RE2020, dispositif Eco Energie Tertiaire, décret BACS… Pour répondre à ces nouvelles réglementations destinées à réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments, les acteurs de l’immobilier se mobilisent. Une mobilisation d’autant plus importante que la France vit actuellement une situation énergétique inédite.
A l’heure où les prix de l’énergie flambent et que des risques de coupure d’électricité se profilent cet hiver, il est plus que jamais important de respecter les dernières obligations réglementaires. Destinées aux nouvelles constructions, elles poussent aussi à rénover le parc immobilier tertiaire existant. La France a effectivement marqué un tournant à l’aube des années 2020, en mettant en place un cadre législatif ambitieux pour réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments.
Dans cette perspective, la filière tend vers l’utilisation d’un système de mesure et de pilotage de l’énergie, en l’occurrence un système de Gestion Technique du Bâtiment (GTB), d’ailleurs exigé par le décret BACS. Une GTB permet effectivement de consommer "mieux" l’énergie dans un bâtiment, en favorisant aussi l’utilisation de l’énergie renouvelable produite localement et au bon moment, et en apportant plus de flexibilité pour que le bâtiment s’efface au bénéfice du réseau électrique.
De systèmes fermés et silotés à un système ouvert et interopérable
Longtemps, l’exploitation du bâtiment a été silotée.
Chaque lot technique pouvait être doté d’un système de GTC (Gestion Technique Centralisée) pour piloter sa gestion. La difficulté portait sur le fait que chaque industriel fabriquait sa propre GTC, avec un protocole de communication propriétaire : une pour l’électricité, une pour le CVC (Chauffage-Ventilation-Climatisation), une pour la sécurité… Impossible, dans ces conditions, de faire communiquer les équipements d’une même voix et d’assurer un fonctionnement optimal du bâtiment.
Tout a changé avec la standardisation des protocoles, notamment l’intégration du TCP/IP, la démocratisation de l’ADSL puis de la fibre, qui permettent de fédérer la gestion des différents équipements par un seul et unique système : la GTB. « Fini, le fonctionnement siloté au niveau du bâtiment, insiste Julien Bongars de Vaudeleau, Responsable marketing bâtiment connecté chez Schneider Electric France. Cette gestion peut même être traitée à l’échelle d’un parc de plusieurs bâtiments. »
L’essentiel de la GTB : un principe en couches indépendantes
Une GTB constitue la colonne vertébrale du bâtiment et est organisée en plusieurs couches. La première comporte des capteurs (sondes de température, de pression ou d’hygrométrie…) et des actionneurs (contacteurs de pilotage de l’éclairage, vannes de régulation d’une chaudière, servomoteurs de la centrale de traitement d’air…), qui remontent les informations du bâtiment à des automates et des contrôleurs. Au-dessus, la GTB présente un serveur de supervision pour fédérer l’ensemble des automates, tout en apportant une interface homme/machine pour exploiter le bâtiment et gérer le confort des occupants. Une GTB dernière génération pourra même avoir une supervision embarquée directement sur les automates et au plus près des équipements. Dans ce cas précis, on parle d’une architecture décentralisée, pour que chaque couche continue de fonctionner indépendamment, même en cas de panne. Le serveur sert alors de point d’entrée unique pour l’exploitant et de système de sauvegarde des informations du bâtiment.
Interopérabilité et cybersécurité
Si elle est suffisamment interopérable, la GTB peut remonter les données d’équipements de toute fonction et de toute marque. La plupart des fabricants de GTB se sont d’ailleurs accordés pour partager le même protocole de communication, Bacnet IP. Ce standard est particulièrement intéressant en termes d’interopérabilité, puisque l’exploitant n’a qu’à renseigner l’adresse IP d’un équipement pour collecter ses données et interagir, sans passer par une table d’échange.
Un jeu d’enfant, ou presque ! En revanche, cette simplicité d’accès aux données s’accompagne de risques en matière de cybersécurité. « Notre solution de GTB EcoStruxure™ Building Operation (EBO) est l’une des premières à avoir intégré le protocole Bacnet Secure pour sécuriser les échanges au sein d’une GTB, indique Julien Bongars de Vaudeleau. EBO compte en plus le composant Secure Boot, un micrologiciel qui va garantir qu’il n’y aura aucun risque de falsification au démarrage de l’automate par une personne mal intentionnée. »
Pour tout savoir sur l’intérêt des GTB pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et répondre aux réglementations, consultez notre brochure "Dispositif Eco Energie Tertiaire et décret BACS : les leviers d’efficacité énergétique à activer face à l’urgence climatique et énergétique"
Source : batirama.com