Le Conseil d'Ile-de-France dénonce la Métropole de Paris

Les groupes politiques de gauche comme de droite au Conseil régional d'Ile-de-France ont critiqué le projet du gouvernement de créer une Métropole de Paris, dénonçant une architecture de type "usine à gaz".

Le gouvernement a transmis au Conseil d'Etat l'ultime version de son projet de réforme de la décentralisation, qui comporte des dispositions spécifiques à l'Ile-de-France. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit aborder ces questions de gouvernance lors de son discours sur le Grand Paris.

 

Dans cette version, le logement ferait partie des prérogatives du futur Conseil métropolitain (Paris et les intercommunalités du coeur de l'agglomération), même si la Région et l'Etat continueraient de fixer les grands objectifs de construction.

 

"Sil est possible que les problématiques du logement ne puissent être abordées de la même manière dans la zone dense et en grande couronne, il est impensable que les politiques opérationnelles s'affranchissent dune cohérence stratégique globale", qui doit rester à la Région, estime le groupe socialiste.

 

La fin de la Région Ile de France ?

 

"L'accroissement des inégalités en serait le résultat", met-il en garde. Les Verts voient, eux, tout simplement "la fin de la Région Ile-de-France" avec cette Métropole de la zone dense, qui regroupera 10 des 11,7 millions de Franciliens.

 

"C'est un coup fatal porté à l'égalité des territoires. En concentrant les investissements dans une zone centrale, on ne fera qu'aggraver les fractures. Sans parler du sentiment de relégation et d'abandon que ressentiront les populations de la grande banlieue", a déploré le groupe EELV.

 

"Le gouvernement choisit de marginaliser la Région, qui a pourtant fait la preuve dune vision et d'une constance unanimement saluées par les acteurs de lhabitat", a regretté Emmanuelle Cosse, vice-présidente EELV de la Région en charge du logement et de l'habitat, rappelant que le Conseil régional investit chaque année 250 M€ dans le logement.

 

Vers des impôts plus élevés

 

Le groupe Front de Gauche a vilipendé une "nouveauté bureaucratique" chargée de pallier "le désengagement de l'Etat en matière de logement". L'UMP aussi a dénoncé cette "énième couche du millefeuille administratif", qui a vu le gouvernement trancher en faveur du maire de Paris.

 

Cela "démontre le dramatique affaiblissement du conseil régional après 15 ans de gestion socialiste, une mauvaise nouvelle pour les Franciliens", a jugé le groupe UMP.

 

L'opposition voit poindre des "impôts plus élevés" car cette "nouvelle technostructure" qui s'imposera aux maires franciliens "disposera d'une dotation de fonctionnement et de nouveaux fonctionnaires".

 

 

Source : batirama.com / AFP

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