Le syndicat d'entreprises de l'énergie solaire a de nouveau demandé un moratoire sur la baisse des prix auquel EDF rachète l'électricité photovoltaïque, assurant que le secteur en crise "ne peut plus attendre".
Enerplan demande ainsi au gouvernement de ne pas suivre l'avis publié cette semaine de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui entraîne pour le troisième trimestre une baisse des tarifs de 4,5% pour le résidentiel et de 9,5% pour certains panneaux installés sur des bâtiments.
"La profession ne peut plus attendre, l'urgence est maintenant. Enerplan rappelle que plus de 10.000 emplois ont disparu dans ce secteur au cours des dernières années", écrit le syndicat professionnel dans un communiqué.
Outre l'arrêt de la baisse des tarifs de rachat, Enerplan demande que le système soit étendu à des installations plus grandes allant jusqu'à 250 kilowattheures-crête (kWc). La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho a annoncé mi-juillet le lancement d'une mission sur le solaire en France (ainsi que sur l'éolien) visant à relancer le secteur et notamment la production dans l'Hexagone.
Coup de frein brutal en 2011
Le mouvement de baisse des tarifs, enclenché par le précédent gouvernement en 2010 et accéléré en 2011 parce que le boom des installations photovoltaïques menaçait de faire flamber la facture de courant des Français, a fortement nui au secteur en provoquant un coup de frein brutal après une importante phase de croissance.
Selon la réglementation en vigueur en France, EDF doit systématiquement racheter l'électricité d'origine solaire produite en France pour l'injecter dans le réseau même quand il n'y a pas de demande. Le surcoût est --en principe-- ensuite compensé via la Contribution au Service Public de l'Electricité (CSPE) sur la facture des consommateurs.
Réduction dratique des tarifs d'achat
La baisse telle que proposée par la CRE réduirait ces tarifs d'achat du photovoltaïque entre 2,5 à 9 fois le prix officiel de l'électricité nucléaire (100 à 370 euros le mégawattheure, contre 42 pour l'atome).
Avant le tour de vis du gouvernement Fillon, ces tarifs allaient parfois jusqu'à 600 euros le mégawattheure.La facture globale des subventions pour le photovoltaïque répercutée au consommateur devrait dépasser le milliard d'euros en 2012 après avoir franchi le cap des 750 millions l'an passé.
Ces subventions sont néanmoins critiquées car l'essentiel de la production de panneaux photovoltaïques mondiale est chinoise, et donc importée.
Source : batirama.com / AFP