7000 copropriétés parisiennes sont désormais inscrites sur la plateforme nationale CoachCopro, qui accompagne les projets de rénovation énergétique, soit cinq fois plus qu'il y a un an, a annoncé la mairie de Paris.
7.000 copropriétés, soit 260.000 logements
Chaque mois, quelque 300 nouvelles copropriétés s'inscrivent sur le site CoachCopro, plateforme d'information et d'accompagnement technique et financier de l'Agence parisienne du climat (APC) dans le cadre du dispositif Eco-rénovons Paris. C'est "cinq fois plus qu'en mars 2022", s'est félicité lors d'un point de presse Jacques Baudrier, adjoint à la construction de la maire Anne Hidalgo et élu du XXe arrondissement.
Au total, 7.000 des 47.000 copropriétés parisiennes sont inscrites sur la plate-forme, soit environ 260.000 logements.
"Ce bilan va au-delà de nos espérances, on est clairement dans une explosion de la rénovation des copropriétés à Paris, et heureusement, puisque c'est essentiel pour sauver le climat", a déclaré M. Baudrier. Parmi les facteurs de cet engouement, l'explosion des prix de l'énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et le renforcement des interdictions liées à la vente et la location des passoires thermiques.
"Il y a également un souci croissant d'habitabilité des logements dans un contexte d'adaptation du bâti aux vagues de chaleur. Les projections montrent que nous allons avoir très rapidement à Paris le climat d'une ville comme Séville", a précisé Dan Lert, adjoint EELV à la Transition écologique.
Plus de rénovations de logements sociaux que de logements privés
Depuis 2009, la Ville de Paris a financé 60.000 rénovations de logements sociaux sur un total de 250.000, dont 20.000 ont été réalisées.
Dans le parc privé, qui représente plus de 75% des résidences principales, le rythme est beaucoup moins élevé avec seulement 2.000 logements rénovés par an. Après avoir lancé en 2016 le dispositif d'accompagnement "Eco-rénovons Paris", la mairie a adopté en juillet un plan "Eco-rénovons Paris+" doté d'un budget de 58 millions d'euros, afin d'ouvrir ses aides à un maximum de copropriétés. 80% sont désormais éligibles.
Objectif : 40.000 rénovation par an en 2030
"Pour atteindre les objectifs du plan Climat, il faut qu'on arrive à 40.000 logements rénovés par an en 2030, c'est une marche énorme à gravir", a reconnu M. Baudrier pour qui, à terme, le budget de la mairie consacré à la rénovation devrait atteindre 250 millions d'euros par an.
Olivier Klein annonce qu'il souhaite réformer le droit des copropriétés
En parallèle, Olivier Klein, ministre délégué au Logement, a annoncé aujourd'hui son souhait de réformer les règles de gouvernance des copropriétés afin de faciliter leur rénovation énergétique.
Environ 110.000 copropriétés en France sont considérées comme "fragiles", c'est-à-dire risquant d'entrer dans une spirale d'impayés et d'appauvrissement. En dehors des copropriétés fragiles, la lourdeur des procédures en copropriété est régulièrement dénoncée par habitants et professionnels, notamment avec l'exigence de rénovation des bâtiments qui peut nécessiter d'engager des travaux coûteux.
Pour les copropriétés dégradées, qui peuvent poser des problèmes sociaux (marchands de sommeil), de sécurité (risque d'effondrement) ou de salubrité, "il faut adapter les aides et surtout rendre les outils plus rapides", a affirmé Olivier Klein. "Il faut entre 8 et 12 ans pour sortir une copropriété de sa situation, donc il faut trouver des outils de simplification", a-t-il ajouté.
Le ministre a également dit travailler à "un label de performance énergétique sur les bâtiments dits patrimoniaux", afin que les nécessaires travaux pour rendre le bâti moins énergivore ne défigurent pas le patrimoine architectural. "On ne va pas faire une ITE (isolation thermique par l'extérieur, NDLR) sur des colombages (...), c'est pareil pour Paris, on ne va pas faire des ITE sur l'ensemble des beaux quartiers haussmanniens", a relevé le ministre.
"Ça fait partie des sujets sur lesquels on travaille, (...) la manière dont on peut rénover en adaptant les gestes (de rénovation, NDLR) au patrimoine, et là aussi, on a un enjeu de filière, de formation et d'adaptation", a-t-il poursuivi.
Source : batirama.com & AFP