Bardages : 3 systèmes esthétiques et isolants

Esthétisme, facilité de mise en ?uvre et performance énergétique du bâti? trois fondamentaux auxquels répondent parfaitement les matériaux utilisés aujourd?hui en bardage rapporté.
 


Si revêtir un bâtiment à l’aide d’un bardage embellit la ­façade, c’est aussi une démarche présentant de réels avantages en termes de protection et d’isolation. En effet, la pose d’un bardage offre une isolation thermique par l’extérieur. «?En isolant par l’extérieur, on crée un manteau calorifuge qui a plusieurs avantages », explique Yannick Laporte, responsable du Pôle Façade chez Terreal, spécialiste de la terre cuite.

 

Les atouts de l’isolation par l’extérieur

 

« Suppression des ponts thermiques et des phénomènes de conden­sation, amélioration de l’inertie thermique et du confort d’été, renforcement de l’étanchéité de la façade… Ce système est intéressant dans le cadre de la rénovation thermique des bâtiments car il n’en­gendre ni travaux intérieurs ni ­perte au niveau de la surface habitable. » Outre ces fonctionnalités, le bois, le contreplaqué, la terre ­cuite, matériaux traditionnels et naturels, possèdent des qualités en termes de respect de l’en­vi­ron­nement ! De fait, ils répondent donc également aux attentes liées à une démarche HQE, haute qualité environne


Source : batirama.com / Virginie Bourguet

 

Le red cedar, le mélèze ou encore le douglas purgé d’aubier sont parmi les essences posées le plus couramment. Durables et imputrescibles, classés 3, ces bois ne demandent aucun traitement de préservation sauf à vouloir leur conserver leur teinte d’origine. Sans l’application de produits de finition, lasure ou saturateur, ils prendront en effet avec le temps une belle couleur gris argenté qui n’altère en rien les propriétés mécaniques du bois. Bon à savoir, cette modification d’aspect se fera plus rapidement sur les façades les plus exposées aux rayons UV et aux intempéries. D’où l’intérêt, lors de la phase de conception, de prendre en compte l’orien­tation des façades devant recevoir le bardage et la direction des vents dominants.

 

Alternative aux bois exotiques, mais soumis à la même patine du temps, les bois chauffés, traités à haute température : ce procédé (1) va améliorer la durabilité et la résistance aux intempéries d’essences naturellement peu résistantes ou réfractaires aux procédés de traitement classique par imprégnation et qui ne pouvaient donc pas être utilisées en bardage. Résineux et  feuillus comme l’épicéa, le pin nord rouge, le pin maritime et le peuplier sont les quatre grands standards des bardages THT. Autre intérêt du traitement thermique, il supprime le traditionnel recours aux produits chimiques, permet d’utiliser des essences locales bon marché et privilégie des bois labellisés PEFC, Pan European forest certification, provenant de forêts gérées durablement. Reste qu’un bois chauffé est beaucoup plus cher qu’un bois traité de manière traditionnelle même si son prix est encore inférieur à celui d’un red cedar...

 

Pour des façades au design contemporain, il existe des bardages prépeints qui font l’objet, pour la plupart, d’une garantie “sans entretien” de 5 à 15 ans selon l’essence de bois utilisée et la finition. Le fabricant ­Silverwood s’est même associé, pour l’occasion, avec Axa Assurances.

 

(1) Le bois est porté, par palier, à une température de 180 à 250 °C  selon son essence, son épaisseur, son taux d’humidité et le taux de remplissage du four.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : un large choix de finitions et de poses : à embrèvement, à chevauchement, à claire-voie ou encore en clins.

Limites : un entretien à prévoir pour conserver la couleur d’origine du bois.

Industriels : Silverwood, Finnforest, Ageka, Retitech, Rétibois, SPCM…

 

 

Le contreplaqué est le seul panneau, parmi les autres familles de panneaux à base de bois, qui peut être utilisé en extérieur, sous certaines conditions, bien entendu…

 

Un panneau de contreplaqué est constitué d’une structure multiplis de fines feuilles de placage de bois (0,8 à 4 mm d’épaisseur) encollées et superposées. Ses caractéristiques (densité, durabilité, résistance…) vont donc varier selon les essences utilisées, la disposition des feuilles, leur épaisseur et le nombre de plis (3, 5, 7, 9…). Néanmoins, elles restent en moyenne très proches de celles du bois massif tout en étant plus régulières et plus stables grâce à l’élimination des défauts importants lors de leur préparation.

 

Pour une utilisation en bardage (1), un contreplaqué doit répondre à quatre critères : être de classe de collage 3 (collage résistant à l’eau et aux intempéries) ;  présenter une face de classe d’aspect 2 pour les bois tropicaux et les feuillus et de classe d’aspect 1 pour les résineux (2) ; être composé de 5 plis minimum pour une épaisseur minimale de 10 mm.Délivré par le FCBA, forêt cellulose bois construction ameublement, la marque de qualité d’application volontaire NF Extérieur CTB-X garantit un panneau apte à un emploi extérieur et conforme à la norme NF EN 636 (1). En bardage, l’une des principales essences utilisées par les producteurs français est un bois tropical, l’okoumé en provenance du Gabon.

