Saint-Gobain annonce 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires au premier trimestre 2022, un nouveau record, et une croissance interne très dynamique de 16,4 % sur des marchés sous-jacents porteurs.
Les plans massifs d'isolation de logements lancés un peu partout en Europe pour sauver le climat font les affaires du géant des matériaux Saint-Gobain, qui affiche une forte hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre, et tente de préparer son outil de production à d'éventuels rationnements de gaz russe.
De janvier à mars, Saint-Gobain -qui produit laine de verre, plaques de plâtre et autres matériaux d'isolation ou de construction issus de la chimie ou biosourcés- a réalisé un chiffre d'affaires de 12 007 millions d'euros, en hausse de 15,7% par rapport aux trois premiers mois de 2021.
Ce résultat "traduit le positionnement du groupe, en tant que leader mondial de la construction durable grâce à son offre unique de solutions innovantes, performantes et durables" affirme Saint-Gobain dans un communiqué le 28 avril.
Chaque activité du groupe affiche une "croissance interne à deux chiffres" (...) "portée particulièrement par la rénovation en Europe et la construction en Amérique et en Asie" (...) "malgré un contexte géopolitique difficile", indique le groupe dans son communiqué.
Globalement, la hausse des prix des matériaux "continue de s'accélérer", à + 14,5 % au premier trimestre, mais le groupe explique avoir généré "un écart prix-coûts positif au premier trimestre", c'est-à-dire qu'il est arrivé à transférer une majorité de la hausse des coûts due à l'inflation des cours des matières premières à sa clientèle, grands constructeurs ou artisans du bâtiment.
Le groupe a confirmé "viser une nouvelle progression du résultat d'exploitation en 2022 par rapport à 2021 à taux de change comparables". Au chapitre des incertitudes géopolitiques, l'industriel, qui produit localement ses produits dans tous les pays où il est implanté (comme les plaques de plâtre par exemple), indique dans son communiqué s'être "préparé" avec différents plans de poursuite d'activité afin "de limiter très fortement l'impact d'un scénario d'arrêt complet d'approvisionnement en gaz russe".
Les pays les plus sensibles sur le sujet pour Saint-Gobain sont l'Allemagne, la Pologne et la République Tchèque. Saint-Gobain "dispose de plusieurs leviers d'action: qualification d'industrie prioritaire, utilisation de sources d'énergie alternatives préparées sur certains sites de production, accroissement de la flexibilité de ses capacités de production", précise le texte.
Sinon, pour 2022, Saint-Gobain, qui s'attend à une augmentation de ses couts d'énergie et de matières premières "d'environ 2,5 milliards d'euros", se déclare "confiant" dans sa capacité à compenser l'inflation sur l'ensemble de l'année. L'an passé, sa seule facture énergétique s'était élevée à 1,5 milliard d'euros, soit 3 % du chiffre d'affaires. Il précise être couvert à hauteur "d'environ 80 %" pour le gaz naturel et l'électricité.
Source : batirama.com & AFP