La crise économique et financière a été un choc extrêmement violent pour le secteur du BTP. Cinq ans après le début de la crise, où en sont les principaux groupes du secteur ? Une étude fait le point.
©Fabienne Leroy
« Comment les majors européens du BTP traversent-ils la crise ? » est le thème de la nouvelle étude publiée par Mazars. Dans le cadre de cette étude, sept groupes côtés internationaux, tous leaders sur leur marché, ont été retenus.
Mazars a étudié Bouygues, Eiffage et Vinci pour la France, ACS pour l’Espagne, Strabag pour l’Allemagne, l’Autriche et l’Europe centrale, Balfour Beatty pour le Royaume-Uni et Skanska pour l’Europe du Nord.
Le Pôle Construction et Ingénierie de Mazars a ainsi traité les problématiques suivantes : quels ont été les impacts de la crise de 2007 sur le secteur du BTP ? Comment les grands groupes européens ont réussi à traverser la crise ? Quelles sont les perspectives pour les années à venir ?
Une bonne résistance !
Conclusion : les groupes de construction ont su résister à la tourmente économique et financière. Ils ont su gérer leur situation financière, réaliser une croissance significative de leur chiffre d’affaires et limiter la baisse de leur rentabilité tout en engrangeant de fortes prises de commandes ces deux dernières années.
Structurellement, les années 1990 avaient été celles d’un bouleversement du métier. Les stratégies étaient moins axées sur le volume mais davantage sur les marges, avec notamment une modernisation des outils et des méthodes de gestion des coûts et des offres par les groupes.
Ces éléments ont permis de redresser les faibles marges des années 1980 et restent valables depuis le début de la crise de 2007. Le coeur de métier de la plupart de ces groupes reste majoritairement la construction.
Des messages prudents pour l’avenir
Certes, les stratégies poursuivies (croissance externe, investissements dans des activités connexes ou non, dans les concessions, etc.) montrent que les objectifs ne sont pas toujours similaires, en fonction des arbitrages faits entre le résultat des activités, la situation financière, la rentabilité des capitaux investis et le profil de risque.
Pour les années à venir, les messages des majors sont plus prudents. La crise des dettes publiques (des Etats comme des collectivités) se fera sentir avec un certain retard dans la prise d’affaires et le déficit de croissance générale pourrait affecter la solvabilité de la demande privée.
Le contexte opérationnel pourrait être plus difficile à partir de 2013 puisqu’une plus grande rareté des affaires pourrait, comme par le passé, entraîner une baisse conjoncturelle des prix et des marges.
Des perspectives propices à long terme
En revanche, les perspectives à long terme semblent plus propices compte tenu de facteurs structurels. La demande, notamment dans le résidentiel, est supérieure à l’offre dans les pays émergents comme dans certains pays développés tels que la France.
Autre facteur de développement, l’environnement avec les logements basse consommation, les énergies renouvelables, la rénovation du parc ancien à faible performance énergétique, etc. principalement dans les pays développés.
La demande d’infrastructures significatives dans les pays émergents comme dans les pays développés à l’image du projet du Grand Paris et l’orientation des majors vers des produits à plus forte valeur ajoutée (contrat global montage / conception / construction / entretien, facility management, etc.) augmentent la profondeur de leurs carnets de commandes.
Cependant, le développement des PPP pourrait ralentir à cause de l’endettement des collectivités publiques. Enfin, le développement dans les marchés émergents - Asie, Amérique Latine, Moyen-Orient, etc, lié à une urbanisation croissante est également source de concurrence importante, notamment avec l’arrivée des groupes chinois.
Source : batirama.com