Dans sa lettre mensuelle éditée mi-juillet, l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction indique une relative amélioration en mai par rapport à avril.
Un tout début d'année dynamique, suivi, avec le conflit en Ukraine, par une déstabilisation des marchés des matières premières qui a donné un coup de frein à l'activité dans le secteur des matériaux. Quel sera le bilan de 2022 ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Même si les carnets demeurent bien remplis, surtout pour le gros oeuvre, indique l'Unicem dans sa lettre mensuelle, les chantiers peinent à se réaliser, faute de facteurs de production disponibles côté entrepreneures ou de financements suffisants côté clients, qu'ils soient publics ou privés.
"Cette complexité à boucler l’équation coûts-prix-devis pèse sur la demande de matériaux qui pourrait au final afficher un repli en 2022, prolongeant ainsi la tendance observée au cours des trois derniers mois sur le marché du granulat et du BPE," indique l'Unicem.
Le mois de mai, meilleurs que le mois d'avril, mais moins bon qu'en 2021
Les résultats, encore provisoires pour le mois de mai, indiquent que la production de granulat aurait augmenté de 1,6% en mai, bien qu'elle reste en retrait de 4% par rapport à 2021. Si l'on considère l'évolution sur les trois derniers mois, l'activité est en repli de 4,9% par rapport aux trois mois précédents et de 4,6% par rapport à la même période il y a un an.
Pour le béton prêt à l'emploi (BPE), les livraisons ont augmenté de 3,1% en mai mais restent de 2% inférieures à celles de 2021. Sur les trois derniers mois, on observe une baisse des livraisons de 3,8% par rapport aux trois mois précédents, et de 5,4% par rapport à 2021.
L'indicateur matériaux indique un recul de 2,7% en mai, un fléchissement inférieur à celui du mois d'avril. Après un premier trimestre marqué par une hausse de 1,4%, on observe une baisse de 1,6% sur un an pour les cinq premiers mois de l'année. Seul le segment des tuiles et briques est en hausse sur cette période, probablement porté par la dynamique constructive de la maison individuelle.
Des tensions sur l'offre et les coûts pour le bâtiment et les travaux publics
Au mois de juin, selon l'Insee, les professionnels du bâtiment se sont montrés un peu moins optimistes sur leur activité future, mais leur opinion sur l'activité passée est à nouveau améliorée. Les carnets de commandes se situent toujours à un point historiquement élevé dans le gros oeuvre (9,8 mois) et le ressenti des professionnels quant à ces carnets est favorable, et largement au-dessus de la moyenne de long terme.
Cependant les difficultés existent et près de la moitié des entreprises de gros oeuvre sont encore dans l'incapacité d'accroitre leur production, tandis que 72% d'entre elles indiquent être confrontés à des obstacles qui limitent leur activité (personnel, approvisionnement...).
Plus d'informations sur le site de l'Unicem.
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