Logiciels de supervision dans le cloud, nouveaux appareils de mesure et de communication, package "Décret Bacs"… Schneider Electric veut simplifier la vie des maîtres d’ouvrage et des installateurs.
Le décret Bacs, avec en avril 2023 la réduction du seuil de puissance à 70 kW pour déterminer les bâtiments concernés, ouvre un marché nouveau de plusieurs centaines de milliers de bâtiments.
Selon le Gimélec, il existe en France environ 300.000 bâtiments tertiaires concernés par le décret Tertiaire et par le décret Bacs. L’immense majorité de ces bâtiments ne sont pas équipés d’une GTB (Gestion Technique du Bâtiment, aussi appelé BMS - Building Management System). Ce n’est pas un hasard, leurs propriétaires et leurs exploitants n’en voyaient pas la nécessité durant de longues années d’énergie relativement peu coûteuse. Mais aussi, ou surtout, selon le point de vue que l’on adopte, les solutions de GTB proposées sur le marché étaient à la fois trop complexes et trop coûteuses, notamment pour les petits bâtiments. Le Gimélec estime, par exemple, que seuls les bâtiments de 10.000 m² ou plus sont doté d’un responsable technique sur site. Soit seulement 10.000 bâtiments sur les 300.000 concernés par les décrets Bacs et/ou Tertiaire. Côté maîtres d’ouvrages et occupants, l’envolée des prix de l’électricité et du gaz et les nouvelles obligations qui se profilent ont contribué à installer l’idée qu’il faut faire quelque chose, mais quoi exactement ?
Il y a donc un urgent besoin de réduction des coûts, de simplification de l’installation et de simplification de l’utilisation de systèmes de GTB pour les petits et moyens bâtiments tertiaires. Schneider Electric a décidé de s’y atteler. L’entreprise a inventé un nouveau slogan, qu’elle espère bien clair : Electrification + Digitalisation = Electricité 4.0.
Bon c’est peut-être moins parlant qu’espéré, mais en réalité, c’est un programme qui combine trois points :
- Conseiller : Schneider Electric développe toute une offre de conseil, adapté à la taille des bâtiments. C’est son programme EcoConsult Consulting Services.
- Digitaliser : développer et installer des appareils simples – simple est le mot opératoire de toute leur action – qui collectent et numérisent les données de consommation et de fonctionnement des équipements, puis les transmettent dans le Cloud à des plateformes de mise en forme, de restitution et d’analyse,
- Décarboner en hâtant le processus d’électrification des usages, l’intégration de productions d’énergies renouvelables sur site – le photovoltaïque et les micro-éoliennes dont nous vous avons parlé il y a peu de temps – et le développement des microgrids. Ça sonne toujours mieux en anglais, semble-t-il, mais ça veut dire mini-réseaux locaux, parfois à l’échelle d’un seul site.
C’est plus long que le nouveau slogan, mais probablement plus clair.
Une gamme de services de diagnostique
Schneider Electric a donc imaginé toute une gamme d’audits et de conseils, regroupés sous l’ombrelle EcoConsult, qui portent sur l’audit du bâtiment, les préconisations d’équipement en fonction des objectifs du client, de conseil d’installations puis de gestion d’énergie.
Ce processus commence par l’Audit Power Pro qui réalise une étude approfondie de l’installation électrique d’un bâtiment, identifie les procédés critiques que le client ne veut pas voir en panne – les ascenseurs d’une tour de bureaux, les chambres froides d’un hypermarché, … - et les équipements électriques qui les alimentent : les postes de livraison, les TGBT (Tableaux Electriques Basse Tension), …
L’analyse se poursuit par une mesure du niveau de stress auxquels ces équipements sont soumis, les grandeurs caractéristiques de leur fonctionnement qu’il faut collecter et surveiller, leur environnement, leurs conditions d’exploitation, … Tout cela sert à identifier quelles données doivent être collectées et suivies, puis quelles dispositions de maintenance il faut prendre pour assurer la continuité d’exploitation.
