La Fédération Nationale du Bois (FNB) s'oppose à l'arrêt du tarif réduit sur le gazole non routier (GNR) d'ici 2030 annoncée par Bruno Le Maire, indiquant qu'aucune alternative écologique viable n'est disponible.
"Nous ne serons pas la variable d'ajustement budgétaire du Gouvernement !" titre le communiqué de presse de la Fédération Nationale du Bois (FNB), l'une des principales organisations professionnelles françaises des entreprises de la filière forêt-bois, publié ce matin.
En effet, le 19 juin, Bruno Le Maire a annoncé, dans le cadre d'un plan d'économies de 10 milliards d'euros à horizon 2027, son souhait de supprimer la défiscalisation du gazole non routier (GNR) d'ici à 2030, carburant utilisé notamment en agriculture mais aussi en gestion forestière. Cette annonce est intervenue au cours des Assises des finances publiques en vue de la préparation du prochain projet de loi de finances pour 2024.
Vers une augmentation de 15% des coûts de la récolte du bois en France
La FNB parle d'une menace pour l'exploitation forestière : "La suppression de l'avantage fiscal sur le GNR a déjà été évoquée plusieurs fois, mais a été repoussé à quatre reprises ces cinq dernières années. Cela démontre bien le caractère insoutenable économiquement pour les acteurs concernés de cette mesure, et son incohérence avec l'envolée des prix que nos entreprises subissent sur leurs charges fixes" précise-t-elle.
Selon les estimations de la FNB, la suppression de cet avantage fiscal "pourrait mener à une augmentation de 15% des coûts de la récolte du bois en France." Cela dans un contexte où le prix du matériau bois est particulièrement tendu. "Nos TPE, PME et ETI, acteurs de la transformation du bois, ne s'en remettraient pas."
Après avoir rappelé le caractère essentiel du matériaux bois pour la construction à l'heure de la RE2020, la FNB demande "le maintien de cette mesure de justice fiscale sur le GNR".
Des alternatives ?
La FNB suggère, à la place de cette mesure, la mise en place d'une fiscalité écologique qui permette de rendre l'accès au biocarburants attractifs et ainsi d'accélérer la décarbonation du secteur. Elle évoque également la mise en place éventuelle d'un "mécanisme de suramortissement" pour l'acquisition d'engins et de matériels plus écologiques" afin d'accompagner les entreprises concernées dans la décarbonation de leurs outils de production. "Mais force est de constater qu'aujourd'hui, aucune alternative écologique viable et crédible au GNR n'est disponible sur le marché", regrette le syndicat.
Source : batirama.com/ Emilie Wood / Photo © Emilie Wood