Confrontée à une "véritable urgence" en la matière, la ville de Marseille veut produire 27.000 logements d'ici 2028, soit 4.500 par an dont 2.300 logements "abordables", a dévoilé la municipalité fin octobre.
Ces logements dits "abordables" comprennent à la fois les logements sociaux locatifs, les logements gérés à destination des publics précaires ou encore les logements bénéficiant d'un dispositif d'accession sociale à la propriété.
"Dans ces 2.300 logements abordables, 1.500 seront construits en neuf et 800 créés dans le parc privé existant par la réhabilitation ou la restructuration", a détaillé Mathilde Chaboche, adjointe au maire de Marseille en charge de l'urbanisme. Cette dernière a également insisté sur la nécessité de "ventiler et répartir" cette offre de logements abordables sur l'ensemble des secteurs de la ville, ce qui n'est pas le cas actuellement.
La deuxième ville de France conditionne également ces objectifs à une "justice territoriale" à l'échelle des 92 communes de la métropole Aix-Marseille-Provence, et ce en matière de logements sociaux "mais pas que", a insisté l'élue. Or, on assiste, selon elle, à une "inégale répartition de l'effort constructif à l'échelle du territoire", avec des "petites communes autour, très attachées à la préservation du cadre de vie de leurs habitants", qui ont contracté une "forme de dette symbolique et éthique vis-à-vis de Marseille", dont la proximité leur garantit un dynamisme économique et culturel qu'elles n'auraient pas autrement.
Un PLH prévu fin 2022 pour la métropole
"La métropole est dépourvue de PLH, elle devrait en avoir un depuis sa création (NDLR: en 2016), et malheureusement, depuis des années, nous naviguons à vue sur cette question du logement, pourtant éminemment politique et stratégique", a ajouté Mme Chaboche, soulignant que ce futur PLH, qui devrait être adopté en conseil de métropole fin 2022, engagera le territoire pour six ans.
Nous sommes face à une "véritable urgence de la question du logement dans ce territoire" marseillais, caractérisé à la fois "par sa pauvreté et par l'héritage d'un mal-développement au plan urbain, au plan de la fabrication du logement et au plan de sa répartition", a encore déploré l'élue à l'urbanisme.
Aux côtés de la maire-adjointe Samia Ghali et de l'adjointe aux affaires sociales Audrey Garino, elle a rappelé le triste palmarès de Marseille : 40.000 logements indignes, 40.000 demandeurs de logements sociaux en attente d'attribution, sept foyers sur dix qui y sont éligibles, ou encore 100.000 passoires énergétiques. "On a beaucoup de logements de mauvaise qualité", a abondé Mme Ghali, précisant que dans certaines grosses copropriétés dégradées, avec des logements "squattés, indignes, voire insalubres", les gens vont préférer "aller vers le logement social alors qu'ils pourraient être dans le logement privé".