L’étape du diagnostic se termine par une analyse des performances du réseau électrique du bâtiment. A l’issue de l’audit, Schneider Electric produit des recommandations en matière de maintenance, de modernisation de l’installation, de monitoring des équipements et de pilotage des consommations d’énergie qu’ils appellent management de l’énergie pour arriver à un plan en 4 M : maintenance, modernisation, monitoring et management. Tout cela est restitué dans un tableau qui compare le risque financier et l’urgence des mesures à prendre immédiatement (compenser un risque pour le personnel, pour le site, rectifier une non-conformité, …), en urgence (danger sérieux) ou instaurer de bonnes pratiques (améliorer efficacité et fiabilité des installations, etc.).
L’incarnation dans de nouveaux appareils et logiciels de supervision
Dans le droit fil de son désir de simplification et d’efficacité, Schneider Electric a développé plusieurs appareils, dont l’installation facilite l’acquisition et les transmission des données vers le Cloud.
Voici un PowerTag de la gamme A9 M63. Il en existe divers modèles pour monitorer un, deux, trois câbles ou davantage, mais toujours 1 phase + neutre jusqu’à 63 A. Ils sont montés sur disjoncteur et mesurent la puissance active, le courant, l’énergie active et la tension. Mais surtout, ils transmettent leurs données par ZigBee 3.0, un protocole de communication sans fil et sans pile. ©Schneider Electric / PP
Le signal en ZigBee des PowerTag est reçu par cette passerelle baptisée EcoStruxure Panel Server. Elle communique en aval en ZigBee, ModBus RS485, … et en amont en WiFi, TCP/IP sur Ethernet, Modbus TCP, … C’est elle qui transmet les données à une box WiFi connectée à Internet, puis vers l’une des nouvelles applications de supervision dans le Cloud. Mais elle est également capable de générer des pages Web elle-même et peut donc s’utiliser sans outil de supervision additionnel, directement sur le réseau Ethernet ou WiFi du bâtiment. Chaque passerelle peut monitorer une centaine d’objets. ©Schneider Electric / PP
Côté supervision, EcoStruxure™ Energy Hub, est un logiciel cloud de gestion énergétique des bâtiments, facile à mettre en œuvre, jure Schneider Electric, et qui nécessite un investissement initial minimal. Il aide à prendre conscience des consommations énergétiques d’un bâtiment, identifier les potentiels à cibler, fixer des objectifs et lancer les bonnes actions. Il sait suivre l’utilisation par type de charge (HVAC, éclairage et prises), agréger l’énergie par site, bâtiment, étage, secteur et zone, afficher et déclarer la consommation d’énergie mensuelle, quotidienne et horaire. ©Schneider Electric
Pour les petites surfaces soumises au décret BACS
Pour vraiment simplifier les choses, Schneider Electric a packagé tout le nécessaire pour suivre les consommations d’énergie (chauffage, climatisation et ventilation) en chaufferie ou local technique. Un carton contient les automates et un écran qui n’est autre qu’un PC industriel préchargé et paramétrable. Petite restriction, cette solution est capable de suivre seulement les équipements de climatisation à base groupes froid seuls ou réversibles. Toutes les solutions à détente directe demeurent impénétrables pour elle.
EcoCVC est une solution packagée, Plug and Play qui répond aux besoins de suivi des applications de CVC, grâce à des équipements et des programmes éprouvés. Des applications préconfigurées permettent d’assurer un gain de temps dans la mise en service et la conception grâce à une bibliothèque de programmes et une application mobile pour une mise en service rapide et optimisée. La solution EcoCVC dispose d’une communication sans fil Bluetooth qui permet à l’application mobile d’assurer mise en service et paramétrage de l’installation en se connectant directement au contrôleur. ©Schneider Electric
Pour les entreprises qui possèdent de multiples implantations, les succursales bancaires, les commerces – ils disent Retail -, Schneider Electric a développé une plateforme, baptisée EcoStruxure for Retail, qui centralise les données d’un client et les restitue de manière claire et compréhensible par un non-professionnel de la GTB. C’est une supervision, mais ne vous laissez pas effrayer par le terme EcoStruxure : Schneider Electric promet que cette supervision n’a pas besoin de programmation. Elle est pré-programmée et il suffit de choisir les paramétrages qui s’appliquent au bâtiment ou à l’ensemble de bâtiments considérés. Schneider Electric promet en particulier que l’intervention d’un intégrateur n’est plus nécessaire. ©Schneider Electric
Source : batirama.com / Pascal Poggi