La crise du logement "devrait être la grande cause nationale" ces prochaines années pour Emmanuel Macron, a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux.
Selon le président de l'organisation patronale, qui fait écho aux demandes de nombreux acteurs du secteur, la France manque de centaines de milliers de logements neufs. Le gouvernement doit présenter le 9 mai des propositions issues des consultations du Conseil national de la refondation (CNR) pour répondre à la crise du logement: plus de 4 millions de mal logés, immobilier neuf en panne, rénovations énergétiques trop lentes...
Plusieurs freins à la construction neuve existent selon M. Roux de Bézieux, interrogé par LCI, RTL et Le Figaro dans l'émission Le Grand Jury: d'abord, l'accès au crédit par la hausse des taux, un phénomène "récent" et "conjoncturel" qui " exclut à peu près la moitié des Français". Mais aussi les contraintes qui pèsent sur les maires souhaitant bâtir sur leur territoire (plaintes des habitants, "manque de recettes fiscales", "zéro artificialisation nette des sols", volonté de ne pas "densifier l'habitat en centre-ville").
Des arguments déjà exprimés par la PDG de Nexity, premier promoteur immobilier français, interrogée dans le Journal du dimanche. Dans le même journal, le président de l'Association des maires de France et maire de Cannes David Lisnard demande également dans une tribune un assouplissement de l'accès au crédit et dénonce "les effets délétères" de la politique de zéro artificialisation nette des sols.
Selon le patron du Medef, il faudrait "être capable d'échanger entre communes et entre régions" pour faire face à des "injonctions contradictoire". "On veut loger les Français, on veut préserver la biodiversité, on ne veut pas densifier les centres-villes, donc il y a un moment, il faut arriver à se mettre autour de la table", a-t-il déclaré, affirmant soutenir la proposition de sénateurs visant à faciliter pour les communes la mise en oeuvre de l'objectif de "zéro artificialisation nette des sols" (ZAN) en 2050, prévu dans la loi Climat.
"On s'éloigne de plus en plus de son lieu de travail (...), ça a un impact aussi sur la qualité de vie et sur l'absentéisme. C'est pour ça que le logement devrait être la grande cause nationale, plutôt consensuelle, du président dans les années à venir", a-t-il ajouté en excluant des dépenses de l'Etat supplémentaires.
Source : batirama.com