Avec la RT 2012, l?éclairage va devenir l?un des principaux leviers pour réaliser de substantielles économies d?énergie. Ainsi, les lampes domestiques non directionnelles les plus énergivores ont désormais totalement disparu, laissant la place à d?autres solutions.
Si la RT 2012 n’a pas de lien avec le règlement européen 244/2009 qui élimine les lampes énergivores non dirigées, la nouvelle limite de consommation qu’elle impose offre une dimension importante à l’éclairage. Les solutions d’éclairage qui permettent d’y répondre passent toutes par la gestion de la lumière artificielle.
Gestion par rapport à l’heure, la présence ou non d’occupants, et les apports de lumières naturelles : les systèmes d’éclairage performants permettent, en effet, d’adapter la lumière artificielle à l’apport de lumière naturelle, afin de profiter de celle-ci, et de limiter les consommations d’énergie. Les solutions tubes fluorescents T5 (sur ballasts électroniques), et LED sont les plus adaptés pour répondre aux nouvelles exigences de la RT.
Le règlement européen 244/2009 qui vise à réduire la consommation électrique de chaque foyer de 10 à 15 % par an interdit par palier la mise sur le marché des lampes domestiques non dirigées les moins efficace énergétiquement, entrainant une modification des grilles de lecture.
Il s’agit donc de conseiller vos clients dans ses choix. Selon l’AFE (Association française de l’Eclairage), le choix d’une lampe est dicté par le type de lumière souhaité. Sur le plan de la luminosité, on oublie le Watt pour raisonner en lumen, l’unité de valeur qui indique la quantité de lumière émise par une lampe. Pour l’ambiance, le choix se fera entre lumière chaude ou froide/blanche, en évitant de les mixer dans une même pièce.
Quant à l’indice de rendu des couleurs (IRC), c’est l’halogène qui possède le meilleur avec 100, les fluocompactes et les lampes à LED ayant des IRC proches ou supérieurs à 80. Ensuite, le choix s’oriente selon la pièce qu’il s’agit d’équiper : allumages fréquents ou non, besoin d’intensité de lumière, éclairage d’ambiance, etc.
A noter pour vos clients : les lampes halogènes et à incandescence traditionnelles ne présentent pas d’intérêt pour le recyclage (le bilan environnemental de leur collecte spécifique étant trop lourd par rapport à l’intérêt du recyclage) et doivent être jetées dans la poubelle des ordures ménagères.
Les lampes fluocompactes et les lampes à LED doivent être recyclées et apportées en déchetterie ou au magasin.
Les solutions. Les lampes halogènes haute efficacité, la LFC et la LED sont les trois technologies de substitution aux lampes énergivores et existent dans quasiment toutes les formes et toutes les tailles, avec tous les culots.
Les durées de vie se basent ici sur 3 heures d’allumage par jour. Quant aux économies réalisées, elles sont calculées par rapport à une lampe à incandescence classique.
AVIS D'EXPERT
Bernard Chaudron
Co-rédacteur du “Guide de l'éclairage par fibres optiques” édité par l’AFE
Fibres optiques ou LED ?
« Il est probable que les LED remplaceront les fibres optiques dans de nombreux cas. D’ailleurs, les fabricants spécialistes de systèmes d’éclairage par fibres optiques ont quasiment tous dupliqué leurs produits avec de la technologie LED.
La fibre optique est en effet limitée et la LED individuelle offre plus de flux lumineux, avec une qualité de lumière très supérieure et un meilleur rendu des couleurs. Par ailleurs, au-delà d’une dizaine de mètres, la fibre optique occasionne une décoloration et des pertes de flux lumineux.
Cependant, elle possède une qualité : elle est inerte à sa sortie et donc sans danger, puisque ne donnant lieu à aucune onde électrique, à la différence de la LED. Cette caractéristique rend la fibre optique incontournable dans certaines applications comme dans la Recherche, les ambiances hostiles (milieu explosif, chimique, nucléaire…). A ce jour, un éclairage par LED reste une solution coûteuse mais les évolutions vont dans le bon sens.
