Selon une étude Xerfi, le marché des automatismes et régulation va subir de fait la chute des mises en chantier mais devrait reprendre des couleurs dès 2014.
Les équipements de régulation et les systèmes de gestion technique de bâtiments (GTB) sont des technologies d’avenir. Au-delà de l’enjeu de la maîtrise des énergies et de la réduction d’émissions de gaz à effet de serre, ils permettent d’améliorer le confort des occupants et d’optimiser la maintenance et l’exploitation de bâtiments tertiaires.
Pourtant, ces marchés prometteurs seront pénalisés par le ralentissement conjoncturel en 2013. Selon les experts de Xerfi, le marché des automatismes de régulation diminuera de plus de 1% par rapport à 2012 pour s’établir à 193,2 millions d’euros.
Les automatismes de régulation seront des victimes collatérales de la baisse des mises en chantier de logements et des ventes d’appareils de chauffage et de ventilation. Quant au marché de la GTB, il perdra un million d’euros entre 2012 et 2013 pour atteindre 72,5 millions d’euros.
En effet, les entreprises, soucieuses de maintenir leur trésorerie, repousseront leurs investissements dans le temps. Une décision qui touchera de plein fouet l’installation de systèmes de GTB.
Les perspectives du secteur s’amélioreront cependant à partir de 2014. Plusieurs facteurs structurels viendront soutenir la croissance des deux marchés. La règlementation thermique RT 2012 sera notamment un moteur important.
L’installation de programmateurs et thermostats dans les bâtiments neufs est l’une des actions les plus économiques pour respecter les objectifs de consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWh/m2/an prescrits par la RT 2012.
Ainsi, le marché des automatismes de régulation pèsera 196 millions d’euros à l’horizon 2014, et celui des GTB 77,5 millions d’euros
L’intensité concurrentielle se renforce
La GTB étant à la croisée des chemins entre l’électronique et les technologies de l’information, ce sont des opérateurs aux profils disparates qui interviennent sur ce marché.
Avec le développement des innovations, les entrées se multiplient et brouillent les frontières entre les différents acteurs. Xerfi a ainsi identifié trois principales catégories d’intervenants :
les fabricants de matériels électriques et d’automatismes pour le bâtiment.
Ces grands fabricants, comme le Français Schneider Electrics ou l’Allemand Siemens, sont très engagés dans la GTB. Ils se diversifient peu à peu vers les services en proposant aux clients des solutions logicielles de gestion intelligente de l’énergie. Ils multiplient donc les rachats d’éditeurs de logiciels, comme l’illustre l’acquisition de Vertelis en avril 2011 par le fabricant d’interrupteurs Somotec ;
les éditeurs de logiciels.
Spécialistes des logiciels informatiques industriels et techniques, ils se diversifient vers les logiciels de GTB du fait de la similarité entre les deux solutions. Le groupe SQLI a par exemple créé en avril 2011 une filiale baptisée Ubigreen, destinée à commercialiser une solution de pilotage de la performance énergétique des bâtiments ;
les spécialistes du génie climatique et les électriciens
. L’installation et l’intégration de régulateurs et de systèmes de GTB est un débouché logique pour ces acteurs, comme Eiffage Energie ou Vinci Energies, qui se chargent d’installer les systèmes de chauffage ou de ventilation. Leur poids dans le secteur est en pleine progression, en particulier celui des intégrateurs indépendants. En effet, les solutions de GTB sont devenues plus simples à installer, à programmer et à mettre en service, ce qui dispense les clients de se fournir obligatoirement chez les constructeurs.
Lever les handicaps qui freinent la progression du secteur
Alors que les automatismes de régulation et les systèmes de GTB semblent promis à un bel avenir, les spécialistes de la GTB s’attellent à lever certains obstacles qui empêchent un véritable décollage du marché.
D’abord, le marché doit se consolider. Du fait de la grande atomicité du marché, l’offre actuelle est très peu lisible pour les professionnels du bâtiment et les chefs d’entreprises.
Le processus de concentration est déjà enclenché chez certains opérateurs, puisque Honeywell a pris le contrôle en octobre 2012 du fabricant suisse d’appareils de régulation pour bâtiments intelligents Saia-Burgess. Si cette tendance se poursuit, les fabricants d’automatismes de régulation devraient donc posséder des pôles dédiés à la GTB d’ici quelques années.
Il s’agit ensuite de lever les inquiétudes des architectes et des promoteurs à propos de la complexité de ces technologies. Pour les rassurer, les opérateurs ont créé des normes et des labels pour garantir la qualité et l’efficacité des équipements.
Pour « évangéliser » les marchés et conquérir de nouveaux clients, certains acteurs comme Honeywell ont mis en place des formations pour les installateurs, les distributeurs et les spécialistes de la réparation/maintenance. Leur expertise et leur discours clair leur permet ainsi de rassurer les clients.
Source : batirama.com