Abibois, réseau de professionnels du bois en Bretagne livre les conclusions d?une enquête menée auprès de ses adhérents et révèle le dynamisme du marché bois dans cette région.
Des parts de marché grignotées sur les autres matériaux pour le logement individuel, le collectif et le tertiaire, des entreprises qui investissent et innovent, des emplois stabilisés, une énergie renouvelable plébiscitée : dans l’habitat en Bretagne, le bois dément la tendance baissière du secteur du BTP.
Les constructeurs bois, locomotives en Bretagne
Au premier semestre 2012, l’enquête de conjoncture de l’Observatoire des produits bois construction en Bretagne révèle que le secteur du bâtiment et des activités liées souffre. Si le marché de la construction neuve (résidentiel et non-résidentiel) est particulièrement touché, le volume de travaux d'entretien/amélioration est lui aussi en très légère diminution.
Pour autant, le bois réussit à tirer son épingle du jeu. L'activité globale des entreprises de charpente et de menuiserie s'est maintenue, tout comme l'activité des négociants. Quant à l'activité des fabricants, en forte progression, elle soutient la filière. À court terme, les prévisions sont relativement optimistes, quels que soient la localisation, le métier et la taille des entreprises.
Les professionnels constatent en effet la bonne orientation des permis de construire délivrés en maison individuelle (+ 6 %) et notent que les investissements en bâtiments tertiaires sont orientés à la hausse (+ 7 %) par rapport à la même période de 2011.
Des PME qui investissent et créent de l’emploi
En réalisant une enquête sur la capacité de production des entreprises régionales du secteur du bois construction, Abibois a pu établir leur profil : près de 75 % de SARL/EURL d’un âge moyen de 11 ans, 10 salariés par entreprise en moyenne (pour un effectif total cumulé de 706 employés) et un chiffre d’affaires moyen par entreprise d’environ 975 000 € (CA global cumulé de près de 84 M€).
Dans le panel de 38 entreprises retenu pour l’analyse, 17 ciblent l’habitat collectif et groupé et 12 ont un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1 M€, dont deux supérieur à 5 M€. Près de la moitié d’entre elles (18 sur 38) ont des projets d’investissements à court terme.
Ils seront consacrés au renouvellement de leur outil de production ou à l’augmentation de leur capacité de production : machines numériques, ligne automatisée d'assemblage, table à barder, table à rouleaux, équipements de débits…
Certains entendent également augmenter leur surface d'atelier. Sur le front de l’emploi, 6 entreprises sur 38 maintiendront leur effectif quand la moitié prévoit de l’augmenter.
Extension, surélévation, bâtiments collectifs : une dynamique d’avenir
Le positionnement du bois dans les opérations d'extension et de surélévation se confirme en 2012 avec 19,8 % de parts de marché au plan national. En Bretagne, au 2e trimestre, les carnets de commandes se sont remplis par rapport au trimestre précédent.
Il s'agit avant tout d'extensions de maisons individuelles souvent réalisées dans le cadre d'opérations de rénovation. De nouvelles opportunités s'affirment, comme la surélévation d'immeubles dans le cadre d'opérations de densification urbaine.
À Rennes, le quartier du Blosne en est un bon exemple. Il signe l’ouverture du bois à des marchés nouveaux, le bois ne représentant encore au plan national que 4,1 % de parts de marché pour les logements collectifs et 4,8 % pour les bâtiments tertiaires privés et publics.
Pour le collectif, la Bretagne commence à avoir de solides références avec des projets comme La Pelousière, à Langouët (photo), et Les Naturelles, à Séné. Dans les deux cas, les bailleurs sociaux (Habitation Familiale pour le premier, Bretagne Sud Habitat pour le second) ont incité les architectes à s'attarder sur les qualités et les performances du bois dans la construction, qu’il soit ossature, bardage ou énergie.
Rénovation thermique : les atouts du bois
Dans le cadre du Facteur 4 (qui ambitionne la division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050), la France s’est donné des objectifs ambitieux qu’elle ne pourra atteindre qu’au prix d’une profonde réhabilitation de son parc immobilier ancien.
Rien qu’en Bretagne, la tâche est d’importance : la consommation d’énergie primaire des bâtiments s’établit en moyenne à 285kWh/ m2/an et, à lui seul, le logement concentre 36 % des consommations d’énergie et 34 % des émissions de gaz à effet de serre.
Si l’on s’en tient aux seules recommandations du Grenelle de l’Environnement, il faudra réduire de 38 % les consommations dans les bâtiments existants d'ici à 2020, ce qui représente 400 000 rénovations thermiques par an en France et 24 000 en Bretagne.
Convaincu de l’importance de l’enjeu en raison de la précarité énergétique de la région, le Conseil régional de Bretagne donne l’exemple dès cette année en portant le projet de rénovation thermique de l'Internat du Lycée Châteaubriant, à Rennes, qui va être doté d’une ossature bois telle qu’on la rencontre sur les chantiers neufs.
Source : batirama.com