Reste qu’elles sont encore susceptibles d’amélioration au niveau du maintien de leurs caractéristiques dans le temps car leurs performances sont très dépendantes de leur système d’alimentation (Driver). C’est d’ailleurs sur ce dernier point que se portent les efforts des fabricants. Enfin, notons qu’il y a sur le marché d’excellents produits et d’autres qui n’offrent pas toujours les garanties qu’on peut attendre d’un bon fabricant ! »
Solution 1 : Les lampes halogènes haute efficacité
Elles conservent la qualité de lumière des lampes à incandescence classique (rendu des couleurs de 100 et teinte de couleur chaude) et leur fonctionnalité (allumage instantané, gradation de lumière).
Les lampes halogènes, tout comme les lampes à incandescence classiques, ont toutes une température de couleur chaude, proche des 3.000 K (la température de couleur est indiquée sur l’emballage des lampes).
Elles sont toutes adaptables sur des variateurs et cellules de détection de présence ou de lumière du jour. Outre cette excellente qualité de lumière, elles offrent une mise en valeur des couleurs et de l’espace. Utilisables sur variateur, elles sont adaptées à tous types de luminaires et offrent un allumage instantané.
La durée de vie se situe entre 2 et 3 ans selon le modèle et les économies d’énergie entre 25 et 50%.
Intérêt :
une excellente qualité de lumière, douce, blanche et brillante, une durée de vie au moins deux fois plus longue qu’une lampe à incandescence et une consommation d’énergie moindre pour une même quantité de lumière émise.
Solution 2 : les lampes fluorescentes compactes (LFC)
Les LFC ont fait d’énormes progrès en termes de miniaturisation, de rapidité de plein éclairage et de qualité de lumière.
Les fluocompactes existent maintenant en lumière chaude et le temps nécessaire à l’obtention du plein éclairage a été très fortement réduit: l’allumage est quasi-instantané. Elles ont une durée de vie moyenne de 6 à 20 ans selon les modèles et permettent de réaliser jusqu’à 80% d’économies d’énergie.
Elles ne sont pas toutes adaptables sur des variateurs et des cellules de détection de présence ou de lumière du jour.
Intérêt :
les LFC sont résistantes et offrent une très bonne qualité de lumière pour un éclairage général, ainsi que le plus large choix de modèles. C’est la plus économique des lumières.
Solution 3 : Les lampes à LED
Une LED (Light Emitting Diode, ou diode électroluminescente) est une diode qui, soumise à une intensité électrique, émet un flux lumineux. Elles peuvent être utilisées pour de la signalisation, ou témoin lumineux pour certains équipements, pour le rétro-éclairage d’écran de téléphone ou de télévision ou encore pour l’éclairage, intégrée à des lampes ou des luminaires.
Une LED est un composant électronique capable de transformer en énergie lumineuse une partie de l’énergie électrique qu’il reçoit. La quantité de lumière émise est donc directement liée à l’intensité du courant qui la traverse, et non au voltage.
C’est pourquoi les LED de plus de 1W doivent recevoir leur énergie électrique d’alimentation électronique régulée en Intensité (mA ou A), et non en Volts. Comme les LFC, les lampes à LED existent en différentes formes, finitions et températures de couleur (chaude ou froide). L’allumage est instantané. Elles ne sont pas toutes adaptables sur des variateurs et cellules de détection de présence ou de lumière du jour.
Elles n’ont pas encore de classification énergétique (ce qui ne sera plus le cas à compter du 1er septembre 2013) et ne permettent pas encore de remplacer toutes les lampes (notamment celles de fortes puissances, ou de très petites tailles ou formes spécifiques, types R7s ou G9 par exemple).
Enfin, elles permettent d’atteindre jusqu’à 90% d’économies d’énergie, avec des durées de vie de 10 à 30 ans (jusqu’à 50 dans le professionnel).
