Le Cabinet Arc, spécialisé en recouvrement de créances pour les entreprises, tire la sonnette d’alarme face aux nombreuses difficultés de trésorerie auxquelles doivent faire face les entreprises du BTP.
Une étude du Cabinet Arc, menée avec l’Ifop sur un échantillon de 200 entreprises de 50 salariés et plus, tous secteurs confondus, indiquait en février 2023 que 80% d’entre elles ne prévoyait pas de croissance de leur activité au premier semestre 2023. De plus, 33% d’entre elles craignent ne pas réussir à faire face au remboursement cumulé de leurs créances, du PGE, des investissements et de leurs factures.
Et effectivement, les dernières statistiques compilées par Altares et relayées par Olivier Salleron lors de la conférence de presse de la FFB le 4 juillet font état d’une augmentation forte et rapide du nombre de défaillances d’entreprises ces quelques derniers mois. Des défaillances qui augmentent rapidement et devraient atteindre les mêmes niveaux qu’en 2019 si la tendance se poursuit.
7 entreprises sur 10 déclarent allonger leurs délais de paiement aux fournisseurs
De son côté, le Cabinet Arc, situé à Boulogne-Billancourt, riche de plus de 30 années d’expérience dans la gestion de créance, remarque chez ses clients une forte augmentation d'entreprises en difficulté : "On est face à des entreprises, surtout les TPE et PME, qui manquent de fonds propres", indique Denis Le Bossé, président et fondateur du cabinet, interrogé par Batirama. "Les carnets de commande se sont réduits avec seulement 4-6 mois de perspectives, contre un à deux ans autrefois. On voit des entreprises contraintes de fermer boutique."
Denis Le Bossé, président et fondateur du cabinet Arc, spécialisé en recouvrement de créance. © Cabinet Arc
Face à des difficultés de trésorerie, les entreprises ont tendance à allonger leurs délais de paiement aux fournisseurs (7 entreprises sur 10 selon l’étude), tout en subissant d’ailleurs elles-mêmes l’allongement des délais de paiement de leurs clients (22% des entreprises interrogées déclarent que les délais de paiement de leurs clients se sont détériorées).
Perte de confiance des banques et assureurs-crédit
48% des sondés craignent que les assureurs-crédit se désengagent vis-à-vis des TPE/PME, et non moins de 95% estiment que l’arrêt progressif du "quoi qu’il en coûte", cumulé aux effets des différentes crises, entraînera une augmentation du nombre de dépôts de bilan.
Ce que confirme Denis Le Bossé : "Les assureurs-crédit dégradent la note des entreprises. En conséquence, les fournisseurs réclament des paiements comptants. Si la trésorerie est insuffisante, les entreprises doivent faire face à une sauvegarde, un redressement ou une liquidation judiciaire."
M Le Bossé évoque le "rapport de force permanent" entre les entreprises du BTP et leurs donneurs d’ordres afin de se faire payer. "Le secteur tout entier est en tension."
Le Cabinet Arc estime que cette situation va durer dans le temps. "Il est essentiel que les entreprises sauvegardent leurs marges", conseille le président. "Ne vous laissez pas griser par des carnets de commandes remplis. Attention à la sous-traitance : si elle n’est pas bien maîtrisée, elle peut conduire à une perte de fonds."
Source : batirama.com / Emilie Wood / Photo © katemangostar sur Freepik