Le ministre de l’Économie a promis la mise en place d'un "IRA européen", avant sa visite à Washington avec son homologue allemand Robert Habeck pour discuter des subventions massives américaines à l’industrie verte.
"Nous sommes sur le point d'avoir cet IRA européen, cela va se jouer au Conseil européen dans les prochains jours", a commenté le ministre français au cours d'une interview sur France Inter.
L'Inflation Reduction Act américain (IRA), un plan de 430 milliards de dollars prévoyant de distribuer des subventions aux industries vertes, inquiète les Européens qui craignent de voir ces secteurs d'avenir s'implanter aux Etats-Unis plutôt qu'en Europe en raison des incitations financières. M. Le Maire et son homologue allemand Robert Habeck rencontreront mardi à Washington la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et tenter de négocier des aménagements pour l'industrie européenne.
"Les États-Unis (...) encouragent la réduction des coûts du développement de technologies respectueuses du climat. C'est une bonne chose, mais il est important que cela se fasse dans le cadre d'une concurrence loyale", a déclaré ce lundi 6 février le ministre de l'Economie Robert Habeck dans un communiqué.
Nouveau fonds ?
Face au plan américain, la Commission européenne a proposé mercredi d'assouplir les règles en matière d'aides d'État pour soutenir la transition verte des industriels européens face aux subventions américaines et chinoises. Bruxelles propose également le redéploiement de moyens existants pour financer l'industrie verte européenne. Ces propositions seront débattues lors d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles, avant des décisions attendues en mars.
"L'Europe aura enfin engagé ce virage stratégique vers une intervention plus forte pour défendre nos industries, notre production", s'est félicité lundi le ministre français, citant les secteurs de l'hydrogène, des éoliennes et des panneaux solaires.
Certains pays appellent toutefois à aller plus loin en mettant en place de nouveaux financements, sous la forme d'un fonds souverain, pour éviter d'avantager les Etats disposant du plus de moyens pour subventionner leur industrie. Une idée pour le moment rejetée par Berlin, qui craint autant un nouvel endettement commun européen qu'une guerre commerciale avec les Etats-Unis, un marché important pour l'industrie de la première économie européenne.
"Nous n'avons pas besoin de nouveaux instruments financiers", a déclaré récemment le ministre des Finances Christian Lindner, estimant que "mener une politique de concurrence en matière de subventions à grande échelle n'est pas la politique" de son pays. "Les Etats-Unis sont l'un de nos amis et alliés les plus proches, et le partenariat transatlantique est extrêmement important", a de son côté insisté lundi M. Habeck. "Nous ne voulons pas entrer dans une course mondiale aux subventions, ce serait terrible", avait abondé le chancelier Olaf Scholz lors d'une conférence de presse vendredi, avec son homologue italienne Giorgia Meloni.
Source : batirama.com & AFP / Photo © tawatchai07 sur Freepik