Intérêt :
les lampes à LED offrent les plus durables des lumières et constituent la solution de l’avenir, avec une très faible consommation.
* Une lampe non directionnelle diffuse plus de 80 % de sa lumière dans un angle supérieur a 120°.
INFOS PRATIQUES
A chaque pièce sa solution
Lorsque les allumages et extinctions sont très fréquents (entrée, couloirs), il suffit de choisir la bonne quantité de lumière (selon le volume de l’endroit à éclairer, le nombre de points lumineux et les besoins) pour l’halogène et les LED. Pour la fluorescente compacte, il faut en plus vérifier sur l’emballage si elle est compatible avec un allumage fréquent et instantané.
- Pour la cuisine, la salle à manger et le salon, l’halogène haute efficacité amènera la même lumière que l’incandescence traditionnelle, mais ne sera pas la plus optimale en termes de consommation d’énergie. La fluocompacte sera plus utilisée en éclairage général mais attention au choix de la teinte (ambiance chaude ou froide selon les goûts) ! La lampe à LED est, aujourd’hui, capable de remplacer presque toutes les anciennes lampes à incandescence (équivalente au plus aujourd’hui à une lampe à incandescence de 75 W). Attention à la teinte là aussi. Pour la cuisine et la salle à manger, l’AFE recommande un indice de rendu des couleurs élevé.
- Pour une chambre et un bureau, en éclairage général (plafonnier ou suspension), les trois solutions sont adaptées. Attention néanmoins à l’halogène dans les chambres des enfants si la lampe est accessible (risque de brûlure). La lampe à LED peut, qui plus est, être utilisée pour une lumière d’ambiance, plus tamisée, en complément. Pour le coin bureau ou la lampe de chevet, les 3 technologies conviennent parfaitement. Même si elle est assez instinctive du fait de l’éblouissement, il est recommandé de garder toujours une distance minimale de 30 cm entre la source et l’usager.
- La salle de bains exige un bon indice de rendu des couleurs (maquillage, etc.), l’ halogène TBT (très basse tension) est particulièrement adapté, ainsi que des lampes à LED TBT de grande qualité (celles avec un IRC > 90).
- Pour un jardin ou une terrasse l’halogène satisfera à toutes les utilisations, mais présentera toujours ce défaut de surconsommation électrique par rapport aux deux autres technologies. la lampe à LED satisfait à un éclairage d’ambiance ou un balisage et, pour les nouvelles lampes à LED équivalentes à des lampes à incandescence de 75 W, pourront tout à fait convenir pour un éclairage général. On évitera la fluocompacte standard l’hiver, qui perd ses performances avec des températures froides (plus longues à l’allumage + flux lumineux réduit). Certains modèles spécifiques y sont néanmoins adaptés, et offrent une solution tout à fait pertinente en termes de flux lumineux et d’efficacité énergétique.
Pour informer vos clients
Chaque année, le Centre de formation et de perfectionnement en éclairage de l’AFE propose des formations en éclairage, animées par une équipe de professionnels expérimentés et indépendants :
- Formation à la demande : des stages de formation « à la carte » étudiés pour répondre à un cahier des charges précis (public, objectifs, lieu et durée) établi par une entreprise pour elle-même.
- Formation sur catalogue : plusieurs sujets dont l’initiation ou le perfectionnement à l’éclairagisme et un stage de maîtrise en éclairagisme pour une formation spécialisée sur la photométrie, les sources de lumière, l’éclairage intérieur, les normes etc.
Plusieurs formations donnent lieu à la délivrance d’un diplôme à la suite d’un examen, diplôme hautement valorisable auprès des clients.
Un E-learning gratuit permet également de se mettre à niveau sur toutes les questions relatives aux lampes grand public notamment.
Pour en savoir plus : www.lux-editions.fr
Source : batirama.com / Michèle Fourret