Avec la neutralité carbone d?ici 2050, la RE 2020 porte la construction bois. Sans s?attendre à une révolution des modes constructifs, elle affiche déjà des atouts clés en matière de low carbon. ©Dom'Innov
La crise sanitaire n’aura pas eu raison de la construction bois. En 2020, sa part dans le marché du logement s’établit à 6,5 % contre 6,3 % deux ans plus tôt, selon l’Enquête nationale dédiée de Codifab et FBF. Les extensions tiennent le haut du pavé avec 30,5 % de parts de marché. Il faut bien pousser les murs quand le prix de l’immobilier devient trop cher, ou trouver un espace dédié au home-office. La RE 2020 en application depuis le 1er janvier va stimuler la demande pour la construction neuve en bois. Quand, en quête de mise au vert, l’appétit des Français pour la maison individuelle a été dopé. Avec 139 000 mises en vente sur 12 mois – un niveau supérieur à la moyenne de long terme qui est de 125 900 unités – 2021 a été le meilleur exercice des dix dernières années en diffus. Un créneau où l’ossature bois est représentée à 80 %.
Environnemental par excellence
Mais il ne faut pas négliger différents impacts qui pourraient lourdement peser dans le budget des ménages candidats à la propriété : impact de la RE 2020, pénurie et hausse des prix de matières premières sans fin, incertitude quant à la hausse du coût des énergies. De quoi peser lourdement sur la construction bois ? En attendant, ce matériau structurel muscle ses atouts. Outre les évolutions scientifiques et normatives qui font du bois un matériau de construction environnementale incontesté, la préfabrication renforce ces qualités en réduisant encore plus son impact carbone mis en lumière par la RE 2020 : production rapide, maîtrise des coûts, production de déchets réduite en amont et sur le chantier. Et la filière s’est engagée dans le contexte France Bois 2024, avec les Jeux Olympiques 2024, a atteindre l’excellence environnementale pour la filière bois-construction.
Solution 1 : Système constructifs bois et béton
D’un côté, la filière béton se décarbone. De l’autre, le bois, matériau biosourcé valorisé dans le contexte bas carbone RE 2020, fait valoir ses atouts. La mixité des solutions additionne le meilleur des deux matériaux et facilite le respect des textes réglementaires. ©IntegralBois
À côté de la réduction de l’empreinte carbone nécessaire dans la construction, pour réduire temps et coûts des chantiers, la préfabrication séduit de plus en plus. La preuve : les constructeurs de maisons et d’immeubles en bois aussi s’y intéressent pour les lots structurels : planchers CLT, murs et façades à ossature bois, systèmes poteaux poutres…. La mixité du bois écologique et du béton à forte inertie permet d’apporter aux structures les qualités techniques de chacun des matériaux.
Quelles sont les caractéristiques du système ? En séparatif de logements dans un bâtiment, le plancher béton rime avec un excellent rapport portée/épaisseur/prix. Il permet de répondre par la même occasion aux exigences réglementaires en matière de sécurité incendie et d’acoustique. Le mur ossature bois en refends et en murs extérieurs notamment apporte un niveau d’isolation optimal sans augmenter les épaisseurs nécessaires pour isoler et perdre en surface.
Dans quelle configuration mettre en œuvre ces solutions ? Le procédé constructif mixte bois/béton associe par exemple structure de type poteaux poutres et dalles béton d’une part, et enveloppe en panneaux à ossature bois d’autre part ou du bois massif. À noter que le mur à ossature bois permet aussi le coffrage des poteaux béton et des rives de dalles. Jusqu’à R+3, il joue aussi le rôle de contreventement.
Avantages : optimisation des coûts, optimisation des matériaux, excellent rapport qualité/prix/performances, possibilité de réaliser des structures mixtes bois/béton en R+7 avec CLT.
Limites : tenir compte des spécificités du comportement au feu du bois, chantiers impactés par la mise en œuvre en filière humide du béton qui nécessite d’attendre pour obtenir ses caractéristiques mécaniques, recyclage plus compliqué du bois une fois hybridé au béton.
Solution 2 : Ossature bois
Elle coche toutes les cases d’une construction vertueuse. D’autant que sur le plan technique ce mode constructif a connu des évolutions certaines. À l’instar des travaux qui ont porté sur l’intégration des encadrements des baies, de l’étanchéité à l’air ou encore de la migration de la vapeur d’eau qui ont été intégrés dans le NF DTU 31.2 Maison et bâtiments à ossature bois mis à jour en 2019.
Quelles sont les caractéristiques du système ? La préfabrication étant dans l’air de la RE 2020, l’utilisation de logiciels 3D en atelier se généralise pour optimiser la matière première. Avec le développement de systèmes « clés en mains » qui intègrent isolants, réseaux, menuiseries… Outre la dimension bas carbone du matériau, la préfabrication rime avec réduction des pertes de matériaux, et meilleure gestion des déchets sur les chantiers.
Dans quelle configuration mettre en œuvre ces solutions ? Ce mode constructif est parfaitement maîtrisé pour la maison individuelle. Avec son excellente régulation thermique son confort est apprécié. Les espaces sont modulables, la surface optimisée grâce à des murs moins épais qu’en maçonnerie.
Avantages : rapidité de mise en œuvre, étanche à l’air, absence de ponts thermiques.
Limites : attention à la gestion du confort d’été en raison de la faible inertie.
Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze Haertelemeyer