Le fabricant français de matériel électrique Legrand a annoncé avoir frôlé en 2022 le milliard d'euros de bénéfice net, en hausse de 10,5%, grâce notamment aux besoins croissants de décarbonation et d'électrification.
Le groupe, basé à Limoges (87), a généré un bénéfice net de 999,5 millions d'euros sur des ventes en croissance de 8,34 milliards (+19,2%) sur l'ensemble des marchés, faisant preuve de confiance en l'avenir malgré les incertitudes, selon son dernier communiqué de presse.
Le quatrième trimestre a notamment été marqué par une hausse significative de l'activité qui a dépassé les attentes des analystes. Après ces annonces, l'action du groupe à la Bourse de Paris a bondi de 7,51%, à 87,94 euros le titre.
Les équipements qui visent à réduire la consommation énergétique représentent 22% du chiffre d'affaires
Dans un contexte de crise et de flambée des prix de l'énergie, les ventes de matériels d'efficacité énergétique sont particulièrement dynamiques, notamment en Europe: thermostats, équipements pour réduire la consommation, etc.
"L'efficacité énergétique représente clairement une part croissante du chiffre d'affaires de Legrand", a expliqué son directeur général Benoît Coquart à des journalistes. "La part de ces produits est passée de 11% du chiffre d'affaires en 2015 à 22% en 2022", a-t-il relevé.
Sept acquisitions en un an, dont l'américain Encelium et le brésilien Clamper
Legrand profite aussi de sa croissance externe, avec sept acquisitions en un an, dont deux annoncées jeudi : Encelium, acteur américain des éclairages pour bâtiments tertiaires, et Clamper, leader brésilien dans les solutions basse tension notamment pour les infrastructures photovoltaïques.
Cependant, les résultats 2022 reflètent une dépréciation d'actifs de 148 millions d'euros liée à son retrait de Russie après l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Ces activités en Russie, où Legrand disposait de quatre usines employant 1.100 personnes, représentaient environ 1,5 % de son chiffre d'affaires 2022.
Le groupe examine encore ses options pour assurer ce transfert d'activités annoncé en janvier.
Pour 2023, Legrand espère une croissance entre 2 et 6%
Pour la suite, tenant compte des perspectives macroéconomiques actuelles, et hors impacts liés au désengagement de Russie, Legrand vise en 2023 une croissance du chiffre d'affaires hors effets de change entre 2% et 6% (avec effet périmètre d'environ +3%).
Il table sur une marge opérationnelle ajustée avant acquisitions (et hors Russie et impacts liés) d'environ 20% des ventes, selon des prévisions.
"En 2022, nous avons affronté une hausse des prix des matières premières et des composants de 12%, le manque de disponibilité des composants électroniques --il a fallu batailler toute l'année pour sourcer", a souligné M. Coquart.
"La guerre en Ukraine a pesé sur l'activité, probablement sur le moral des foyers européens. Et, dans certains pays, nous avons vu des situation économiques difficiles, comme en Chine avec la politique zéro Covid, qui n'a pas aidé les chaînes d'approvisionnement". "Cela fait beaucoup de facteurs adverses", a-t-il poursuivi, estimant que "certains vont perdurer et d'autres s'atténuer".
Quant à l'énergie, Legrand a subi une hausse des prix de l'ordre de 50%. Ce poste représente cependant 0,6% du chiffre d'affaires, contre 0,5% auparavant, note le dirigeant, qui a aussi évoqué le plan de réduction des consommations énergétiques du groupe, dont il veut doubler le rythme entre 2021 et 2023.
Source : batirama.com & AFP / Photo de production © Legrand