Les réseaux de chaleur bénéficient d’une conjoncture très favorable

Les réseaux de chaleur et de froid sont rentables pour les utilisateurs et contribuent à la diminution des importations d’énergie, mais ils croissent trop lentement.

L’enquête 2022 sur les réseaux de chaleur et de froid, qui porte sur les statistiques de 2021, vient d'être publié. Cette enquête est réalisée chaque année par la Fedene (Fédération des Services Energie Environnement), le SNCU (Syndicat National du Chauffage urbain et de la climatisation urbaine), l’un des syndicats membres de la Fedene, avec l’aide de l’association Amorce et sous la tutelle du SDES (Service de la Donnée et des Etudes) du Ministère de la transition énergétique.

 

 

Une modeste expansion

 

 

L’enquête porte sur 898 réseaux de chaleur et 35 réseaux de froid.

 

 

Côté chaleur, les réseaux ont livré 29,8 TWh de chaleur en 2021, soit 17% de mieux à DJU constants (à climat constant) qu’en 2020. Mais cela ne constitue que 4,5% du total de la chaleur consommée en France, qui représente elle-même 41% des usage de l’énergie dans notre pays. ©Fedene

 

 

Petite satisfaction cependant, la chaleur fournie par les réseaux de chaleur provient à 62,6% d’ENR&R : énergies renouvelables et de récupération, soit 2 points de mieux qu’en 2020. ©Fedene

 

 

La première des sources d’ENR&R utilisée dans les réseaux de chaleur provient des UVE (Unités de Valorisation Energétique) que l’on appelait plus simplement incinérateurs auparavant. ©PP

 

 

La seconde source d’ENR&R dans les réseaux de chauffage urbain est la biomasse. Le plus souvent sous forme de plaquettes forestières, plus rarement sous forme de granulés. ©PP

 

 

 

 

La troisième source d’ENR&R est la géothermie profonde : des forages à plus de 1000 m vont chercher de la chaleur à une température constante toute l’année, entre 80 et 100°C en général. Une exploitation de géothermie profonde consomme de l’électricité pour ses pompes, mais ne rejette aucun produit de combustion en surface, ni aucune autre substance. L’Île-de-France, mais aussi le sillon Rhénan sont des zones particulièrement favorables. ©PP

 

 

 

 

Une fois les forages – puisage et réinjection – réalisés, les installations de géothermie sont particulièrement discrètes en surface. En chaufferie, pas de chaudières, mais d’énormes échangeurs à plaques et des circulateurs. ©PP

 

 

Après la récupération de chaleur dans les UVE, la biomasse et la géothermie profonde, le solaire thermique constitue une source d’ENR&R encore trop peu exploitée.

 

 

Les ENR&R protègent contre l’envolée des coûts de l’énergie

 

 

L’enquête 2021 de la Fedene montre clairement que plus un réseau de chaleur utilise une proportion importante d’ENR&R, plus ses coûts sont maîtrisés. Les prix de vente du kWh de chaleur issu des réseaux de chaleur a augmenté en 2021, guerre en Ukraine et crise de l’énergie oblige.

 

Mais, par nature, les sources d’ENR&R – UVE, biomasse, géothermie profonde, … - requièrent un investissement initial important, mais affichent ensuite une remarquable stabilité de coût d’énergie dans le temps, durant les dizaines d’années d’exploitation de leurs installations techniques. Ce qui permet à la Fedene de proclamer que les réseaux de chaleur sont à la fois "bons pour la planète et bons pour le portefeuille des français".

 

Il faut d’ailleurs ajouter que les emplois qu’ils génèrent ne sont pas délocalisables et que chaque kWh d’ENR&R utilisé est produit localement et contribue donc à l’amélioration de l’indépendance énergétique de notre pays.

 

 

Plus un réseau de chaleur utilise une proportion importante d’ENR&R pour sa production de chaleur, moins le kWh produit est sensible à l’augmentation des prix de l’énergie. ©Fedene

 

 

Les réseaux de chaleur offraient le coût de chauffage annuel le moins élevé par rapport à toutes les autres solutions, en 2021. Cet avantage continuera en 2022 et en 2023. Du coup, les demandes de raccordement aux réseaux de chauffage urbain ont augmenté de 30% environ en 2021. ©Fedene

 

 

Des objectifs 2030 ambitieux

 

 

Profitant de cette conjoncture favorable, de l’appui de l’Ademe et de celui des Pouvoirs Publics, les réseaux de chaleur ambitionnent d’atteindre en 2028, 73% d’ENR&R dans leurs sources d’énergie, de réaliser 1600 projets nouveaux – 261 extensions de réseaux et 1 337 créations de réseaux – et de livrer à cette date 54,2 TWh de chaleur.

 

Dans un prochain article, nous détaillerons tous les outils à disposition des collectivités, des opérateurs de réseaux et des utilisateurs pour augmenter la couverture des besoins nationaux par les réseaux de chaleur.

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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