Les ressources en eau ne sont pas inépuisables. Proposez dès maintenant à vos clients de récupérer l'eau de pluie
Si l’on dit demain à nos enfants et petits-enfants qu’à notre époque nous utilisions de l’eau potable pour laver nos voitures, arroser le jardin ou remplir les chasses d’eau de nos toilettes, on peut s’attendre à deux réactions.
Soit ils nous traiteront de fous irresponsables qui ne pensions qu’à nous, soit ils nous prendront pour des incapables car ce sera devenu une évidence de récupérer l’eau qui tombe du ciel.
Alors sans entrer dans des grands discours d’enjeu social, politique et économique majeur, nous avons un devoir à remplir face aux générations futures, celui de préserver la planète et de l’utiliser au mieux. Anticipez donc, et proposez à vos clients des solutions de récupération d’eau de pluie chaque fois que cela est possible.
Le principe est relativement simple ! L’eau de pluie est récupérée au niveau des descentes de gouttières et acheminée jusqu’à une cuve de stockage. Là, elle est filtrée puis distribuée vers les besoins non alimentaires de la maison à travers un réseau spécifique d’alimentation.
Ce circuit est également connecté sur l’alimentation d’eau de ville afin de palier à d’éventuels manques d’eaux pluviales. La cuve peut être aérienne ou enterrée, cela dépend principalement du volume à stocker et de la nature du sol.
On a pour habitude de prévoir pour une famille de 4 personnes utilisant l’eau de pluie pour l’arrosage du jardin, les toilettes et la machine à laver le linge une réserve de 5 à 7m3. Alors profitons de cette eau gratuite et comme dirait la chanson… Tombée du ciel, à travers les nuages, quel heureux présage…
Solution 1 : La cuve enterrée : Un gain de place évident !
L’argument encombrement est indéniablement le plus évident ! En effet, une cuve de récupération d’eau de pluies enterrée est par définition une solution qui procure un gain de place dans des terrains qui ont tendance à rétrécir du fait des prix des surfaces constructibles.
Mais ce n’est pas le seul avantage, une cuve enterrée permet de protéger l’eau ainsi stockée de la chaleur et des UV. Généralement de grande capacité (de 5 à 15m3), elle peut être en béton ou en matière plastique, et nécessite un filtre anti-feuilles en amont et une canalisation de trop-plein raccordée sur le réseau d’évacuation générale.
La cuve en polyéthylène à l’avantage d’un coût moindre, mais doit faire l’objet d’un lestage dans les sols humides ou bien être posée sur un radier en béton par exemple. On n’a pas ce problème avec une cuve en béton qui apporte en plus l’avantage de reminéraliser l’eau de pluie, naturellement acide, protégeant ainsi plus durablement de la corrosion les matériels situés en aval de la cuve.
Parmi eux, le système de pompage. Il peut être en aspiration avec une pompe de surface installée dans le garage ou un endroit du sous-sol par exemple. Le fonctionnement est automatique, et dès qu’une demande d’eau se fait sentir (ouverture d’un robinet) la pompe démarre.
Elle s’arrête dès que le robinet se ferme. Cette solution de pompage à l’avantage d’être facilement accessible mais génère un certain bruit et peut parfois connaitre des soucis d’aspiration. La pompe peut aussi être immergée dans la cuve, ce qui limite les problèmes liés à l’aspiration et permet un silence de fonctionnement.
Dans les deux situations, le réservoir enterré est partiellement alimenté en eau de ville grâce à une électrovanne pour palier aux périodes de sécheresse.
Côté mise en œuvre, la cuve doit être positionnée au plus près de la maison afin d’en réduire sa profondeur et d’en faciliter l’entretien courant. Elle est conçue pour résister aux charges statiques de remblai correspondant à une profondeur donnée par le fabricant.
Au-delà de ces limites, une dalle de protection est indispensable. Attention enfin à choisir un endroit non exposé au passage des charges roulantes.
Intérêt :
gain de place évident et esthétique.
Limites :
des travaux de terrassement à effectuer.
Solution 2 : La cuve aérienne, moins coûteuse
Une facilité de mise en œuvre et un coût limité, voilà deux arguments qui devraient pouvoir séduire vos clients. Une cuve aérienne est généralement de capacité réduite, de 200 à 2.000litres environ pour des besoins ponctuels d’arrosage de petites surfaces de jardins ou de lavage de véhicules.
Elle est souvent une solution plus adaptée à l’existant en s’intégrant facilement dans un coin de jardin ou une cave. Cylindrique ou rectangulaire, elle a tendance ces dernières années à devenir design, chez certains fabricants on trouve des formes de colonnes romaines ou d’amphores.
Vu les capacités réduites de ces réservoirs, il est fréquent qu’on les couple les uns aux autres pour obtenir des stockages plus importants. Ils sont dans ce cas livrés avec des tubes de couplages et un indicateur de remplissage.
Contrairement à une cuve enterrée, le puisage ne se fait pas obligatoirement par une pompe mais de façon gravitaire par un robinet de puisage. Enfin ces cuves en polyéthylène sont légères, faciles à transporter et à manipuler, ce qui peut être une bonne solution pour une installation dans des lieux d’accès difficiles.
Intérêts :
le système de pompage n’est pas systématique. Le coût.
Limites :
les volumes de stockages sont peu importants. L’encombrement.
INFOS PRATIQUES
Des restrictions chaque année !
Les premiers rayons de soleil du printemps riment généralement avec des mesures de restriction d’usage de l’eau. Voilà un argument à mettre en avant pour vos clients afin qu’ils ne se sentent plus concernés par ces contraintes.
A titre d’exemple, au niveau des nappes d’eau souterraines, 58% des réservoirs affichaient début avril 2011 un niveau inférieur à la normale. 8 départements ont donc été concernés par ces restrictions, 17 le devenaient le 12 mai alors qu’en plein été ce n’est pas moins de 52 départements qui devaient se plier à ces mesures d’économies d’eau.
Attention ! Eau non potable
Les seuls usages autorisés avec de l’eau de pluie récupérée se résument à l’alimentation des chasses d’eau des WC et à un but extérieur comme l’arrosage ou le lavage de véhicules ou de sols par exemple
Il est interdit de l’utiliser pour la boisson, la préparation des repas, le lavage de la vaisselle et l’hygiène corporelle. Pour la lessive, l’installateur doit s’assurer qu’un dispositif de traitement d’eau est prévu et que celui-ci est déclaré par le fabricant au ministère de la santé.
Crédit d’impôt de 18%
Il est encore d’actualité ! Un crédit d’impôt de 18% des dépenses d’équipements de récupération et de traitement des eaux pluviales est alloué pour une habitation principale si le chantier est payé avant le 31 décembre 2012.
Espérons que cette disposition sera reconduite dans la prochaine loi de finances… Ce crédit d’impôt est plafonné à 8 000€ pour une personne célibataire, veuve ou divorcée, et à 16.000€ pour un couple. Ces montants sont majorés de 400€ par personne à charge.
Enfin ces dépenses ne peuvent ouvrir droit à ce crédit d’impôt que si les équipements sont fournis et installés par une même entreprise et donnent lieu à l’établissement d’une facture.
Source : batirama.com / Laurent Denovillers