A l'appel de leur principal syndicat, les artisans du bâtiment vont manifester devant les préfectures de toute la France demain "pour exprimer leur mécontentement" à propos des mesures prises par le gouvernement".
"Le gouvernement mène une politique de la bonne parole. L'objectif de 500 000 rénovations et de 500 000 logements neufs par an est très ambitieux mais complètement irréaliste puisque rien n'a été mis en place pour y parvenir", affirme Patrick Liébus.
Pour le président des artisans du bâtiment (380 000 entreprises et près d'un million d'employés), "il est temps d'exprimer notre ras-le bol et de dire stop aux belles promesses. Nous donnons donc rendez-vous vendredi 18 janvier devant toutes les préfectures de France pour une mobilisation historique".
Déjà, à l'automne 2012, de nombreuses fédérations départementales et régionales avaient organisé des manifestations pour protester contre les mesures prises par le gouvernement comme dans les Pyrenées orientales (photo)
"En dépit de nos avertissements, les pouvoirs publics ont mis le secteur du bâtiment à genoux tout en nous faisant de belles promesses. Le 18 janvier, nous mettrons les autorités face à leurs contradictions", promet le président de la Capeb.
Selon lui, "près de 40 000 emplois sont menacés entre 2013 et 2014, soit plus de quatre fois le nombre de licenciements de PSA (Peugeot Citroën) en 2012 avec des répercussions à prévoir sur toute l'économie".
La Capeb proteste notamment contre la décision sur la TVA qui passera à 10% (pour les travaux de rénovation) en 2014, l'augmentation de la cotisation foncière des entreprises (CFE), la concurrence déloyale qui s'est accrue avec les auto-entrepreneurs qui ont gardé leurs avantages, le travail dissimulé et le développement des entreprises "low-cost" qui ne respectent pas la législation française.
L'artisanat du bâtiment a enregistré en 2012 une baisse de 1% de son activité par rapport à son chiffre d'affaires 2011 (77 milliards d'euros), avec une chute de 2,5% au quatrième trimestre, a indiqué M. Liébus. Pour 2013, la Capeb prévoit une nouvelle chute d'activité comprise entre 2,5% et 3% par rapport à 2012.
Source : batirama.com / AFP