Selon un communiqué du syndicat des fabricants de ouate de cellulose le 31 mai, la très forte baisse des certificats d'économie d'énergie (CEE) a provoqué la baisse du nombre de nouveaux chantiers d'isolation.
L'Ecima (Européan Cellulose Insulation Manufacturer Association), syndicat des fabricants de ouate de cellulose, avait déjà tiré la sonnette d'alarme le 8 février comme nous l'indiquions dans cet article. Depuis, le contexte économique ne s'est pas arrangé - et loin de là. Devant l'urgence de la crise, l'Ecima a rédigé une nouvelle lettre au Gouvernement le 30 mai 2022.
"Je vous prie de trouver en pièce jointe le courrier envoyé à votre prédécesseure qui est resté sans réponse", indique Charles Kirié, président de l'Ecima, dans ce courrier adressé à la nouvelle Ministre de la Transition Ecologique, Mme de Montchalin. "On peut estimer, de par notre contact étroit avec les professionnels du secteur, que 10% à 20% des entreprises historiques ont déjà fait faillite et que, sur les entreprises restant en activité, 50% du personnel formé et qualifié RGE a été licencié et travaille désormais dans des métiers moins pénibles. Il reste donc seulement 40% des effectifs, ce qui ne sera pas suffisant pour répondre aux besoins réels en isolation de combles perdus dans un contexte de crise énergétique qui va nécessiter une massification et une accélération des travaux. Dans le contexte actuel on peut raisonnablement penser que si le marché, bloqué artificiellement par le cours du CEE historiquement bas, ne reprend pas en septembre, il ne subsistera en 2023 que 20% des effectifs de la profession," poursuit-il avant de demander une entrevue en urgence.
Les entreprises de travaux d'isolation en première ligne
Selon le communiqué de l'Ecima, en 2022, le nombre de nouveaux chantiers d’isolation est en baisse car les Français n’ont plus les moyens d’effectuer ces travaux. Sous l’effet de la baisse des CEE, le "reste à charge" a trop augmenté, et beaucoup trop vite, notamment pour les ménages modestes, mais pas seulement.
Ce sont les entreprises de travaux d’isolation et leurs salariés qui sont directement touchés, notamment pour les chantiers d’isolation de combles. La plupart des sociétés historiques sont en difficulté : l’Ecima estime que 10% à 20% d’entre elles ont été contraintes au dépôt de bilan et que plus de 50% des effectifs ont dû être licenciés. L'Ecima parle d’une "perte catastrophique pour la filière", qui peine à recruter et à former du personnel à la fois qualifié et prêt à accepter la pénibilité du métier. "Alors que la mise en place du label Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) mise sur une montée en compétences des entreprises de pose, nous assistons aujourd’hui à une fuite irréversible des compétences," poursuit le communiqué.
Stabiliser le marché de l’isolation : un impératif
"Si nous voulons protéger les emplois durables et le pouvoir d’achat des Français, il est urgent de réagir et de relancer la filière de l’isolation dès maintenant. Le Gouvernement doit plus que jamais travailler main dans la main avec les organisations professionnelles du secteur qui sont à même de proposer des solutions rapides et efficaces pour stabiliser et relancer la filière." L'Ecima souhaite, suite à son un entretien avec la Ministre, la mise en place d’une commission de travail de 3 semaines débouchant sur un plan de sauvegarde de la filière de l’isolation.
Pour l'heure, le gouvernement n'a pas encore donné de réponse ni de rendez-vous à l'Ecima.
Source : batirama.com / Emilie Wood / Photo © Ecima