 

Côté finition, les panneaux commercialisés sont lisses ou rainurés (en bardage, les rainures doivent être verticales afin de faciliter l’écoulement de l’eau) et peuvent être lasurés, vernis ou peints lorsqu’ils sont bruts.Il existe également des panneaux prêts-à-peindre recouverts, en usine, d’un primaire.

 

(1) Pour un usage en milieu extérieur avec une exposition aux intempéries sur des périodes prolongées, le contreplaqué doit répondre à la  norme NF EN 636-3 de décembre 2003, “Exigences pour contreplaqué utilisé en milieu extérieur”.

(2) Classes déterminées par la norme NF EN 635-2 et 635-3 de juillet 1995, “Contreplaqué – Classification selon l’aspect des faces”.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : panneaux aux formats très variés et aux dimensions importantes (jusqu’à 3 m de long et 1,80 m de large) permettant de jouer sur le calepinage.

Limites : son prix qui le destine souvent à des réalisations de prestige.

Producteurs : Groupe Joubert, Plysorol, Allin, Thébault…

 

 

Aspect tuile, dalle ou brique, les parements en terre cuite donnent un relief contemporain à toutes les façades.

 

Tuile plate, tuile à emboîtement ou à glissement ou encore à emboîtement à pureau plat, sont les produits utilisés en bardage avec des dimensions et des coloris identiques. Ces produits se fixent sur une ossature bois ou métallique. En façade, les tuiles du fabricant Koramic se vissent au talon sur un liteau bois pour les tuiles plates ou par un crochet de platonnage pour les autres. Le fabricant Woestlandt a, de son côté, breveté un système de tuile plate dont la face arrière est spécialement étudiée pour autobloquer et verrouiller les éléments entre eux et permettre l’accroche sur une ossature secondaire bois ou métal sans élément de fixation extérieur.

 

Les bardeaux de terre cuite renvoyant à un aspect brique ont des dimensions plus importantes (jusqu’à 1,52 m de long et 4,10 m de large chez Terreal par exemple). Ils se déclinent en version simple peau ou, pour les plus grands formats, double-peau alvéolée, limitant ainsi les risques de déformations. Là encore, il existe sur le marché une grande diversité des teintes et des matières, combinables entre elles… Ce choix se double, en plus, de produits acoustiques simple peau à perforations ou double-peau avec un isolant intégré (laine de roche) destinés à la correction acoustique.

 

Des modules photovoltaïques permettant de fabriquer de l’électricité : c’est la dernière innovation intégrée au bardage Maestral du fabricant Terreal.Mais attention, à chaque produit son système de fixation. En l’absence de tout DTU, il faut donc impérativement se référer au cahier des charges de mise en œuvre du fabricant ou à celui de l’Avis technique lorsqu’il y en a un. Les éléments fabriqués par Terreal se posent ainsi à joint ouvert ou à recouvrement et se fixent, selon les modèles, par pattes agrafes ou par barrettes longitudinales à un rail chevillé à une ossature primaire solidarisée au gros œuvre.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : une mise en œuvre facile, moderne d’un matériau traditionnel.

Limites : pas de DTU pour la mise en œuvre.

Industriels : Terreal, Woestlandt, Koramic, Gemm Developpement…

 

 

 

Un point capital à noter, à l’origine de nombreux désordres : il faut ménager une lame d’air entre la façade et le bardage rapporté pour assurer une ventilation naturelle !

 

Poser un bardage est une intervention rapide et sans contrainte qui convient à tous types de construction : ossature métallique, béton,  parois maçonnées ou même à ossature bois. La réalisation d’un bardage en bois ou en contreplaqué s’effectue selon le DTU 41.2 (NF P 65-210), “Travaux de bâtiment - Revêtements extérieurs en bois”. Concernant les bois THT traités à haute température, la bonne nouvelle est la parution, fin mars 2008, d’une norme expérimentale au niveau européen la norme XP CNTS 15679, “Bois modifié thermiquement – Définitions et caractéristiques”. Un grand vide réglementaire vient enfin d’être comblé ! Car, bien que les fabricants de bois THT garantissent en moyenne leurs produits 10 ans, en l’absence de toute normalisation ou certification de ces bois et sans leur prise en compte dans le DTU 41.2, bon nombre de bureaux de contrôle refusaient, jusqu’alors, de les prescrire en bardage. A contrario, aucun DTU ne vient encore encadrer la mise en œuvre des produits en terre cuite. La seule référence qui précise des règles d’exécution est un guide pratique du CSTB, Centre scientifique et technique du bâtiment, “Bardage rapporté sur ossature secondaire en bois : mise en œuvre sur murs en béton banché ou en maçonneries d’éléments”  pris en application du CPT, Cahier de prescription technique, n°3316 de Février 2001, “Ossature bois et isolation thermique des bardages rapportés faisant l’objet d’un Avis technique - Règles générales de conception et de mise en œuvre” complété par le CPT n°3422 pour l’ossature bois ou le CPT n°3194 pour l’ossature  métallique.

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