La police a procédé lundi à l'interpellation d'une quinzaine de personnes soupçonnées d'avoir participé en décembre 2022 au saccage de la cimenterie La Malle de Lafarge, près d'Aix-en-Provence, selon l'AFP.
Ces interpellations ont été effectuées par la Sous division antiterroriste (SDAT) et la section de recherche de Marseille sur commission rogatoire des juges d'instruction d'Aix-en-Provence, a révélé une source proche du dossier.
Une cimenterie saccagée
En décembre, des activistes écologistes avaient pris pour cible cette usine, qu'ils qualifient de "pollueur". Une vidéo de leur opération, postée sur plusieurs sites, montrait plusieurs dizaines de personnes vêtues de combinaisons blanches à capuche marcher sur un sentier. Sur d'autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s'en prenaient à une caméra de surveillance à coups de marteau ou à un tuyau à coups de hachette. Un texte anonyme accompagnant cette vidéo revendiquait l'action contre le "cimentier-pollueur" en précisant que l'opération a été menée par "200 personnes (qui) ont envahi et désarmé par surprise l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air".
???? SABOTER LES DESTRUCTEURS DE LA PLANÈTE ????
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) December 11, 2022
Samedi 11 décembre, à quelques kilomètres de Marseille, 200 activistes se sont introduits dans une usine #Lafarge et l’ont mise hors d’état de nuire.#Thread pic.twitter.com/dQGJNoqx2y
Lafarge avait réagit dans un communiqué le lendemain, précisant : "de très importants dégâts ont été commis sur les installations, les bâtiments et les véhicules. L'ensemble des salariés est aujourd'hui choqué par la violence de cet acte de vandalisme qui porte atteinte à leur outil de travail et à la sécurité des opérations."
Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête en flagrance, confiée à la gendarmerie, et le groupe Lafarge avait déposé plainte.
Un collectif écologiste appelle à des rassemblements mercredi soir et à une mobilisation dimanche
Dans un communiqué, le collectif écologiste "Les soulèvements de la Terre" (SLT), a dénoncé lundi soir ces interpellations, réalisées "dans plus d'une dizaine de communes".
"Nous avions soutenu cette initiative de démantèlement salutaire à l'encontre d'une des entreprises les plus destructrices au monde. Nous appelons donc à soutenir très largement les personnes arrêtées aujourd'hui (lundi) dans les cortèges contre la réforme des retraites mardi", poursuit le collectif.
SLT appelle aussi à des rassemblements devant les sites Lafarge et les préfectures mercredi soir et à la mobilisation dimanche contre "l'extension d'une carrière Lafarge à Saint-Colomban" en Loire-Atlantique. "Assimiler aujourd'hui à du terrorisme l'usage légitime de la pince coupante, de la masse et de la clef à molette en vue de neutraliser des infrastructures est un inacceptable retournement!", s'est indigné SLT.
L'automne dernier, lors d'une première action contre des mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé "l'écoterrorisme" des activistes écologistes. En mars dernier, après de violents affrontements entre gendarmes et opposants aux mégabassines à Sainte-Soline, il avait engagé une procédure de dissolution de SLT. Deux mois plus tard, cette procédure n'a pas encore abouti.
Source : batirama.com & AFP / Photo : Usine La Malle de Lafarge © Emilie Wood - Photo des activisites © twitter Les Soulevements de la Terre ( @lessoulevements)