Les organisations professionnelles dédiées aux filières des énergies renouvelables ont apprécié différemment les annonces faites par le gouvernement lors de la conférence environnementale.
"Notre impression est extrêmement favorable. Pour nous, le discours du président de la République, confirmé par le discours du Premier ministre, marque de façon réellement irréversible l'orientation de l'Etat vers la transition écologique et énergétique", a déclaré le président du SER Jean-Louis Bal. Il s'est notamment félicité de l'objectif "très ambitieux" d'un million de logements supplémentaires par an à haute performance énergétique, dont la moitié via des rénovations dans l'ancien.
M. Bal s'est également réjoui des garanties apportées sur le système des tarifs de rachat de l'électricité éolienne (actuellement menacé en justice) et de la simplification administrative, principalement via la suppression des Zones de développement de l'éolien (ZDE). Celles-ci, régies par les collectivités locales, étaient jusque là nécessaires pour bénéficier de tarifs bonifiés de rachat de l'électricité éolienne.
La fédération France Energie Eolienne a dit samedi qu'elle "hésitait entre espoir et déception". Côté photovoltaïque, la fédération Enerplan a dit qu'elle attendait toujours des mesures d'urgence pourtant promises par la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho.
Le SER a néanmoins plaidé pour d'autres mesures supplémentaires, comme l'harmonisation des lois Littoral et Grenelle 2, la facilitation d'implantation d'éoliennes à proximité des radars (actuellement interdite et qui bloque selon elle 3000 MW de projets) ou le gel de la baisse des prix de rachat de l'électricité solaire.
Réactions mitigées concernant le photovoltaïque
Deux autres importantes fédérations de la filière renouvelables françaises s'étaient montrées plus réservées dans leurs réactions. C'est le cas notamment de la fédération de professionnels de l'industrie photovoltaïque Enerplan qui regrette l'absence de "mesures d'urgence" dans les annonces de soutien du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
"Alors que la ministre de l'Environnement et de l'Energie (Delphine Batho, ndr) avait annoncé que les mesures d'urgence pour le secteur solaire seraient dévoilées à l'occasion de la conférence environnementale, le Premier ministre a conclu cette conférence sans que ces mesures soient présentées", juge Enerplan. Or, "il y a urgence pour les mesures d'urgence pour le secteur solaire", fait valoir le syndicat de professionnels de l'industrie solaire.
Le gouvernement a cherché samedi à donner un nouveau souffle aux énergies renouvelables, en annonçant des mesures de soutien aux filières de l'éolien et du solaire actuellement à la peine, dont un nouvel appel d'offres pour des parcs d'éoliennes en mer avant la fin de l'année.
Mais les annonces concernant le photovoltaïque (principalement un nouvel appels d'offres d'ici la fin de l'année) n'ont pas été au rendez-vous des attentes, dit Enerplan."Nous souhaitons que la feuille de route de transition énergétique, que le gouvernement doit publier dans la semaine à venir, contienne un volet de mesures d'urgence pour soutenir le secteur solaire", indique-t-elle.
La filière française réclame notamment de geler la baisse importante des tarifs auquel EDF rachète l'électricité solaire française et d'augmenter la taille des parcs photovoltaïques qui bénéficient de ces tarifs bonifiés (de 100 kilowatts à 250 kilowatts de puissance).
Source : batirama.com / AFP