Le Cetiat se penche sur l’optimisation des composants des pompes à chaleur fonctionnant avec du R290, sur la combustion de l’hydrogène, des biogaz et de l’ammoniac.
Mardi 25 avril, le Centre d’Etudes Techniques des Industries Aérauliques et Thermiques – le Cetiat – a présenté ses résultats 2022 et son programme 2023.
Tout d’abord, le Cetiat a renouvelé sa gouvernance. Le 13 octobre Yves Fanton d’Andon, du Groupe Atlantic, a été élu président du conseil d’administration pour 3 ans. Didier Bondil, du Groupe Aldes, a été reconduit à la vice-présidence. En même temps, le conseil d’ddministration a été réduit à 12 membres : 6 représentant l’industrie, 4 personnes qualifiées et 2 personnes représentant les syndicats de la profession.
Combustion de l’hydrogène et de l’ammoniac
Le Cetiat a atteint ses objectifs, avec un chiffres d’affaires 2022 de 14,1 millions d’euros, en hausse de 3%. Le Cetiat a également collecté 5,1 millions d’euros au titre de la Taxe Fiscale Affectée. C’est un record qui traduit la bonne santé des industriels de la thermique et de l’aéraulique. ©PP
Comme le souligne Pierre Claudel, directeur général du Cetiat, le centre de recherche travaille pour des industriels dont le marché dépasse largement les frontières de l’hexagone. Par exemple, le GRT Gaz ne souhaite pas dépasser 2% d’hydrogène (H2) dans les réseaux. Mais d’autres pays européens ont des ambitions plus importantes. Le Cetiat développe donc un programme de recherche sur la combustion du H2, à la fois dans des brûleurs industriels – 2 thèses sont hébergées par le Cetiat sur ce thème précis – et dans des brûleurs pour des de plus petites puissance adaptés à des générateurs domestiques.
Comme l’ammoniac est un excellent vecteur de transport au H2, le Cetiat étudie également la combustion de l’ammoniac dans des brûleurs industriels, ainsi que la combustion des biogaz dans des générateurs domestiques. Les biogaz peuvent en effet contenir des impuretés.
Et les pompes à chaleur au R290
Face à l’évolution des règles européennes – F-Gaz et Reach, dont nous vous parlons régulièrement -, les industriels s’orientent vers des fluides naturels. En l’espèce et pour plusieurs années encore, ça signifie R290 exclusivement. L’air et l’eau sont également susceptibles d’être utilisés comme fluides à l’avenir, mais leur développement en est encore à ses prémices.
A propos du R290, classé A3, le Cetiat travaille à la réduction des charges ou, à charge égale, à l’augmentation de la puissance des pompes à chaleur. Cela passe par l’optimisation des composants, détendeur, compresseur et échangeurs.
Par exemple, bien que Pierre Claudel n’ait ni confirmé, ni infirmé ce point, il serait étonnant que le Cetiat ne travaille pas à l’étude des échangeurs en aluminium extrudé pour les pompes à chaleur. Nettement plus efficaces, ces échangeurs conduisent à une significative réduction des charges de réfrigérant. Leur prise en gel, en mode chauffage, et la difficulté de leur dégivrage les ont jusqu’à présent cantonné à des groupes de production d’eau glacée non-réversibles.
Une forte action de formation
Le Cetiat est aussi actif en formation et entend développer cette activité en 2023 et pour les années suivantes. Le développement des pompes à chaleur en général et des pompes à chaleur au R290 en particulier, font apparaître d’importants besoins de formation des installateurs, des entreprises de maintenance, des BE pour la définition des systèmes et leur dimensionnement.
Cette activité de formation a généré un chiffres d’affaires de 642.000 € en 2022, en augmentation de 22% par rapport à 2021.
En 2023, le Cetiat sera actif dans au moins cinq domaines :
- la transition énergétique vers des usages de plus en plus électrifiés,
- la qualité de l’air intérieur,
- la métrologie de l’énergie,
- la décarbonation de l’économie, notamment dans l’industrie,
- l’évolution de la performance des matériels.
Le Cetiat vise un CA 15,15 M€ en 2023. Et, il a changé de logo pour une nouvelle représentation graphique qui évoque "l’œil de l’expert". Non, non, nous allons résister aux plaisanteries qui viennent à l’esprit.
Source : batirama.com / Pascal Poggi