communiqués par le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC), cette tendance positive ne se confirme pas en cette première moitié de l’année 2012, qui est particulièrement morose avec une dégradation de plus de 10% sur le seul premier trimestre par rapport à 2011.
Le bâtiment est particulièrement touché par les plans successifs de réduction des déficits publics et le durcissement des conditions d’obtention de crédit qui font peser de lourdes menaces sur un secteur déjà fragilisé avec un recul prévu pour 2012 de près de 3% comparé à 2011.
Sans oublier la fin annoncée du dispositif Scellier au 31 décembre 2012, lequel a très largement contribué à soutenir l’activité liée à la construction de logements neuf ces trois dernières années.
Quant aux Travaux Publics, après une légère embellie en 2011, ils souffrent de la faible dynamique des entrées de commandes avec une baisse de plus de 20% sur le premier trimestre 2012 relativement à l’année précédente.
Relever les enjeux de la construction durable
« Certes la conjoncture se retourne, mais il faut rester mobilisés sur les enjeux de la construction durable, confie Rachid Benyakhlef, président du SFIC. Toutes les professions du secteur de la construction travaillent à l’amélioration des performances techniques et environnementales de leurs produits et systèmes.
A l’instar des autres matériaux, le béton, principale application du ciment, joue un rôle majeur dans la construction durable avec des solutions constructives performantes, économes, en phase avec les nouvelles exigences, notamment thermiques, et des innovations concrètes.
Le ciment est un matériau fondamental pour relever les enjeux de l’urbanisme durable et faire naître les écoquartiers de demain. Il doit donc pouvoir continuer à être produit sur le territoire français dans de bonnes conditions environnementales, et contribuer ainsi avec l’ensemble de la filière à dynamiser l’économie des territoires ».
Créer des conditions de compétitivité équitable
Afin de pouvoir répondre aux enjeux de la construction durable au plus près des territoires, il est fondamental que l’industrie cimentière française puisse préserver sa compétitivité et maintenir son activité en France.
« Pour y parvenir, il faudra corriger les distorsions de compétitivité en faveur de pays hors UE, non soumis aux mêmes contraintes législatives et règlementaires, en particulier sur le plan de l’environnement et du social ..., précise Rachid Benyakhlef estimant cette distorsion de cout de revient entre 10 et 20% aujourd’hui notamment avec la Turquie. « Elle pourrait passer à 35 voire 40% si les quotas de C02 deviennent payants ». Une perspective qui pourrait se concrétiser dès…2013 !
« Cette concurrence non-équitable, obère les capacités d’innovation de l’industrie cimentière mais pourrait également se traduire par une délocalisation de fait de l’approvisionnement du marché français hors UE, avec un impact direct sur la création de valeur en France, et des effets induits sur l’emploi, l’économie de proximité et le maillage économique des territoires », craint le président du SFIC.
Source : batirama.com /C.J